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dimanche 10 janvier 2016

AU BORD DE L'EURE




Au bord de l’Eure un Bordelais
Parmi les pêcheurs dépêchés
Sentait les pleurs, suintait des plaies
Et au malheur cet homme allait

Point de bonheur sous son bonnet.
Il subissait l’ardeur lardée
Vivant en terreur enterrée
Mille douleurs d’un mois d’août laid.

Son âme sœur l’avait quitté
Et quelque terreur l’atterrait
En bon Seigneur il en saignait
D’amour fugueur ; nul n’en fut gai !

Dans sa démarche l’aigreur l’est grée
Il pense au cœur, il pense au quai
De Bordeaux, les premiers baisers…
Bière en brasseur, belle embrassée.

Mais à plat cœur, elle l’a plaqué
Qu’importe Miller ou Millet
Les enchanteurs, les ans chantés
Il sent laideur nue sans l’aider…

Le tentateur l’a tant tâté
Qu’il veut, sais-tu Eure, se tuer ?
Peux-tu lent pêcheur, l’empêcher
Sous l’aulne ou ailleurs d'se noyer ?  

Dans les couleurs il a coulé
Déjà se meurt, déjà se  met
Sa dernière heure en dernière haie
Se fait sauteur ; ce fait sot tait !

Mort sans honneur, mort sans zoner
Que maux de cœur qui se moquaient
Dans le malheur cet homme allait !
Au bord de l’Eure, ô Bordelais…

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