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samedi 30 août 2014

LA BATAILLE DE DONBASS

Vladimir Poutine semble faire cavalier seul dans le bras de fer qui l’oppose à l’Europe et aux Usa sur le théâtre de l’Ukraine orientale. Les séparatistes ukrainiens, entièrement voués à sa cause, semblent finalement l’emporter face aux soldats dépêchés par Kiev. Il est vrai que des soldats russes aident les insurgés de la bataille de Donbass et que nul ne dément la franchissement de la frontière russo-ukrainienne par des chars russes si ce n’est...Poutine lui-même !
Les Occidentaux tergiversent. L’Europe est divisée. Certains pays craignent les représailles car ils sont trop dépendants du gaz russe. Les USA, fatigués d’être le gendarme du Monde, veulent se reposer et diminuer les dépenses militaires.
Oui, Poutine semble gagner son pari : arracher le bras oriental d’un pays à qui il a déjà dérobé la Crimée. Le grand rêve de Vladimir de constituer une immense zone douanière qui ressemblerait à l’ex Urss prend le chemin de la ruse, de l’argumentation teintée de propagande, et rien de neuf à l’Est en ce domaine.
Mais les responsables ukrainiens lui auront bien prêté les verges pour se faire battre. Le nouveau maître de Kiev, Porochenko, ne s’est pas spécialement échiné à éradiqué des mouvances fascistes  au sein de sa ville. Poutine a beau jeu de dire que le combat des insurgés de l’Est est légitime. Il faut combattre le fascisme…
Un avion malaisien abattu (par on ne sait qui, puisque chacun reporte la responsabilité sur le camp d’en face), des soldats russes enterrés en cachette pour occulter la guerre hideuse et une impression de guerre froide qui brandit, par la voix de fous, le spectre d’une déflagration nucléaire…

Pas vraiment de quoi se rassurer…

La Crimée au giron de ses rêves de gloire
N’aura donc pas suffi à calmer ses ardeurs
Le maître de Russie en son livre d’histoire
Redessine un pays aux trop fières ampleurs.

Le voisin ukrainien tend son flanc oriental
Pour se faire caresser par la main de Moscou
Vladimir s’en complaît qui nourrit le martial
Combattant milicien, séparatiste fou.

L’insurgé du Donbass sous l’égide du Tsar
Humilie le soldat par Kiev assermenté
Le combat de visage a changé sous le fard
Des soutiens militaires et de la volonté.

Porochenko troublé, qui tenait la victoire
Voit soudain s’ériger les moissons du revers
Ses armées encerclées se préparent sans gloire
A user d’un  couloir prôné humanitaire.

Corridor vexatoire pour ces aigles à genoux
Ces enfants de Maïdan nourris d’un coup d’Etat
Que le maître Poutine a traîné dans la boue
D'Illégitimité aux accents scélérats !

Le mentor du Kremlin assuré de sa cause
Brandit l’épouvantail d’un fascisme ukrainien
Et coupera le gaz à quiconque s’oppose
Aux croisades épiques de son cœur tragédien.

Et qu’importe l’enfant en son rouge uniforme
Tombé au champ d’horreur criblé d’anonymat
Qu’une mère réclame en averses difformes
Pour s’entendre égrener des silences béats.

Et qu’importe le doigt qui activa l’éclair
Foudroyant en son vol un avion malaisien
Responsabilité n’a que faire d’une guerre
Qui promeut le mensonge en discours quotidien.

L’Europe  s’atermoie sur le choix des sanctions
Ah si seulement l’OTAN de l’Ukraine était mère
On porterait secours au nom des conventions
A défaut sort l’écho de défis éphémères.

L’oncle Sam assoupi dans ses braies de gendarme
Ne veut plus rejouer l’ingérence en série
Ses armées fatiguées par tant de prises d’armes
N’ont de la guerre froide nul feu de nostalgie !

Poutine en bon stratège, feignant d’avoir nourri
L’incendie qui s’avance par ses feux chenillés
Peut endosser l’armure de la chevalerie
En offrant  aux vaincus sa magnanimité…

Et le temps pourrait bien jouer en sa faveur
Pour atteindre le Graal d’un pays à ses pieds
Arraché d’un Etat, mosaïque d’humeurs
Qu’il eût fallu, jadis, savoir finlandiser…

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