A la suite de
nombreux débordements liés au mouvement des gilets jaunes qu’infiltrèrent des
petits esprits malveillants, le gouvernement a décidé de passer aux actes.
La tolérance zéro
passe souvent par des mesures liberticides et prête son flanc aux critiques, il
en a toujours été ainsi.
Une fois de plus,
le pouvoir exécutif s'aventure sur des terrains minés avec une loi anticasseur
qui n'est pas sans rappeler celle utilisée pour lutter contre les invasions
barbares de hooligans dans les stades.
Votée le mardi 5 février, à l'Assemblée nationale, la
proposition de loi dite "anti-casseurs" laissera des traces au sein
de la majorité. Plusieurs députés La République en marche ont décidé de
marcher beaucoup moins bien car il ne faut pas les prendre pour des corniauds !
L'article 2 suscite moult inquiétudes des députés
issus de l'aile gauche de la majorité.
"Le représentant de l’État dans le département
ou, à Paris, le préfet de police peut, par arrêté motivé, interdire de prendre
part à une manifestation déclarée (...) à toute personne à l’égard de laquelle
il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une
menace d’une particulière gravité pour l’ordre public", dispose notamment cet
article 2 de la proposition de loi.
Ainsi, un Préfet rance, pourrait, par préférence, se
mettre à penser qu’un quidam est potentiellement dangereux eu égard à son comportement
(ex : il crie dans la rue en se prenant pour Johnny Hallyday ou il pisse
sur un violon qui ne lui a rien fait ou encore il peigne une girafe qu’il a
chapardée au zoo de Vincennes…). Sur ces supputations, notre brave Préfet saperait
fête escomptée par ledit suspecté ; une manifestation restant une fête bonne
enfant, véritable chant de fleurs, selon l’appeau lys !
L’article 1er du texte, en revanche, a été intégralement
supprimé lors de l'examen de la proposition de loi en commission. Il stipulait
que "pendant les six heures qui précèdent la manifestation et jusqu’à
dispersion, à l’entrée et au sein d’un périmètre délimité, les
agents" puissent procéder à "des palpations de sécurité ainsi
qu’à l’inspection visuelle et à la fouille des bagages". La pâle passion
pour cette mesure a motivé sa suppression ! C’était un vilain brouillon
que beaucoup de femmes députées abhorraient : pas question de parler de
bas fouillés !
La droite visait également à réprimer la
dissimulation du visage lors de manifestations où des "troubles à l'ordre
public" menacent d'être commis. L’article 4 stipule : « Est
puni d’un an d’emprisonnement et de 15.000 euros d’amende le fait
pour une personne (...) de dissimuler volontairement, totalement ou
partiellement, son visage afin de participer ou d’être en mesure de participer
à la commission de ces troubles sans pouvoir être identifiée ».
Ainsi, peut-on se faire écharper si l’on porte un
cache col remonté jusque qu’au nez, lors de manifestations hivernales. De la
même manière, un gilet jaune qui porte un casque intégral pour s’épargner les
nuisances de flashball pourrait être interpellé et casqué pécuniairement !
D’autres
dispositions, amendées ou supprimées, y compris l'inscription des interdictions
judiciaires de manifester dans un fichier distinct du FPR (Fichier des
personnes recherchées), pourraient être rétablies à leur rédaction d'origine
par la droite sénatoriale. La Chambre haute doit, en effet, réexaminer le texte
au mois de Mars, le Dieu de la guerre.
Ce Dieu de la guerre, chez les Romains qui, à leur époque, avaient dressé
des oies, au Capitole, pour détecter les suspects…
Elle assure son
quartier sur le grand Capitole
Surveillant,
vigilante, les moindres alentours.
Le grand péril
émane des gens sans gaudriole
Des barbares,
des casseurs, au regard de vautour.
Rome a tout à
trembler de ces hordes féroces
Et l’oie seule
ne saurait quelque alerte assurer
Pour lever les
soldats d’une vague véloce
Légionnaires
aguerris, défenseurs avisés.
Elle convoque
ses sœurs pour fonder la brigade
A même de parer
les moindres agressions
Repérer les
auteurs, impétrants d’algarades
Qui cachent
leur visage, ô dissimulation !
L’oie exhorte
ses sœurs à jouer de méfiance
Arrêter tout
quidam soupçonné de terreur
Le marquer à
jamais de sceau des déchéances
Elle se sent
épaulée, oui, l’oie antique a sœurs !
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