La croissance mondiale s’affaisse (poil aux …) et la France s’enrhume économiquement par propagation d’un virus qui se nomme austérité. Alors, puisque notre hexagone ne doit pas ressembler à la Grèce, puisqu’il nous faut respecter un critère de convergence européen qui dit que le déficit des finances publiques ne doit pas dépasser 3% du PIB, François Fillon, notre illustre Premier Ministre, a pris les choses en mains.
Il a annoncé, ce mercredi 24 août, un vaste programme de serrage de vices, destiné à compenser une croissance économique revue à la baisse, qui devrait rapporter selon les ordinateurs de Bercy, 12 milliards d'euros de recettes à l'Etat en 2011 et 2012 !
- Le seuil de tolérance à l'endettement est désormais dépassé, a déclaré FF, on obtiendra toujours la notation AAA…AAaatchoum ! Diantre, on s’enrhume ici !!
Comme les 2% de croissance se font prier (on atteindrait péniblement du + 1,75 %) il faut faire davantage d’économies et supprimer quelques petites niches fiscales nauséabondes qui plombent le budget de l’Etat au risque de…dégonfler encore davantage la croissance !
Dans la panoplie des mesures « anti-déficit » on notera, en vrac :
- une taxe exceptionnelle de 3% sur les revenus du travail et du capital des ménages les plus aisés (quand ils dépassent 500.000 euros par an) et des allègements de charges moins avantageux pour les entreprises sur les heures supplémentaires.
- Une fiscalité sur l'alcool, le tabac, et, nouveauté, sur les sodas plus alourdie.
- Le relèvement de la TVA de 5,5 à 19,60 % pour les billets d’entrée des parcs à thèmes et de loisir (Disneyland, Astérix, Futuroscope, Vulcania…)
Le petit Nicolas effectue donc un nouveau rétropédalage après l’abandon du bouclier fiscal. Il renonce un peu plus à son slogan «travailler plus pour gagner plus » puisque l’allègement forfaitaire patronal des cotisations par heure supplémentaire travaillée (de 0,50 euro pour une entreprise de plus de 20 salariés, 1,50 pour les autres) va être supprimé !!
- Mais nous ne toucherons pas aux abattements sur les heures supplémentaires pour ce qui concerne les salariés ! Et ces heures seront encore défiscalisées, enfin, pour le moment, tient à préciser François le Matignonesque.
Bon en gros on vise des patrons qui surfent un peu trop sur un effet d’aubaine à accepter des heures supplémentaires plutôt que d’embaucher et qui passent leur temps libre à se rendre dans des parcs d’attraction pour y fumer comme des volcans d’Auvergne réveillés ou y boire plus que de coutume de la cervoise et encore pour y gaver leurs enfants de soda made in USA…
Cela me laisse quelque peu perplexe !!
Les patrons qui souhaitaient payer plus d’impôts sont très mécontents.
- Une contribution supplémentaire de 3% sur nos revenus c’est de la roupie de sansonnet, s’indigne Maurice Lévy, le PDG de Publicis, il faudrait beaucoup plus. Personnellement je suis prêt à payer plus d’impôt !
- Nous voulons payer plus d’impôts, nous voulons payer plus d’impôts, scandent en chœur certains de ses amis de l’AFEP (Association Française des Entreprises Privées)
- Si l’Etat ne nous entend pas il va droit dans le mur, menace un PDG couperosé dont le tailleur gris à 3000 € jure un tantinet avec les souliers bordeaux à trois SMIC la paire.
- Sûr, on va manifester sous les fenêtres de Matignon si nos doléances ne sont point ouïes, renchérit son épouse hypermétrope mais néanmoins cyclothymique.
Oui, il faut écouter les patrons, mon cher Fillon ! Ils font partie de votre électorat ! Les décevoir pourrait vous coûter les futures présidentielles !!
Y’a comme un goût amèrement flou
Le ragoût de notre filou
Qui va s’y plaire ? Il n'sent rien du tout !
Y’a des impôts qui font tabou...
Des niches à dresser les jaloux
Et toutes ces questions sur les justes coûts...
Et fiscalement, et fiscalement
On garde encore la TVA en prélèvement…
Et fiscalement, et fiscalement
On taxe encore abondamment les carburants !
C’est tout comme avant !
Les réformettes dont on se fout
C’est comme de l’esbroufe pour les mous
A quoi ça sert ? L’argent fuit partout !
On garde une sclérose en nous
Les riches d’abord et avant tout !
On n’change rien ! Un point c’est tout !
Et fiscalement, et fiscalement
On taxe peu les spéculos des placements…
Et fiscalement, et fiscalement
On se repose sur des vieux taux exorbitants !
C’est tout comme avant !