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mercredi 18 février 2009

LKP, MAIS LA GUERRE ELLE DECAPAIT...

La nouvelle flambée de violence qui a touché la Guadeloupe dans la nuit de mardi à mercredi a fait un mort, le premier après plus de quatre semaines de conflit. La victime, Jacques Bino, est un délégué syndical membre du "collectif contre l'exploitation" (LKP), qui mène la grève générale paralysant l'île depuis le 20 janvier.
Il a été tué par balle par des jeunes qui tenaient un barrage à Pointe-à-Pitre.

Cette première victime valait bien un hommage (je me suis un peu inspiré de la chanson de Serge Lama "le dernier baiser"...


Le premier tué

On l'ignore encore pourtant c'est le premier tué
Un très pauvre corps sur la grande île sacrifiée
Le point de l’amorce d’un grand chaos sous les palmiers.

Le premier tué
C'est la plaie qui vient s’ouvrir au bout des pourparlers
Sur des vagues déferlantes de prières frustrées
Sur la fièvre des créoles aux embruns d’insurgés

Le premier tué
C'est la fleur qui tombe morte annonçant le brasier !
L’inconnu que le barrage de jeunes désœuvrés
A transformé en martyr d’anciens colonisés

Le premier tué
C’est l’inconnu qu’on immole dans le blanc prolongé
Du silence en métropole et jusqu’à l’Elysée
C’est l ‘indifférence folle pour tous les Antillais

Le premier tué
C’est comme un cri de colère au gré des alizés
Un début de drôle de guerre dans l’ombre vanillée
Une raison mortifère pour se battre et gagner

Le premier tué
C’est comme une épine fière dans l’orgueil étoffé
D’une République fière qui oublie des sujets
Ces enfants d’Aimé Césaire aux nègres vérités.

Le premier tué
C’est une foudre de guerre qui tue l’obscurité
Ces années noires de misère au prix des bananiers.
Ce dédain blanc de manières de tourisme aveuglé.

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