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dimanche 24 février 2008

HOMMAGE A IRENE DEVOS



Tu as ouvert ta vie
Comme un grand livre blanc
Tournant dos aux folies
D’un passé trop sanglant
Tournant dos à la guerre
Ton enfance brisée
Le fracas d’un tonnerre
Et tes os mutilés.

Tu as ouvert ta vie
Comme un grand livre blanc
Tourné vers l’infini
Des plus beaux sentiments.
Tourné vers les soleils
De notre humanité
Tu as ouvert tes ailes
Pour ne plus les fermer.

Tu as ouvert ta vie
Comme un grand livre blanc
Comme douce harmonie
Sous un ciel menaçant
Tournant dos au passé
Sans jamais l’oublier
En puisant dans tes plaies
L’immense volonté.

Sur les premières pages
Des larmes sont tombées
De tant de beaux visages
Qu’on avait altérés.
Détenues qui s’épanchent
Et se sentent écoutées
Dans les abîmes étanches
De la maison d’arrêt.

Sur les premières pages
Mots en griffes acérées
Pour lacérer l’outrage
Envers les plus blessés.
Pour arracher le droit
De mourir décemment
Quand on a comme toit
Le ciel bleu du mendiant.

Sur les pages suivantes
Des noms se sont gravés
Signatures émouvantes
Ecrits mal assurés
Des dessins anonymes
Des souffrances feutrées
Des plaies qui se raniment
Pour mieux se conjurer

Sur les pages suivantes
Des prénoms étalés
Font l’étole étonnante
D’une communauté.
Des prénoms de galère
Qui se lèvent en chœur
Pour changer la misère
En chemin du bonheur

Sur les pages éclairées
Règne une pécheresse
Que Jésus a aimée
Au cœur de sa tendresse.
Elle a donné son nom
A la fraternité
Des sortants de prison
Des mendiants, des paumés.

Sur les dernières pages
L’ombre s’est profilée
Maladie sans visage
Si dure à traverser.
Sur la dernière page
Ton sourire blessé
Mais tant de paysages
Que tu as éclairés.

Sur ta dernière page
J’oserais ajouter :
Tu as fait de ta vie
Un chemin d’unité

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