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dimanche 6 mai 2012

LES JOLIES GUIRLANDES CHAUSSEES

Photos de l'auteur.
De retour de l'Aubrac,  après avoir effectué près de 105 kms à pieds,  je repose mes bâtons (et mes pieds) de pélerin et envisage le retour au travail. Sur les chemins de Compostelle la vie a pris la pause. Le temps s'est arrêté ; celui des préoccupations quodiennes brodées sur le contour du mouchoir de la désespérance. Ici tout est grandiose, la nature reprend ses droits ! L'homme marche, à l'écoute de son corps, dans l'écho de sa conscience apaisée. La méditation n'est jamais bien loin et comme semblent futiles nos perplexes introspections que dicte notre société ultramatérialiste...


Les jolies guirlandes chaussées
Sur les chemins de Compostelle
En ce capricieux mois de mai
De quel ferment se composent-elles ?

Dans le dos  le Puy en Velay
Sa cathédrale dominante
La mairie de Monsieur Wauquiez
La tour Pannessac  imposante.

Devant les sentiers embourbés
A travers les champs d’insouciance
A l’horizon de vieux sommets
En volcanique somnolence.

Et dans les guirlandes chaussées
Que coiffent de gros sacs à dos
Les cœurs emplis de liberté
Les âmes nues de leurs fardeaux

Des vies qui gambadent en plein air
Pour échapper au quotidien
A la grisaille épistolaire
Qui médiatise l’inhumain.

Des corps qui découvrent l’effort
De la symphonie musculaire
Dans chaque pas fiévreux qui mord
Les chemins pierreux légendaires.

Des âmes où niche l’évidence
Du cheminement salutaire
En écho à l’impertinence
Sertie dans nos vies lacunaires

Au nom de Dieu, au nom de rien
Pour l’amour pieux de la nature
Qu’on soit athée, qu’on soit chrétien
L’effort éclipse les postures.

Le dos courbé sous les averses
Cape coupant le vent copieux
Jusqu’à ces heures où se déversent
Les rayons d’un soleil radieux.

On se dépasse, on se recroise
Au gré des repos alanguis
Et la fatigue s’apprivoise
Sous les conversations fleuries

Viendra le gite au crépuscule
Et son aligot savoureux
Des émotions qui se bousculent
Par tant de chemins broussailleux

Sous une lune bienveillante
Dans le dortoir des assoupis
Nuit joue la fée réconfortante
Pour  tant de corps endoloris.

Et demain viendra l’envoutant
Frisson de reprendre chemin
Pour traverser le Gévaudan
Aux prés bordés de bois de pins…






















































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