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vendredi 12 août 2011

FAILLE, HEURTS et FIRE...



La mort jeudi 4 août à Tottenham de Mark Duggan, dans des circonstances non encore élucidées, a provoqué une onde de choc à travers toute l’Angleterre.

Des émeutes, authentifiées comme telles eu égard à leurs violences ont éclaté dans les quartiers du Grand Londres pour se métastaser dans des grandes métropoles anglaises. Ces villes, loin de l’épicentre, Liverpool, Birmingham, Manchester… ont vu fermer leurs industries traditionnelles et leurs centres sont devenus des vitrines à la gloire du consumérisme flamboyant.

À Tottenham, où tout a commencé, le taux de chômage est un des plus importants de Londres, plus de 10 000 personnes recherchent un emploi. Depuis les mesures de grande austérité décidées par le gouvernement conservateur-libéral-démocrate, la plupart des salaires ont été gelés ou courent après le taux d’inflation sans jamais oser le rattraper. Les prix alimentaires comme partout ailleurs croissent. Les loyers sont prohibitifs et les logements sociaux sont quasiment inexistants, et ce depuis la dame de fer !

Les émeutiers ne revendiquent rien. Les pouvoirs publics résument le phénomène en « violence gratuite ». Certes, elle semble gratuite mais les conséquences seront onéreuses et les compagnies d’assurances commencent déjà à sortir les calculettes.

Vraiment gratuite cette violence ? Il y a toujours une part d’expression de frustration par rapport à une réalité trop différente. Quand les fossés se creusent entre très riches, indécemment opulents, et très pauvres il ne faut pas s’étonner que les acrimonies explosent.

Londres a fait payer la note de la crise financière aux classes populaires, les budgets des services publics, comme l’allocation de maintenance d’éducation pour les jeunes les plus pauvres, sont passées sous les fourches caudines des sacro saintes restrictions budgétaires qu’approuvent tant le FMI ou les agences de notation.

Les frais d’université ont frisé l’exponentielle et les étudiants se sont révoltés.
Le premier ministre, James Cameron, peut ouvrir de nouveaux tribunaux, ériger des centres pénitentiaires, recruter des militaires. Cela pourra créer des emplois.

Encore faudra-t-il former les futurs juges, soldats, matons !
Avec des écoles privées ?


Les casseurs vont saquer les culs saints sur les quais
Les sans cœurs lancent en chœur le son cru de l’aigreur
Sous les coups conséquents c’est le souk à chaque heure
Ici Londres, un Anglais parle de peur aux Anglais…

Les caciques ont conçu des secousses classiques :
Policiers, pull d’acier, pression, canons à eau
Caméras qu’amarra Cameron ! Sus, Haro
Aux vandales dévalant dans des villes civiques.

Les casseurs inconscients dissidents incendient.
Et la flamme sans flemme rend bobby bouche bée.
Puis le flegme se flingue et chargent policiers
A cheval. Coups virils, walkyrie, cavalerie !

Mater les émeutiers, ameuter l’émotion
Prôner l’autodéfense contre les fous d’offense.
Mais feindre aussi l’affront des coupures de dépenses
Or l’aide aux miséreux a subi restrictions !!

L’hostile austérité a semé l’insoumis
Jeune à jeun, désœuvré, au loyer impayé.
Précarité patraque fait pratiquer l’épée
Et la haine s’ahane à saigner sans répit.

La privatisation des services appauvrit
Les défavorisés. Vagissante vengeance
Frappe dru les cités, intense violence
Fruit d’exaspération aux pépins aguerris.

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