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mercredi 12 mars 2008

EN HOMMAGE A LAZARE PONTICELLI


Il est mort en 2008, à l’âge de 110 ans. Lazare Ponticelli, était le «der des ders», l’ultime poilu, celui à laquelle la France a offert des obsèques nationales en mémoire des millions de combattants et de morts de la Grande Guerre.
Ses faits d'arme valent à Lazare une citation mais également un dégoût absolu de cette guerre.

 "Je tire sur toi mais je ne te connais même pas. Si seulement tu m'avais fait du mal." La révoltante absurdité des combats est traversée d'infimes moments de bonté dont la rareté fait la valeur. 



Je tire sur toi mais ne te connais pas
Si seulement tu m'avais fait du mal
Je tire sur toi sans connaître ta voix
Ni ton âme, ni ton bel idéal.

La guerre nous broie, son emprise nous noie
Dans les fonds rougissants des abîmes
La guerre foudroie, démantèle l'émoi
Par le feu du canon qui décime.

Oh piteux soldats, compagnons de combat
Les sanglots viennent irriguer vieillesse
Mes jeunes amis, mon deuil est un repas
A ces nuits qui fourbissent détresse

Étranges tranchées qui ont hanté ma vie
Plaie sans nom griffant les souvenirs
Vous étiez l'espoir d'une terre d'utopie
Mais ce siècle inaugurait le pire !

Je suis le dernier des gueux miraculés
Oubliés de l'ignoble charnier
Les ans ont passé sous mes yeux repliés
Ces années de chemins barbelés.

Quatre vingt-dix ans après la fin du cri
Je rejoins mes compagnons de peine
Quelle fée m'a souri dans cette loterie
Pour puiser bien longtemps dans mes veines

L'amour de la vie, la regain de l'envie
Et l'espoir que jamais ne revienne
Celle qui par nos sangs s'est drapée d'infamie
Sous un ciel d'éclairs qui se déchaînent ?

Oh jeunes, ne faites jamais la guerre !
Ne faites jamais la guerre !

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