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mercredi 15 juillet 2015

OMAR ou L’ÉLÉGANCE UNIVERSELLE



Omar Sharif nous a quittés ce 10 juillet 2015, au Caire.

D’origine syro-libanaise, Omar Sharif, de son vrai nom Michael Shaloub, a passé son enfance dans une famille aisée de confession catholique. Son père, marchand de bois précieux aurait aimé le voir lui succéder. Mais, après cinq ans dans l’entreprise paternelle, il décide de partir étudier le métier d’acteur à la prestigieuse Royal Academy of Dramatic Art de Londres.

Sa carrière démarrera vraiment en 1954 lorsque Youssef Chabine, compatriote cinéaste, lui offre un rôle dans Ciel d’Enfer et son premier grand rôle dans Les Eaux noires. C’est en tournant ce film qu’il rencontre la femme de sa vie, la star égyptienne Faten Hamama. Il l’épousera et elle lui donnera un fils, Tarek, en 1957. Mais la célébrité fera du tort à ce couple mythique et le divorce se prononcera en 1968. Car Omar devient une vedette en tournant dans plus de vingt-six films égyptiens.

Il atteint l’apogée de sa gloire  en interprétant le rôle du prince Ali Ibn Kharish dans Lawrence d’Arabie (1963) de David Lean. Sa carrière internationale en marche, il s’installe à Hollywood où il signe un contrat de sept ans avec les studios hollywoodiens de Columbia Pictures. Il va alors connaître un triomphe mondial pour son interprétation du médecin poète dans le film Docteur Jivago pour lequel il obtiendra un second Golden Globe Award du meilleur acteur.

Il jouera alors dans plus de soixante films américains et français aux côtés de nombreuses pointures du cinéma : Catherine Deneuve (Mayerling, 1968), Jean-Paul Belmondo (Le Casse, 1971), Barbra Streisand (Funny Girl, 1968)...

Il sera récompensé par un césar du meilleur acteur en 2004 et nominé aux Golden Globe Award du meilleur film étranger grâce à son rôle dans Monsieur Ibrahim ou les fleurs du Coran de François Dupeyron.

Passionné de chevaux et de courses hippiques il cassera un peu son image en faisant de la publicité pour tiercé magazine. Il était, par ailleurs, un excellent joueur de bridge et avait été, dans cette discipline, vice-champion d’Europe Senior par équipe en 1999, à Malte, avec l’équipe de France.


Mais la camarde a remporté tous les plis à la suite de longues enchères qui auront brouillé sa mémoire. Atteint de la maladie d’Alzheimer Omar s’en est allé, nous laissant son ténébreux sourire à jamais gravé sur longs phylactères de l’odyssée cinématographique.


Omar a fini par cueillir
Dans les éthers de sa mémoire
Les fleurs du Coran sous l'Hégire
D'éternité libératoire.

Des vastes immensités sableuses
Il a quitté la plénitude
Au fil des dunes aventureuses
En ces déserts d’incertitude

En la blancheur des nuits neigeuses
Le doux sourire de Jivago
S’est effacé en douloureuses
Étrangetés de trémolos.

Dans les eaux noires de son déclin
Que troublaient quelques chevaux blancs
Les vagues en écumes de crin
Auront bercé son cœur d’amant

Il étreint l’île mystérieuse
Parmi les cavaliers du ciel
Troublant nos âmes silencieuses
De féeries immatérielles

Mille felouques, au long du Nil
Dans le sillage de son ombre
Naviguent au souffle de l’exil
Les voiles empesées de pénombre

Le ténébreux jongleur d’humour
En son ultime révérence
Fait du voyage sans retour
Quelque lacrymale romance

Le Caire referme doucement
Dans la discrète sépulture
L’incomparable flamboyant
D’un cinéma de l’aventure

Sans se défausser la camarde
A l’apogée de ses enchères
Aura vaincu, levées gaillardes
L’ouvreur et sa blanche crinière…

Il reste un parfum de mystère
Dans le secret de Mayerling
Les rides blondes du désert
Ou l’élégance d’un smoking

Comme un charme indéfinissable
Baigné de méditerranée
L’éclat d’une rose de sable
Nimbée d’universalité.

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