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dimanche 19 mai 2013

VIDELA : DON'T CRY FOR HIM ARGENTINA !


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L'ancien dictateur argentin Jorge Rafael Videla, qui, droit dans ses bottes, n’avait jamais secrété le moindre regret pour la disparition de milliers d'opposants sous la junte militaire au pouvoir de 1976 à 1983, est mort vendredi à l'âge de 87 ans.

"Il a passé sa vie à faire le mal, laissant une marque sur la vie du pays", a réagi l'artiste Adolfo Pérez Esquivel, prix Nobel de la paix en 1980 pour son engagement en faveur des droits humains.

En 1976 un coup d’état le fait monter au pouvoir ! La veuve Péron est détrônée ! But don’t cry for me Argentina, la junte militaire ne durera pas !!

Si, elle a duré ! Jusqu’en 1983 ! Et on peut remercier la mère Thatcher (enfin, façon de parler) d’avoir aidé à l’expulsion du tyran, pitoyable perdant d’une guerre pour obtenir les Malouines, un ridicule rocher, que lui contestait la dame de fer en 1982.

Mais entre 1976 et 1983 que d’exactions, que d’années noires. Le régime Videla cherchera à occulter ses crimes en sublimant la coupe du Monde en Argentine. En 1978 les Argentins remportent le précieux trophée (contre les Pays-Bas) et font la fête à Kempes et autre Tarentini…

Mais au même moment, à quelques mètres du grand stade, on torturait à tour de bras au sein de l’école de marine.

Les disparus voient leur liste s’allonger. L’opération Condor (lutte contre la guérilla) à laquelle adhère l’Argentine conduira Videla à emprisonner des opposantes enceintes puis à leur enlever leurs bébés. Les pauvres mères termineront leur croisière sur terre par un plongeon en mer !

Mères et grand-mères des disparus jouent la protestation et, bien avant Hessel, crient leur indignation sur la place de Mai de Buenos-Aires.

La chute de Videla et sa condamnation, quatre ans plus tard, sera un soulagement pour la population. Mais le dictateur ne passera que cinq ans derrières les barreaux à la suite d’une amnistie décrétée par Carlos Menem en 1990. Heureusement Dame Justice veillait et, huit ans plus tard, un juge rejeta la fleur juridique !

Jorge Videla passera  alors dix ans en résidence surveillée avant de retourner une dernière fois en prison en 2008.

En 2012, l'ancien dictateur sera condamné à 50 ans de prison pour le vol des bébés des prisonnières politiques dans les centres de torture secrets.

Sa mort en prison montre qu’un dictateur peut agoniser en dehors de son lit et près des siens. Mais elle ne cicatrise pas cette longue plaie, cette meurtrissure de l’absence des êtres supprimés, anéantis, disparus sans laisser de trace.

Elle ne stoppe pas non plus la quête de ces orphelins de la junte, une quête de maternité, un besoin de savoir après avoir, parfois, tout appris du passé de cendre…

Le Pape François, au cœur de la tragédie durant ces périodes sombres, évitera de donner les saints sacrements à ce militaire damné ! Tant de rumeurs ont déjà couru sur l’attitude du souverain pontife à l’époque où, patron des Jésuites en Argentine, il n’aurait pas vraiment assuré le maximum pour protéger ses confrères adeptes de la théologie de la libération face à l’ogre militaire !

Rumeurs quand vous courez !!
   
Sur la place de Mai où protestaient les mères
Règne un parfum de paix, de justice accomplie
Au fond de sa prison le félon tortionnaire
Vient de rendre son âme à l’enfer infini…

Videla, dictateur d’une Argentine noire
Dans son dernier soupir referme un peu la page
De massacres dictés par les voix de prétoire
Aux accents tortionnaires, aux sinistres verbiages.

Un volet douloureux juste un peu refermé
Les scélérates lois ourdies par le bourreau
Les bébés enlevés des mamans condamnées
D’un cauchemar ancien tisonnent brasero.

Et l’enfant dont la mère fut noyée dans les eaux
Comme proie dénigrée par le condor infâme
Cherche sa vérité dans l’abime des os
Plongé dans le passé d’indéfectibles drames.

L’orphelin engendré par la junte morbide
Vit de quêtes pérennes en voile d’identité
Longs chemins escarpés de vérités arides
Dans ce passé traînant son tango décharné.

On plongera son âme dans les jours de terreur :
Tandis qu’on torturait l’opposant politique
Le ballon érigé en ange rédempteur
Honorait un pays de sa coupe magique.

On lui inculquera le déclin du tyran
Par la dame de fer, récemment décédée
L’hécatombe malouine aura brisé l’élan
Du rapace retors aux serres acérées.

Mais parmi tant d’absents sous leurs ailes fantômes
Il perdra son chemin qui le mène à sa mère
Un grand vide abyssal sous ses paupières d’homme
Parlera très longtemps du grand silence amer.

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