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dimanche 12 novembre 2017

LA POUDRIÈRE




Daech tombe peu à peu sous les coups de boutoirs des armées syriennes que viennent épauler les troupes iraniennes et le Hezbollah libanais, tous mêlés à la cause chiite. La guerre contre l’Etat Islamique semble prendre fin, en tous cas dans son aspect local (elle se poursuit ailleurs, à travers la bataille contre le terrorisme djihadiste). Mais une guerre finit quand une autre pointe son nez menaçant.
L’Arabie Saoudite, foncièrement sunnite, ne voit pas d’un bon œil la réussite iranienne et celle de son bras armé, le Hezbollah. Elle le voit d’un œil si mauvais qu’elle vient d’intercepter un missile qui visait son noble aéroport de Riyad. Le matériel américain a pu démontrer son efficacité en neutralisant ce sympathique projectile tiré sans nul doute du Yémen, à plus de 800 kilomètres.
Pourquoi le Yémen ? On n’en parle pas mais depuis 2015 le Yémen est en proie à une horrible guerre civile où s’affrontent les adeptes du zaydisme, religion s’inspirant d’un chiisme modéré, et les fervents du chaféisme, issu du sunnisme. Les combats ont déjà provoqué la mort de plus de 8000 personnes depuis le début de cette boucherie. Le choléra s’installe mais la rébellion houtie (Zaydiste) n’en a cure : elle ira jusqu’au bout pour renverser le régime sunnite en place quand bien même ce dernier reçoit le soutien des USA !
L’Oncle Sam, fournisseur d’armes de l’Arabie Saoudite, ne fait donc rien pour empêcher le royaume wahhabite d’intervenir au Yémen. L’Iran, de son côté, soutient les Houties et fait prolonger la guerre.
Le missile intercepté porte donc la marque iranienne. Le nouveau maître saoudien, Mohammed ben Salmane, voit rouge. Il va tout faire pour éradiquer la menace chiite ourdie par les ayatollahs iraniens.
Et pour commencer il a assigné à résidence le Premier Ministre libanais, Saad Hariri, venu le voir. Il lui a ordonné de lire un discours. L’allocution semblait directement liée aux volontés saoudiennes : Hariri a déclaré sa démission d’un gouvernement libanais tout en dénonçant violemment la main-mise du Hezbollah, qui participe pourtant à ce gouvernement mais dont le grand tort est d’être un allié de l’Iran !
Ainsi, alors que l’Etat Islamique perd ses fiefs, l’Iran place ses pièces sur l’échiquier au grand dam des Saoudiens.
Une guerre pourrait se profiler qui plonge déjà dans la psychose le pays du cèdre. Beyrouth se remet à peine d’une guerre que s’étaient livrée, il y a 11 ans, Israël et le Hezbollah.

Vêtu de ses oripeaux religieux, cette guerre latente se nourrit également de convoitises économiques et pourrait nous rejouer un scénario de guerre froide avec une armée iranienne équipée par les Russes et des troupes saoudiennes dotées d’armes américaines.

Hariri séquestré au pays wahhabite
Doit payer la rançon et reconnaître vite
Que son gouvernement sent le cèdre brulé
Tant le feu Ezbollah s’est joué des pompiers.

Son pays voit surgir une menace sourde
Les démons du passé dans leur démarche lourde
Véhiculent visions de ces combats de rue
Le Beyrouth éventré, ensanglanté, perdu…

Hariri subit l’ire du régent ben Salmane
Autocrate féroce envers tous ses rivaux
Purgeant la dynastie de ses suspects vassaux

Et cherchant à occire tous les hydres chiites
Du Yémen au désert de Bachar alaouite
Pour contrer Téhéran, l’hégémonie persane…


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