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lundi 3 août 2015

SOUVENIRS DE BRETAGNE

Photos de l'auteur

De retour de Bretagne où le temps a joué au yo-yo entre bruine tenace et éclaircies fugaces. 

Il n'empêche, ce coin de la Cornouaille vaut le déplacement. De la pointe du raz jusqu'à Lorient le dépaysement est complet. Les côtes découpées séparent un océan majestueux d'une lande qu'occupent de lieux en lieux des petites bourgades aux murs de pierres efflanqués d'hortensias.

Chaque ville et chaque village témoigne d'un pays empreint de piété. Eglises de granit et calvaires se succèdent en longue procession...

Un pays de légendes, de marins et de paysages pittoresques



Douarnenez s’émancipe aux premiers rayons chauds
D’une bruine légère qu’embrassaient les bateaux
De leur mat solitaire languissant de grands larges
Et de sillages blancs en écumante marge

La stridente mouette de ses voiles plumées
Raie d’une grâce courbe un bleu juste azuré
Dans la fragrance vive des goémons salins
En quête de pitance héritée des marins.

Sur le sentier côtier qui mène à Doelan
La roche granitique de mille angles saillants
Découvre ses blessures gangrenées d’érosion
Que l’océan nourrit d’acerbes tourbillons.

Une chapelle en ruines ranime Languidou
D’un émouvant passé de pierres aux aigres doux
Témoignages égrenés d’une pieuse Bretagne
De calvaire en clocher qu’une foi accompagne.

La mer emprunte au ciel son gris d’austérité
Quand les flots se retirent découvrant les rochers
Nus de striures étranges comme lignes de mains
Barbotières placides jusqu’aux prochains embruns.

La Laïta sommeille en son lit du Pouldu
Arrimant les voiliers de chaleurs impromptues
Elles augurent d’un soleil aux lumières de Gauguin
Qu’achemine une brise aux sablés bigoudins.

Et voici Locronan dedans ses hortensias
Nos regards s’y délectent en splendides ébats
Sous les ardoises noires maculées de lichen
Le long des murs de pierre aux noblesses pérennes

Le temps s’est arrêté en cette Cornouaille
En longs sanglots de brume qu’un soleil en tenaille
Eclaira sporadique de ses chaudes vertus
Comme un feu d’aquarelle sur des tons retenus.

Comme un feu nourrissant la verdure des fougères
Sur la lande engourdie de zébrures côtières
Une chaude caresse sur mégalithes noirs
La lumière qui paresse dans les rumeurs du soir

Un été capricieux aux pays des légendes
Ou quelques korrigans de leur âme brigande
Ont joué des saisons, jongleries malicieuses
Sans jamais dissiper féeries harmonieuses 

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