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mardi 25 mai 2010

RETRAITONS LA RETRAITE...

A l'heure où, sous la surveillance du marché financier, notre pays vise à diminuer ses déficits divers (voire de printemps) force est de constater qu'un levier de manoeuvre consiste à réduire les trous de la Sécurité Sociale et notamment de la fameuse branche "vieillesse" !

Ah ! La branche "vieillesse" et ses bourgeons qui se multiplient chaque année avec l'allongement de la vie !! Il faut payer nos retraites..enfin, celle de nos aïeux !

Les pistes de réflexion ne manquent pas : augmenter les taux de cotisation, retarder l'âge légal du départ à la retraite (actuellement de 60 ans), augmenter le nombre de trimestres de cotisations (165, 166 ??), faire payer les riches et démanteler le bouclier fiscal, accroître l'assiette de calcul des cotisations...

A bien y réfléchir les paramètres sont multiples : démographiques, économiques, sociaux, politiques...

S'il nous faut travailler plus longtemps (sous prétexte que l'espérance de vie s'accroît) pourra-t-on profiter pleinement de notre retraite (enfin gagnée) avec les risques encourus de virus mutants, de pollutions diverses, de cancer à retardement, de pincées d'Alzheimer à la sauce parkinsonienne ?

Et s'il nous faut oeuvrer plus durablement quand laisserons-nous les générations montantes nous remplacer ? Devront-elles chômer plus durablement le temps qu'on collectionne nos petits points de retraite ?

Pas simple, pas simple...


Un jour je serai retraité
Si le bon vent peut me porter
Jusqu’à cet âge canonique
Où l’on peut changer de musique.

Où l’on peut changer de braquet
Tout doux, tout doux sans s’affoler
Loin des horaires mécaniques
Et des contraintes despotiques

Un jour je serai retraité
Mais avant j’aurai végété
Dans une ambiance lymphatique
A bout de sève énergétique.

Usure et pénibilité
Déambulateur patenté
Tiendront ma vie fantomatique
Par des sursauts automatiques.

Un jour j’aurai enfin glané
Tous mes trimestres bien comptés
Et laisserai ma place épique
A la jeunesse dynamique.

Aurai-je alors assez de blé
Pour enjamber la pauvreté
Sans parler de gains mirifiques
Tout au plus vivre sans panique !

Aurai-je encore la volonté
Et le dynamisme associé
Pour voyager jusqu’au Mexique
Au Canada, en Martinique ?

Ou me serai-je trucidé
Au fil de cette activité
Qu’on voulut me rendre élastique
A des fins très économiques ?

Et dans ce port enfin gagné
Où mon vieux corps pourra nager
L’échelle sera-t-elle famélique
Ou d’envergure kilométrique ?

La relève en mille métiers
Pourra-t-elle assez cotiser
Pour assurer ma vie ludique
Sans tracer de lignes drastiques ?

Aux canicules vais-je échapper ?
Saura-t-on bien m’immuniser
Contre les microbes cycliques
Et les maladies endémiques ?

Ou serai-je un vieux déprimé
A m’écourter la destinée
En mesurant mon poids critique
Dans le budget des gens toniques ?

Un jour je serai retraité
Dans les quinze ans ? Ou bien après ?
Bien malin qui peut, dogmatique
Nous fixer l’horizon chronique…

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