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mercredi 4 novembre 2015

PIE VII EN BON APARTÉ...




Luigi Barnaba Chiaramonti (Chiara Monti : monts clairs en italien qui deviendra par prédestination « mon clerc ») est  né le 14 août 1742 à Cesena  en Romagne. Cesena peut se dire Césène en langue des Gaulois ou « c’est Zen » si le Gaulois en question s’adonne à des relaxations mystiques !

Avant-dernier enfant du comte Scipione Chiaramonti (1698-1750) et de Giovanna Coronata Ghini (1713-1777), il prendra sa mère comme modèle et chaque mot d’elle, empreint de foi et de religiosité profonde, le guidera sur sa route !  Luigi appartient à une famille de vieille noblesse d'origine française et d’appellation contrôlée dont le comte Roland, loin d’être con trolleur (je rappelle qu’internet n’existait pas à l’époque) est le plus beau spécimen. Cette noble famille, selon certains experts, serait celle de Clermont-Tonnerre ! Mais comment le savoir quand les archives retrouvées sont si pâles car clair mon toner !

Comme ses frères, Luigi fréquente d'abord le Colegio dei Nobili de Ravenne, ville de la mosaïque, art à veines multiples. Mais l’attirance de Ravenne sera vaine car à sa demande, il entre à l'âge de 14 ans 3 mois et 57 jours ¾ , en 1756, à l'abbaye bénédictine de Santa-Maria del Monte, à Cesena, sa ville natale ! Il y est admis avec mention « pas passable » qui deviendra par la suite « Pape à sable » pour les multiples champagnes débouchés à la moindre occasion. Il se fait novice sans faim terrestre, tant les nourritures spirituelles l’aimantent, religieuses, pour la plus grand joie de son mentor,  dom Gregorio Caldarera     (contraction de calda arera soit « chaude il labourera » en lien avec un ancêtre hermaphrodite qui cassa sa pipe à force de labourer sous la canicule). 

Deux ans plus tard (20 août 1758), il prend l'habit sous le nom de dom Gregorio : cela sous-tend la soutane et la vie ascète, au carré, car hantent neufs démons prêts à le corrompre. Il les combat en étudiant des livres saints  à l'Abbazia di Santa Giustina de Padoue en dépit de pédants épandant des peu doux dires dopés des pires dards d’épée. Ils le suspectent de jansénisme et plusieurs fois lui font craindre l'Inquisition vénitienne.

Sa lumière intellectuelle conduit ses supérieurs à l'envoyer ensuite au Collège Pontifical Saint Anselme, à Rome, annexé à la basilique Sainte-Marie-du-Trastevere, alors réservé aux étudiants les plus doués de la Congrégation bénédictine de Monte-Cassino que comtesses à minot subventionnaient de blé contre prêtrise !

Le 21 septembre 1765, il est ordonné prêtre par des évêques en tous points cardinaux surnommés les SONE, et les matines aussi (sonnent).

Peu après, il reçoit un doctorat lui permettant de proposer du thé au logis pour l’athée au logique contraire, en vue de le convertir. Il enseigne, à partir de 1766, à l'abbaye San-Giovanni de Parme, duché ouvert aux idées nouvelles et au parmesan qui n’est jamais loin des basiliques, à Rome, attisant ! Il souscrit à l'Encyclopédie de Diderot et se montre curieux des idées de Locke et Condillac, pères du sensualisme qui lui font alors sensation insensée à se faire encenser. 

En 1773(?), il devient confesseur du Pape Pie VI qui, privé d’un con fait sœur, par vœu de chasteté, aime s’épandre sur le cœur tendre de Luigi. Pie VI l’aime tellement qu’il le nomme prieur de l'abbaye romaine de Saint-Paul-hors-les-Mûres, surnommée ainsi pour déconfiture affligée aux moines jaloux de sa promotion. D’ailleurs, certains tenteront de l’empoisonner, en vin, heu non, avec une tasse de chocolat ! La tentative échouera mais tuera le gouteur, un frère lai, laid, fin palais, attaché à son service !

Pie VI est conscient des rancœurs et, pour protéger son chouchou, lui attribue l'évêché de Tivoli en 1782.

Les railleurs continuent leur travail de sape : ouh, Luigi, il a une activité hâtive au lit ! Il devra encore les fuir et, trois ans plus tard, alors qu'il n'a que 42 ans, il est créé cardinal lors du consistoire du 14 février 1785 et reçoit le chapeau de cardinal le 27 juin. Il devient évêque-cardinal d'Imola et par dix mots las : je remercie tout le monde pour cette belle promotion, ouf ! construit son discours d’intronisation, applaudi par dix mollahs, d’Imola, prouvant qu’à l’époque les confessions savaient s’accepter !

En juin 1796, son diocèse est envahi par les troupes françaises d'Augereau durant la campagne d’Italie menée par un petit tondu qui finira mal sur l’île de St Hélène. Mais pour l’heure, Luigi ne blâme pas les combats que cet Augereau mène, et vêtu de ses toges romaines et pontificales, il invite à la négociation avec l’occupant cocardier en rejetant toute haine, happeau léonin, contre le futur Napoléone 1 ! Et Pie sait tant l’aimer que d’aucuns disaient : Pie mentait !

Mais non, il est sincère ! Il intercède personnellement auprès du général Augereau pour le convaincre d'épargner les habitants de Lugo (Province de Ravenne) dans des actions humanitaires ou des obligations chrétiennes bien cotées à la bourse pontificale.

Mais, à la nouvelle de l'assassinat du général Duphot, le Directoire ordonne le 11 janvier 1798 l'occupation de Rome. Il se moque du Pape qui s'enflamme pour un oui ou pour un non et qu'il surnomme "Pie romane" ! C'est d'une élégance !

Le pape Pie VI est acculé par la république française au renoncement de son pouvoir temporel ! Ne lui reste qu’un fragile pouvoir spirituel tant l’âme à ternes ailes mène os épais. Oui, un sacré os à ronger dès qu’on l'oblige à quitter Rome sous deux jours. Pie VI doit s’exécuter et l’on retrouve Pie sans lit pontifical. 

Réfugié à Sienne puis à la chartreuse de Florence, Pie VI est en quelque sorte rattrapé par les troupes de Bonaparte et fait prisonnier ! Comme une prise d’état l’assaut taira Pie, vagues à lames, et au bord de l’amer !

Mais le pape octogénaire reçoit de touchantes marques de respect, de compassion de la part des petites gens, ces sans dents soudain sans dons saints descendus de synode. Mais malgré tant de sollicitude que son faquin cas génère, le brave Pie VI se meurt, épuisé, à Valence, à l’âge de 82 ans, ainsi va l’antienne « un pape est mort, un autre est appelé à régner »

Les États pontificaux, qui duraient depuis plus de mille ans (donation de Pépin pour faire bref) sont remplacés par la République romaine, sous la pression à coup de barres des révolutionnaires français avant d'être annexés par Napoléon Ier dont le fils portera le titre de « roi de Rome »
à défaut de porter autre chose tant l’aiglon avait l’onglet.

Rome étant occupée par les troupes françaises, les cardinaux se trouvèrent  obligés de tenir le conclave à Venise, la ville d’un prêtre roux qui faisait parangon d’eau liée à la water music
et ceci toutes les 4 saisons ! Et ce fut le dernier conclave jusqu'à nos jours à se tenir hors de Rome. 

Alors que le conclave entrait dans son troisième mois, le bon Maury, moribond depuis le début, suggéra le nom de Chiaramonti qui fit savoir qu’il n’était pas candidat, comme pour se faire prier  par ces loups-anges, pairs pétris d’impairs, pieux prêts à vous enfoncer après vous avoir élu !


C’est sur l’insistance d’Ercole Consalvi qu’il finit par accepter et qu’il fut élu le 14 mars 1800 après 104 jours de conclave et des tonnes de bâillements et autres ronflements de prélats se prélassant sans presser l’assaut  !

Il prit le nom de Pie VII en acceptant le mauvais jeu de mots qui ne manquerait pas de courir dans les laboratoires !

Il considéra en dévot Maringo, une victoire du premier consul Bonaparte qui mijotait, sur le plat de sa conscience, le rétablissement de la religion catholique en France.     C’est alors que furent jetées les bases du concordat qui, jusqu’en 1905, rendra nos prêtres fonctionnaires de l’Etat !

Le pape ratifia le concordat par une bulle dont le périmètre était Pie par diamètre, pardi, ha, maître et ceci le 14 août 1801. Toutefois, le 18 avril 1802, jour de la publication officielle de ce traité, Bonaparte promulgua la loi du 18 germinal an X, connue sous le nom d’Articles organiques, laquelle atténua, sous forme d’athées nuées, plusieurs points du concordat ! Cela mit en pétard Pie VII mais son second lui dit :

-      Laisse Pie, aigle rit ! Ne le brusque pas, fais l’âne et cécité devant le rapace si tu ne veux voir coups asséner ses serres !

Aussi, ne voulant pas se faire passer pour Attila, toute formule hun Pie l’ôte ! Il ne sera pas le fléau de Dieu Napoléon et, lorsqu’en 1804 Bonaparte se déclarera empereur, il chargera son oncle, le cardinal Fesch, d’engager le Saint-Père à venir le sacrer. Et la transmission de pêche à filet, heu de Fesch à Pie l’est :

-      Luigi, l’Empereur Napoléon veut que tu le sacres ; il aimerait tant qu’on l’aimât sacré !
-      Cons, les massacrés ? Non des victimes des guerres de cet enfoiré de…
-      Ne sois pas impie, Pie ! Vessie te meut, heu Messie te veut conciliant avec ce petit prétentieux qui jamais ne prête en Cieux ni ne souhaite louer Dieu. Fais un bon geste ! Il ne faut pas le gêner, Pie, ou alors s’étale colique…de rancœurs !

Pie VII accepta en espérant gagner l’estime de l’Aigle entier pour qui il ne souhaitait pas devenir un poil à gratter ! Il espérait, secrètement, que l’Empereur lui saurait gré de son aval qui rit et réviserait sa position vis-à-vis de l’Eglise ! Aussi la réponse Pie la hâte (l’arrêt Ponce Pilate ?) : ce sera oui.

Il sacra donc Napoléon comme empereur sous les voûtes de Notre-Dame (1804) et le regard pictural du peintre David qui immortalisa cet instant.

Mais en ce sacre, Pie n’aide qu’au tiers et sa Papauté sent le sapin. Napoléon dépose lui-même sur son auguste chef la couronne impériale. Puis il couronnera lui-même Joséphine, son ange gardien et accessoirement impératrice.


Est-ce cette mise en veille qui envenima les choses ? Toujours est-il que les dissentiments  ne tardèrent  pas à exploser entre les deux puissants souverains.
En 1806, Napoléon exigea du pape le renvoi des Russes, Anglais, Suédois et Sardes (le problème des RASS) des Etats de l’Eglise !

Mais de quoi je me mêle ! De guerre lasse Pie râle et pourtant dévot lutte ! Il clame son refus. Napoléon, en représailles,  s’empare de Bénévent et de Ponte-Corvo. Puis il fait occuper militairement Rome en 1808 et, enfin réunit (1809) tous les Etats pontificaux à l’Empire français. Tu sens Napoléon agir, affidé, et ne te laisse que loques, ah, Pie !

Mais Pie VII a de la résilience comme le dirait Cyrulnik ! Il répond par une bulle d’excommunication ! Napoléon voit rouge à sang pour sang de sentir l’aigle aux bulles : rouge ! Il n’aime guère se sentir mat au logis encore moins en échec ! Il va le mater le Pie VII ! Il pourra mettre à la morgue bon temps, Pie (à l’âme : orgue bontempi ?)

Mais Pie résiste ! Sur son refus formel de renoncer à la souveraineté temporelle des Etats de l’Eglise, le général Radel l’enlève du Quirinal avec le cardinal Pacca (qui ne vient pas de la côte d’azur pour autant).

Le Radel, du haut de son palindrome, le fait monter dans un carrosse escorté par des gendarmes et le conduit  prisonnier à la chartreuse de Florence, puis à Savone ! Le pape y est peint comme un véritable prisonnier d’Etat. Il en souffre : épistaxis ! Drôle d’état : Pie perd sang et l’âme hoquette ! Mais il tient bon !

L’Empereur, ayant appelé à Paris 13 cardinaux soit 3 pour assister à son mariage avec Marie-Louise et ayant essuyé un refus avec « sincère Pie y erre », signa l’ordre de leur exil et leur assigna des résidences séparées.

Irrité par le Pape, Napoléon se résout à se passer de lui en convoquant à Paris un concile national (1811).

Pie raque, en tas, en subissant les épines impériales qui lui interdisent de communiquer avec les évêques de l’Empire ! Mais le Pape n’a pas duplique hâte à faire ‘KO Pie, qu’on forme » et se bat toujours pour ne pas être récupéré, conditionné, asservi !

En 1812, avant de courir à sa perte, via la campagne de Russie, Napoléon fait transférer Pie VII à Fontainebleau ! Pie, tout piteux, dépité, va tiquant dans sa vie de château carcéral ! C’est là que, vaincu par l’obstination de l’Empereur, le malheureux pontife consent à signer, le 25 janvier 1813, non pas un décret-Pie, (quoique !) mais un nouveau concordat, par lequel il abdique sa souveraineté temporelle et consent à venir résider en France.

Au commencement de 1814, Napoléon lui permet de rentrer à Rome et dans une meilleure estime. Chassé un instant pendant les Cent-Jours, il y retourne définitivement lors de la chute de l’aigle à Waterloo et prie St Hélène qu’il y reste !  

Le rétablissement des jésuites, un nouveau concordat signé avec la France seront les événements les plus marquants de ses dernières années. Son champ d’activité se couvre de sincérité ecclésiastique : il veut que franc soit le champ, Pie (attitude qui inspirera 25 ans plus tard Georges Sand)

Il meurt en 1823, à l’âge de 81 ans, à la suite d’une chute dans laquelle il s’était fracturé le col du fémur !

Sur l’épitaphe on lit : Pie s’envole au Paradis, vieil âge a cassé

(vieille à jacasser)

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