Le roi de Toléranie était particulièrement courtisé et générait des envieux chez les dirigeants des pays voisins.
Il était adulé pour ses pratiques généreuses qui consistaient à octroyer des droits et des reconnaissances pour chaque communauté hébergée en son petit pays.
C'était un Puissant aimé et que ses sujets n'hésitaient pas à interpeller pour obtenir gain de cause dans la quête d'une prérogative jusque là occultée ou ignorée.
Le roi de Toléranie avait consacré la première partie de son règne à bâtir des édifices monumentaux non à sa gloire, non, que nenni ! Il avait érigé des bâtiments utiles et reconnus comme tels par ses concitoyens.
Chaque clan, chaque communauté pouvait y trouver réponse à ses exigences.
Il avait fait bâtir toute une série de monuments religieux pour satisfaire la moindre croyance et la moindre corporation : temples bouddhistes, chapelles avec crypte ou sans, temples protestants, églises chrétiennes, pentecôtistes, synagogues, cathédrales, basiliques pour sourds et muets, monastères pour homosexuels, mosquées pour sunnites, pour chiites, maisons d'expression libre et loges maçonniques...
Il avait, ensuite, fait fleurir sur tout le territoire des structures sportives et culturelles : piscines pour monokini, pour bikini, pour burkini, pour short long, pour nudistes, terrains pour handicapés, pistes de ski pour unijambistes, pour frères siamois, pour aveugles, terrains de football pour handicapés moteurs, pour épileptiques, pour diabétiques (avec distributeurs d'insuline à proximité...).
Certes, à chaque fois qu'un édifice devait se construire il lui fallait négocier avec le paysan du coin afin qu'il cédât sa terre.
Ainsi, de constructions en édifications, les terres arables devinrent assez similaires à une peau de chagrin.
Pour autant, le roi de Toléranie ne cessait de se plier aux désiderata des différentes pièces de la mosaïque que constituait son petit empire.
C'était le prix à payer pour atteindre la tolérance maximale !
La production agricole suivant une courbe inversement proportionnelle à la satisfaction des besoins communautaristes, le roi de Toléranie dut se rendre à l'évidence : il fallait importer des vivres pour nourrir sa population.
Les pays voisins en profitèrent pour exporter à prix fort des céréales et produits laitiers qui faisaient défaut à la Toléranie.
Le roi en devint amer et dut subir la foudre des consommateurs autochtones, furieux d'assister à la surenchère des prix de produits de première nécessité.
Des premières frondes apparurent.
Elles étaient dirigées à la fois contre la hausse des prix et contre celle des impôts !
Le roi, en l'occurrence, avait augmenté la pression fiscale pour continuer à financer des projets multiculturels et consensuels.
Certains sujets mécontents sombrèrent dans la violence. Ils se retrouvèrent en prison : prison pour fumeurs, non fumeurs, pour témoins de Jéhovah, pour allergiques au pollen..
En matière d'incarcération le roi avait opté aussi pour la diversité !
D'autres sujets, contre mauvaise fortune bon coeur, se résolurent à quitter le territoire pour trouver le bonheur ailleurs.
Ils y trouvèrent de l'abondance alimentaire mais durent se plier à la dure loi de l'uniformité !
Ce conte n'a pas vraiment de fin ni de morale !
Chacun pourra y trouver son conte, heu, son compte !!
Enfin, je l'espère...
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