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mercredi 27 janvier 2016

TOUJOURS DEBOUT MÊME SI LE VERRE ASSOIT...

Renaud revient avec un album de ressuscité dont un des titres "toujours debout" ne cesse d'être diffusé sur les ondes. 

Une chanson de trinqueur loin d'être un cœur, loin de susciter de l'émotion sous une kyrielle de paroles insipides, de plaintes larmoyantes.

Une oeuvre qui ne ressemble plus à l'auteur qu'on a connu et qu'on a aimé.

Radioscopie d'une triste production littéraire  



Toujours vivant, rassurez-vous
Rassure toi mon pote, on ne s’inquiétait pas
Par contre, c’est vrai que je vais me rassurer, je crois que  je vais encore faire confiance à la Matmut. Oui la fameuse boîte dont la pub est activée par deux enflures qui arrondissent leur fin de mois.
Je vais me rassurer, revoir mon contrat pour me couvrir contre les risques auditifs en cas d’exposition durable à une mauvaise chanson sortie de la tête d’un survivant.

Toujours la banane toujours debout 
La banane ? Ta as changé ta coiffure ? Une inspiration Dick Rivers ? Tu veux faire un pont, pour de bon avec la chanson ringarde ?

J'suis retapé, remis sur pieds 
Retapé par qui ? Un nègre qui saisit tes vannes sur un Azerty qui en vaut deux (oui, je sais…la vanne !)
Tu es remis sur pieds ! C’est bien ! Combien ? 12 ? Des alexandrins ?
Droit sur mes guibolles ressuscité 
Tu te prends pour le Messie à présent ? Et bien allant guibolles face à sa muse alanguie ? Bol !

Tous ceux qui tombent autour de moi
C'est l'hécatombe, c'est Guernica 
De qui parles-tu ? De ceux que la guerre niqua suite à l’épique assaut de Daech ? Ou veux-tu parler de la Centrafrique où Séléka tombe sur les civils ?    

Tous ceux qui tombent, tombent à tour de bras
Et moi je suis toujours là 
Tomber à tour de bras, se rit ! Une chute avant la mise en bière !
Et oui, tu es toujours là et nous risquons d’être las de t’entendre chanter des billevesées.

Toujours vivant, rassurez-vous
Toujours la banane, toujours debout 
Oui, tu l’as déjà dit ! Tu ne nous ferais pas une petite crise d’anaphore à la Hollande ?

Il est pas né ou mal barré
Le crétin qui voudra m'enterrer 
Drôle de syntaxe qui coordonne une négation (privée de son n’) avec une affirmation « il est mal barré ». Tu parles de quoi, au juste ? D’un mec qui n’est pas mal barré à défaut de ne pas être né ?
Quant au crétin que tu crains tant et qui crée ton cris ocre en ton, sache qu’on le nomme Préposé aux pompes funèbres ! Tu sauras l’apprécier, le jour venu, quand il chantera comme happy air, ton bal !  

J'fais plus les télés, j'ai même pas internet
Arrêté de parler aux radios, aux gazettes 
Et alors ? Tu crois que tout le monde fait les télés ? Tu vis dans quel monde ? D’ailleurs je te déconseille car la télé ça rend fou (Masure) et tu risques d’être interviewé par le même type qui t’avait posé des questions il y a 25 ans, un certain Michel, rescapé celui-là.

Ils m'ont cru disparu, on me croit oublié
Dites à ces trous du cul, j'continue d'chanter 

Je peux toujours le dire à des trous du cul pour que ce soit dans les annales mais je ne sais pas qui tu vises !
Des ânes qui braient plus fort que toi ? Il ne faudrait pas que les ânes eussent la responsabilité déféquons, heu, des faits qu’on pourrait leur imputer selon tes dires !
Cela dit, joli passage du « Ils » au « on » sachant que « ils » et « on » ça ne va jamais trop loin du trou du cul nommé !

Et puis tous ces chasseurs de primes
Paparazzis en embuscade
Qui me dépriment, et qui m'impriment
Que des ragots, que des salades 

Quel paradoxe ! On te croit oublié mais tu es quand même traqué par des paparazzis ! A moins que tu n’aies qu’une illusion, un délire éthylique qui te fait voir des chasseurs de clichés !
Bravo, en revanche pour l’allitération qui prime avec « dépriment » et « impriment »  et laisse suggérer le « comprime » d’un comprimé absorbé par un vieux primé désireux à nouveaux de s’exprimer.
Les salades ? Heu, c’est un clin d’œil à Sarkozy ?

Toutes ces rumeurs sur ma santé
On va  pas en faire une affaire 
Non, franchement, on ne va pas en faire un plat et encore moins une chanson à deux balles !

Et que celui qui n'a jamais titubé
Me jette la première bière 
Waouh ! Top le jeu de mots ! Et complètement neuf, comme sorti de l’œuf ! Même les meilleurs maîtres des mots sur tweeter n’ont trouvé la pépite ! Bravo ! Si, franchement bravo ! Boby Lapointe peut se retourner dans sa tombe ! Il y a de la relève !
J’espère qu’avec cette idée géniale le petit tube est appelé à devenir incontournable sur les ondes ! Gare à tes concurrents, tu leur mets déjà la pression au bar !

Toujours vivant, rassurez vous
Toujours la banane, toujours debout 

Déjà dit ! Comme y mettre l’heureux frein ?

Je dois tout l'temps faire gaffe 
Derrière chaque buisson 
A tous ces photographes 
Qui vous prennent pour des cons 

C’est pas ton problème si les photographes nous prennent pour des cons tant que tu n’es pas con cerné. Par ailleurs, qu’est ce qui te motive à faire gaffe, comme Gaston ? Et pourquoi le faire derrière chaque buisson ? C’est franchement sibyllin !

Ceux-là m'ont enterré 
Un peu prématuré 
Dites à ces enfoirés j'continue d'chanter 
C’est quoi un enterrement prématuré ? Un inhumation pré-mortem ?
Et les enfoirés qui tu vises tu penses qu’ils vont t’embaucher parce que tu continues de chanter ? C’est pas un critère ! Mais je veux bien en parler à Jean Jacques (Goldman)

Mais je n'vous ai jamais oubliés 
Et pour ceux à qui j'ai manqué 
Vous les fidèles, je reviens vous dire merci 
Les fidèles ? Voilà qu’il se prend pour un prêtre maintenant !
Evangile selon Renaud bien arrosé au vin de masse ! Il évoque un retour à la Cène !  Le Messie revient nous dire merci mais on ne sait pas trop pourquoi ! Revient-il pour dire merci ou revient-il nous dire merci (quelque fois qu’il aurait oublié dans ses vapeurs éthyliques qu’il nous a déjà remerciés) ?

Vous m'avez manqué vous aussi 
Trop content de vous retrouver 
Je veux continuer nom de nom 
Continuer à écrire et à chanter 
Chanter pour tous les sauvageons 

C’est sûr qu’on l’a manqué ! Mais c’est de sa faute : il n’était pas là au rendez-vous ! Il se programmait mais on ne le savait pas ! Qu’il ne se plaigne pas qu’on l’ait manqué !

Toujours vivant, rassurez-vous 
Toujours la banane, toujours debout 
Il est pas né ou mal barré 
Le couillon qui voudra m'enterrer 

Bon là ça devient lassant !

Depuis quelques années, je me suis éloigné 
Je vis près des lavandes sous les oliviers 
Ils m'ont cru disparu, on me croit oublié 

Il vit près des lavandes et sous les oliviers. Bon sang, mais ça sent la Provence, les romans de Pagnol, l’accent de Marseille. Bon visiblement il n’a pas pris l’accent du midi ! Il a toujours la gouaille d’un goût ailleurs qu’il avait à l’avant d’hier (à ses débuts) !
Quant aux olives, aura-t-il des remords de les quitter ?
Olives, remords ou « ô, l’ivre mort ! » comme dirait un pote spécialiste des holorimes.

Ces trous du cul peuvent continuer d'baver 
Moi sur mon p'tit chemin j'continue d'chanter

Encore les trous de cul ! Mais, pour conclure, Renaud les compare aux escargots qui bavent tellement que c’en est sale, Yvan (un ami à moi, inconditionnel des «liesses baies-thon », agapes pantagruéliques où le thon rouge se marie aux framboises et autres fraises des bois qui le laisse bé).
On termine encore par le bon bout, à l’issue d’un long tuyau de querelles intestines, où parfois se montrent les escarres goguenards (oui, les escargots gueux narrent…on n’en sort plus !)

Bref, sur deux trois accords de guitare, le père Renaud nous pond une chanson de retour qui fleure bon les regrets.

Regrets de cette époque où Morgane, petite fée gracile, allait acheter des mistral gagnant en se posant la tragique et métaphysique question : « c’est quand qu’on va où ? »

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