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mercredi 29 avril 2015

LES DURS CHEMINS DE KATMANDOU



Cinq jours après le séisme dévastateur qui a fait plus de 5 000 morts au Népal, les secouristes tentent, en ce mercredi 29 avril, d’accéder aux régions les plus reculées du petit pays himalayen peuplé de quelque 28 millions d’habitants.

Katmandou, la capitale, a été durement touché. Le séisme a également provoqué des avalanches qui ont enseveli les camps des alpinistes et de leur sherpa, de fragiles tentes bien peu aguerries à ce genre de cataclysme !

Les secours s’intensifient. Ils viennent du monde entier, de Chine, d’Inde, d’Europe, du Pakistan. La solidarité internationale est palpable mais elle se heurte aux difficultés titanesques : intempéries, infrastructures routières altérées, manque de moyens des autochtones.

La peur de répliques s’installe durablement chez les habitants d’une ville qui fut, dans les années d’insouciance, le rendez-vous des hippies. On dort dans un parc, loin des immeubles à deux pas de s’écrouler. On brûle au plus vite les cadavres par peur des épidémies.

Le chaos règne au pied de l’Himalaya.

L’urgence s’active dans cette course contre la montre.

Le petit pays se retrouve face à un Everest de difficultés que les deuils encensent au fil des macabres découvertes extirpées des gravats.


Notre âme pleure pour  ce pays de rêve si durement touché.           


Les tréfonds de la terre comme saoulés d’opiacés
Se sont mis à danser sur des plaques rebelles
Et les ondulations d’une transe effrénée
Ont déhanché soudain Katmandou l’éternelle.

La tour de Dharara dans ce grand tourbillon
S’est effondrée, cernée de maisons chancelantes
La ville grabataire aux poussiéreux moignons
Craint encore les répliques d'une danse sanglante.

Ils implorent Shiva dont les bras semblent vides
Face aux amples gravats qui tapissent un néant
Les campeurs de fortune au visage livide
N’attendent que secours comme indéfiniment

Le ballet ravageur jusqu’au plus haut des cimes
Impose l’envolée de ses trépidations
De sa blancheur létale l’avalanche décime
Les campements fragiles des rois de l’ascension.

Le Népal agonise dans ses hameaux perdus
Et en sa capitale aux temples apeurés
Le pied d’Himalaya de crevasses perclus
Saigne sous mille larmes d’un grand ciel ravagé.

Hôpitaux débordés, secouristes éreintés
Dans l’odeur crématoire des bûchers alentour
Le chaos s’enracine  comme un arbre damné
Loin des fleurs de Bouddha aux encens de velours.

Tragédie sans pareille dans l’effroi du séisme
Qui replace l’humain dans sa fragilité
Sublimant tout autant l’énergique altruisme
L’étendard  généreux de la fraternité 

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