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lundi 19 juillet 2010

LE MARIN COMEDIEN EMPORTE PAR LA VAGUE


L’ami Bernard nous a quittés ! Bernard Giraudeau est mort ce samedi 17 juillet dans la matinée. Il a succombé au cancer qui le rongeait depuis 10 ans. Cet immense comédien a d’abord été un marin (notamment embarqué sur la Jeanne d’Arc dont j’ai évoqué la mise à la retraite dans un article précédent). Puis il a quitté la Marine et tenté sa chance en tant que comédien ! Il décroche le premier prix de comédie classique et moderne du Conservatoire, lieu prestigieux où il rencontre sa future femme, Annie Duperey…

Je conserve de lui le souvenir d’un homme talentueux, d’une esthétique rare ! Evidemment je garde de lui, comme tout à chacun, son enseignement humaniste du combat contre la maladie. Devenu homme de plume Bernard n’aura de cesse que sa maladie soit une compagne avec qui il faut composer. Ce mal incurable ne l’empêchera jamais de rester un homme digne et généreux, prêt à aider les malades en soutenant l’Institut Curie et l’Institut Gustave Roussy.

Je lui rends hommage par ce poème qui reprend une bonne partie de sa filmographie.


C’est l’année des méduses au sourire de cancer
Le toubib est formel : c’est jamais plus toujours !
Et tous les spécialistes reprennent le discours :
Désormais contre l’ogre ce sera bras de fer !

C’est un vent de panique qui secoue ta carcasse
Pas une poussière d’ange dans cette rue barbare
C’est une nouvelle vie qui ce jour là se place
Croque la vie, dis-tu, malgré la mort qui barre.

Ton mal comme papy fait de la résistance
Tu marches à ses côtés, deux hommes dans la ville
Oh jeux de société qui gomment les souffrances
Tandis que coup suprême fait meurtres à domicile !

Mais la Passion d’amour et la tendresse bordel
Te susurrent : « viens chez moi, j’habite chez une copine ! »
Et c’est « moi vouloir toi » qui fait pousser tes ailes
Te fais dire : « Moi, fleur bleue » et la Boum te ranime !

Et comme gouttes d’eau sur pierres brûlantes
Les chants après l’amour ont comme un goût de crème
Et de drôles d’oiseaux suivent sans épouvante
Les caprices d’un fleuve avant le coup suprême !

Comme les loups entre eux feignent le grand pardon
Tes cellules malades travestissent la mort
Avec les longs manteaux de sursis, d’abandon
Et c’est l’homme voilé d’espérance qui dort !

Mais la fausse Marquise, n’est pas la Reine Blanche
Et bientôt elle reprend, c’est une affaire de goût
Ses horribles oripeaux et sa faux au long manche
- Je suis un assassin, déclare-t-elle sans bagout !

Il est mort le Gitan, le Ruffian de nos planches
Puisque les métastases, elles ne pensent qu’à ça
Ont eu raison de lui au bout d’un long combat
C'est le fils préféré du cinéma qui flanche !

Pleurez, sans ridicule, la petite Lili
Marthe et aussi Hécate, maîtresse de la nuit !
Et toi le Juge Fayard dit le Shériff consens
A poser sur sa tombe des bouquets éclatants.

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