L’entraîneur anglais est très tendu. Quand je dis anglais, vous m’aurez compris : il est italien. Il se nomme maître Capello et sa devise est « Lettres ou ne pas Lettres, that is the question » !
Il est tendu car le gouvernement anglais vient de lui lancer un mail d’urgence : le onze de la rose ne doit pas battre les USA ! Ce n’est pas le moment de se mettre à dos la Maison Blanche déjà sensiblement énervée par la bévue de l’inestimable société anglaise BP dans le golfe du Mexique !
Obama a brandi la menace de suspendre le versement des dividendes de BP ! Il serait prêt à mettre sous séquestre les dollars engrangés pour alimenter un fonds entièrement consacré à la dépollution du golfe susnommé, de la Louisiane, de la Floride…
Le texte du mail est clair : ne pas écraser l’équipe américaine à laquelle sera opposé son onze de départ en ce 12 juin 2010, au Royal Bafokeng Stadium de Rustenburg, quelque part en Afrique du Sud…
Que dis-je, damned, ne pas la battre du tout ! Un match nul siérait à l’Oncle Sam ! Il en va de la susceptibilité de Sieur Obama qui n’accepterait pas un nouveau pied de nez de la perfide Albion !
Il faut tout mettre en œuvre pour calmer le nouvel hôte de la Maison Blanche ! En le rassérénant on sauvera peut être BP, ce joyau de l’industrie pétrochimique de sa gracieuse Majesté ! Poil au nez !
En ne battant pas la bannière étoilée on gagne du temps, se dit Capello qui a bien compris le message ! On rassérène les yankees et leur chef et on donne un nouveau souffle à l’orgueil national américain. Obama devient alors un supporter invétéré du onze américain et trouve un nouveau centre d’intérêt ! Il en oublie donc BP et les critiques à son égard !
Car si BP coule en Bourse à la vitesse de ses barils de pétrole dans les flots du Golfe ç’en est fini de la retraite des petits vieux de Grande Bretagne !! Ces aïeux qui nous regardent et qui veulent une victoire de l’Angleterre ! Ah quel dilemme, dit l’homme transalpin sur qui tombe la lourde responsabilité de mener loin l’équipe de Gerrard, le capitaine des rosbifs !
Oui, les petites retraites de Grande Bretagne sont en lien direct avec la performance des entreprises dans lesquelles leur épargne a été investie. Les gérontes britanniques n’ont pas la chance de bénéficier d’un système de retraite par répartition à la française. Leur pension dépend de Fonds (les fameux Fonds de pension !) qui ont cru intelligent de diversifier leurs actifs en développant le « private equity » c’est à dire un investissement dans le capital de sociétés non cotées mais aussi dans le capital de…BP.
Si BP voit sa valeur en Bourse chuter comme Icare atteint par le soleil les dividendes futurs seront bien maigres !! Il faut donc enrayer cette chute et préserver les petits pactoles qui alimentent les fonds de pension britanniques !!
Le match a démarré. Capello a bien donné les consignes :
- Surtout pas de but ! Faites semblant d’être agressif mais tirez à côté ou sur le gardien !
Seulement, à cause du bruit infâme des vuvuzelas, le capitaine Gerrad n’a rien entendu et a commis l’irréparable ! Il marque dès la 4ème minute !
Sur le banc de touche Capello s’arrache les cheveux ! Heureusement Cole, l’arrière britannique a compris la bévue. Il s’empresse de communiquer à Green, le gardien britannique, l’ordre suivant :
- Ecoute Robert (il s’agit de Robert Green), dès que tu vois un ballon se diriger vers ta cage tu feins de l’arrêter ! Puis, subtilement, tu le laisses échapper afin qu’il franchisse la ligne !
- T’es con ou quoi ? Pourquoi je ferais ça ?
- Apparemment t’es comme Gerrard, tu n’as pas compris les grandes manœuvres ! Il ne faut pas que les Amerlocs quittent la pelouse en ayant été battus !! Il en va de la retraite que touche ton grand-père du Devon !
- Qu’est ce que mon grand-père a à faire dans cette histoire ?
- Ecoute : je t’expliquerai à la mi-temps ! Là on n'entend rien ! Putain c’est chiant ces vuvuzelas ! Bon t’as compris : tu nous fais une Arconada (*) des familles ! De toutes façons on n’attend guère mieux de toi vu que tu es le plus nul des gardiens de but de Grande-Bretagne !
- Merci du compliment, je te revaudrai ça, my God !!
Sans trop comprendre le "but" de la maneouvre Robert Green (comme la pelouse) laisse passer le ballon tiré par un certain Dempsey, numéro 8 américain, à la 40ème minute du match !
Mission accomplie : un but partout ! A présent il ne faut pas planter un nouveau but à ces américains.
Capello profite du retour au vestiaire pour réitérer les consignes :
- Hé les gars si jamais ça vous démange de tirer au but un conseil : tirez droit sur le gardien ! Ca le mettra en valeur et vous, vous n’aurez rien à vous reprocher ! Les consignes viennent d’en haut ! La couronne britannique vous observe ! Parfois, il vaut mieux un match nul que des représailles économiques !
Peu de joueurs saisissent ces ordres. Il faudrait vraiment proposer des cours d’économie et des remises à niveau en finance internationale pour les joueurs de football ! Enfin, ce sont d’abord les jambes qui agissent ! Il n’empêche, les joueurs anglais appliquent les consignes en bons petits soldats et le match se termine sans vainqueur ni vaincu !
Obama peut jubiler dans son salon ovale. Son équipe a tenu la dragée haute aux sujets d’Elizabeth !!
Espérons que cela suffira pour calmer sa foudre à l’endroit de BP et que les petits édentés de Grande Bretagne pourront continuer à acheter leur pudding avec l’argent tiré des dividendes distribués par la si généreuse société pétrolifère !!
(*) Une "arconada" est une bourde commise par un gardien de but en foot. C'est donc contre son gré que Luis Arconada, portier de la sélection espagnole, a légué son nom.
Il est tendu car le gouvernement anglais vient de lui lancer un mail d’urgence : le onze de la rose ne doit pas battre les USA ! Ce n’est pas le moment de se mettre à dos la Maison Blanche déjà sensiblement énervée par la bévue de l’inestimable société anglaise BP dans le golfe du Mexique !
Obama a brandi la menace de suspendre le versement des dividendes de BP ! Il serait prêt à mettre sous séquestre les dollars engrangés pour alimenter un fonds entièrement consacré à la dépollution du golfe susnommé, de la Louisiane, de la Floride…
Le texte du mail est clair : ne pas écraser l’équipe américaine à laquelle sera opposé son onze de départ en ce 12 juin 2010, au Royal Bafokeng Stadium de Rustenburg, quelque part en Afrique du Sud…
Que dis-je, damned, ne pas la battre du tout ! Un match nul siérait à l’Oncle Sam ! Il en va de la susceptibilité de Sieur Obama qui n’accepterait pas un nouveau pied de nez de la perfide Albion !
Il faut tout mettre en œuvre pour calmer le nouvel hôte de la Maison Blanche ! En le rassérénant on sauvera peut être BP, ce joyau de l’industrie pétrochimique de sa gracieuse Majesté ! Poil au nez !
En ne battant pas la bannière étoilée on gagne du temps, se dit Capello qui a bien compris le message ! On rassérène les yankees et leur chef et on donne un nouveau souffle à l’orgueil national américain. Obama devient alors un supporter invétéré du onze américain et trouve un nouveau centre d’intérêt ! Il en oublie donc BP et les critiques à son égard !
Car si BP coule en Bourse à la vitesse de ses barils de pétrole dans les flots du Golfe ç’en est fini de la retraite des petits vieux de Grande Bretagne !! Ces aïeux qui nous regardent et qui veulent une victoire de l’Angleterre ! Ah quel dilemme, dit l’homme transalpin sur qui tombe la lourde responsabilité de mener loin l’équipe de Gerrard, le capitaine des rosbifs !
Oui, les petites retraites de Grande Bretagne sont en lien direct avec la performance des entreprises dans lesquelles leur épargne a été investie. Les gérontes britanniques n’ont pas la chance de bénéficier d’un système de retraite par répartition à la française. Leur pension dépend de Fonds (les fameux Fonds de pension !) qui ont cru intelligent de diversifier leurs actifs en développant le « private equity » c’est à dire un investissement dans le capital de sociétés non cotées mais aussi dans le capital de…BP.
Si BP voit sa valeur en Bourse chuter comme Icare atteint par le soleil les dividendes futurs seront bien maigres !! Il faut donc enrayer cette chute et préserver les petits pactoles qui alimentent les fonds de pension britanniques !!
Le match a démarré. Capello a bien donné les consignes :
- Surtout pas de but ! Faites semblant d’être agressif mais tirez à côté ou sur le gardien !
Seulement, à cause du bruit infâme des vuvuzelas, le capitaine Gerrad n’a rien entendu et a commis l’irréparable ! Il marque dès la 4ème minute !
Sur le banc de touche Capello s’arrache les cheveux ! Heureusement Cole, l’arrière britannique a compris la bévue. Il s’empresse de communiquer à Green, le gardien britannique, l’ordre suivant :
- Ecoute Robert (il s’agit de Robert Green), dès que tu vois un ballon se diriger vers ta cage tu feins de l’arrêter ! Puis, subtilement, tu le laisses échapper afin qu’il franchisse la ligne !
- T’es con ou quoi ? Pourquoi je ferais ça ?
- Apparemment t’es comme Gerrard, tu n’as pas compris les grandes manœuvres ! Il ne faut pas que les Amerlocs quittent la pelouse en ayant été battus !! Il en va de la retraite que touche ton grand-père du Devon !
- Qu’est ce que mon grand-père a à faire dans cette histoire ?
- Ecoute : je t’expliquerai à la mi-temps ! Là on n'entend rien ! Putain c’est chiant ces vuvuzelas ! Bon t’as compris : tu nous fais une Arconada (*) des familles ! De toutes façons on n’attend guère mieux de toi vu que tu es le plus nul des gardiens de but de Grande-Bretagne !
- Merci du compliment, je te revaudrai ça, my God !!
Sans trop comprendre le "but" de la maneouvre Robert Green (comme la pelouse) laisse passer le ballon tiré par un certain Dempsey, numéro 8 américain, à la 40ème minute du match !
Mission accomplie : un but partout ! A présent il ne faut pas planter un nouveau but à ces américains.
Capello profite du retour au vestiaire pour réitérer les consignes :
- Hé les gars si jamais ça vous démange de tirer au but un conseil : tirez droit sur le gardien ! Ca le mettra en valeur et vous, vous n’aurez rien à vous reprocher ! Les consignes viennent d’en haut ! La couronne britannique vous observe ! Parfois, il vaut mieux un match nul que des représailles économiques !
Peu de joueurs saisissent ces ordres. Il faudrait vraiment proposer des cours d’économie et des remises à niveau en finance internationale pour les joueurs de football ! Enfin, ce sont d’abord les jambes qui agissent ! Il n’empêche, les joueurs anglais appliquent les consignes en bons petits soldats et le match se termine sans vainqueur ni vaincu !
Obama peut jubiler dans son salon ovale. Son équipe a tenu la dragée haute aux sujets d’Elizabeth !!
Espérons que cela suffira pour calmer sa foudre à l’endroit de BP et que les petits édentés de Grande Bretagne pourront continuer à acheter leur pudding avec l’argent tiré des dividendes distribués par la si généreuse société pétrolifère !!
(*) Une "arconada" est une bourde commise par un gardien de but en foot. C'est donc contre son gré que Luis Arconada, portier de la sélection espagnole, a légué son nom.
Le 27 juin 1984, la France et l'Espagne disputent la finale de l'Euro au Parc des Princes, à Paris. Aucune équipe ne parvient à prendre le dessus en première mi-temps. En début de seconde période, les Bleus obtiennent un coup-franc à proximité de la surface de réparation.
Michel Platini enroule sa frappe, qui contourne le mur espagnol. Luis Arconada, bien placé, n'a qu'à se saisir du ballon. Mais celui-ci glisse entre ses gants et termine sa course au fond des filets !
Michel Platini enroule sa frappe, qui contourne le mur espagnol. Luis Arconada, bien placé, n'a qu'à se saisir du ballon. Mais celui-ci glisse entre ses gants et termine sa course au fond des filets !
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