André Aubert n’est plus ! Celui qui portait les mêmes initiales qu’Alphonse Allais partageait avec l’écrivain humoristique la même veine de dérision. Mais André était plus un homme de scène que de plume. En fait il fut longtemps un imitateur incontesté à une époque d’après guerre et bien avant que ses fils spirituels, les Le Luron, Lecocq, Sébastien, Gerra et autre Gustin ne passent sous les feux de la rampe.
A l’imitation Aubert vit, lié ! Sans limitation ! Il se met dans la peau de Brassens, Gabin, Brel, Adamo… Pour un peu il aurait pu imiter son homonyme Jean Louis Aubert ! Mais c’eût été un peu trop téléphoné !!
Il oriente culot, talent vers la parodie mais ne blesse personne car il émousse la dague Aubert ! Sa forte ressemblance avec Fernandel l’incite à se déguiser en Don Camillo ! Une société de pâtes alimentaires se trouve épatée par le talent de cet homme ! Bientôt Aubert se retrouve dans la peau d’un curé qui implore la clémence de Dieu en lançant :
- Ce ne sont que quelques pâtes, Monseigneur…
Les publicités de ce genre vont se décliner en moult versions et enferment l’imitateur dans un rôle étriqué et mercantile. Ce peu de prestation scénique devient un apport alimentaire et André s’y enferme. Ce peu tire Aubert ! Don Patillo finit par tuer Aubert !!
A 86 ans l’imitateur nous quitte. Il va rejoindre ses anciennes victimes : l’ours mal léché qui jurait sur sa guitare, le bourru qui disait « t’as de beaux yeux » et l’homme au sourire de cheval qu’il a tant parodié...
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