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vendredi 14 mars 2014

RESNAIS L'ENCHANTEUR




Un très grand homme du cinéma vient de nous quitter : Alain Resnais ! Il s’est éteint le 1° mars à l’âge de 91 ans et laisse sur nos pellicules de la nostalgie des petits bijoux de courts métrages et des rivières d’images féeriques au long cours.

Ce passionné de littérature, d’art et de photographie cherchera toujours à concilier ces trois sirènes dans les vagues géniales d’un cinéma intelligent et sensible.

Le court métrage lui permet initialement de s’exercer avec une petite caméra Kodak s'intéresse, dès sa plus tendre enfance, à l'univers du cinéma. Passionné de littérature, d'art et de photographie, il tourne quelques courts-métrages avec sa caméra Kodak.

Comme beaucoup, dans les années 60, s'inscrit au Cours Simon avant d'être admis à l'Institut des hautes études cinématographiques en 1943 où il prend des cours de montage.

Il fait son baptême de réalisateur avec le court-métrage documentaire Van Gogh (1948) qui ressuscite le talentueux peintre avant que Pialat ne le fasse revivre en sous les traits d’un Dutronc. Mais déjà l'essai est concluant : il remporte un Oscar et une récompense à la Biennale de Venise.

En 1959, il réalise son film le plus remarquable Hiroshima mon amour avec Emmanuelle Riva.

Ce long-métrage écrit pas Marguerite Duras (voir à ce propos mon petit poème  2011 http://fabienjanssens.blogspot.fr/2011/12/nouvelle-therapie.html) constituera une référence incontournable dans une filmographie qui s’avère prometteuse.

L’homme parfois taxé d’intellectuel par la critique ne suivra que le fil de ses idées et de ses centres d’intérêts : il passera de la science-fiction (Je t’aime, je t’aime 1968) au théâtre (Mélo, 1986) en passant par la bande dessinée (I want to go homme, 1989) ou le cinéma chantant (On connaît la chanson, 1998)

Outre son Oscar, Alain Resnais a reçu de multiples récompenses durant sa carrière, parmi lesquelles deux César du Meilleur réalisateur (Providence, 1978 et Smoking no Smoking, 1980). Il décrochera un grand prix du Jury à Cannes avec un film que j’ai toujours trouvé génial, Mon Oncle d’Amérique (1980) où les comportements humains sont finement et sociologiquement étudiés en les comparant aux attitudes des rats de laboratoire. Trois César du meilleur film viendront étoffer le palmarès (Providence, Smoking-No Smoking et On connaît la chanson).

Surtout Alain Resnais c’était une fidélité à certains acteurs avec qui il avait fondé une famille : Arditi, Dussollier, Azéma (son actrice fétiche qu’il épousera en 1998), Lambert  Wilson pour ne parler que des plus proches.

Un incroyable créateur que les chaînes publiques ont pitoyablement ignoré !

J’en veux pour preuve qu’on va réellement songer à honorer sa mémoire les dimanches 23 et 30 mars en diffusant les films Smoking et No Smoking…à minuit dans le Cinéma de minuit de France 3 !

C’est sûr qu’il est plus intéressant d’abrutir les masses populaires (comme dirait l’autre) avec des émissions affligeantes à la Ruquier (ou autres) dans lesquelles gloussements et promotions de livres insignifiants se succèdent !

Pauvre service public !!




C’était l’année dernière à Marienbad, ma douce aimée         
Sous les moissons du ciel, ô Hiroshima mon amour
Mes larmes avaient chassé Muriel ou le temps d’un retour
Nos cœurs comme un Mélo avaient gommé tout un passé

Je t’aime, je t’aime tant, ô comme la vie est un roman
Nus dans les herbes folles on se disait « pas sur la bouche »
On connaît la chanson les corps s’enlacent et l’on se couche
Quand vient l’amour à mort dans le pli des envoûtements

Muriel si lien déjà, refaisant avec Stavisky
Hors de nuit et brouillard des longs chemins de renouveau
Sublime Providence, fée délivrance d’un fardeau
De culpabilité à présent la guerre est finie !

C’est l’an 01 de nos vies, tout un futur à partager
Mon oncle d’Amérique fera joie de nous inviter
Smoking ou no smoking ? Qu’importe, aimer, boire et chanter
Le temps n’existe plus, I Want to Go home et t’aimer !

Et vous n’avez encore rien vu ma fleur du mois de mai
La nuit étoilée de Van Gogh nous chantera l’amour
Comme la magie de Resnais nos vies prendront le cours
D’un long ruisseau de rêveries au cœur de nos pensées

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