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mercredi 12 mars 2008

TOUL : UN MONDE EN CHANTEURS POUR AVOIR DES VOIX


Un maître chanteur voulant faire chanter quelqu'un se trouva fort dépourvu quand la muse fut nue
et que l'artiste, sur lequel il comptait,
venait de quitter le pays pour
gagner plus.
Il chercha dans les pages jaunes
un nom comme Morani ou Maroni.
Il se souvenait vaguement (ah, les premiers signes avant coureurs d'Alzheimer !) d'un chanteur qui se prenait pour Mariano et qui chantait "oh mon bâteau, tu es le plus beau des bâteaux".
C'est d'ailleurs une oeuvre musicale très achevée qui pourrait servir de fonds sonore pour tout reportage sur l'Artémis, ce malheureux cargo échoué sur la plage des Sables d'Olonnes.
Enfin, bon, il finit par trouver Morano et lui téléphona :
- Bonjour Monsieur je souhaiterais vous faire chanter !
- Ah non, ici c'est Madame. Madame Morano
- Sans doute, sans doute. Hum, aimeriez-vous chanter ? Il s'agit d'interpréter une oeuvre en hommage au Modem !
- Au Modem ? Sûrement pas ! Un : je ne suis pas chanteuse ! Deux : je ne suis pas Modem mais UMP. Vous avez dû vous tromper d'adresse ou de numéro de téléphone !
- Ah bon.. Je vous prie de m'excuser.
L'affaire aurait pu se terminer là. Mais, ironie du sort, quelques jours plus tard, Mme Morano
eut affaire à un vrai maître chanteur qui voulait 100.000 € en coupure de 5 € (en plus !) ! Il exigeait cette somme sous peine de remettre au procureur de Nancy une cassette la compromettant. Sur cette cassette, disait-il, on vous voit à poil entrain de chanter "oh mon bâteau oh oh oh oh"
- Votre cassette c'est du pipeau, répliqua Mme Morano, candidate à la mairie de Toul
- C'est votre dernier mot ?
- Oui Jean Pierre, c'est mon dernier mot ! Vous n'aurez pas un rond !
- Je ne m'appelle pas Jean Pierre mais Alain...Alain Oger !
- Alain Oger ! Mais c'est fou cela ! Vous n'avez eu que 3 % des voix au premier tour à Toul alors vous vous vengez sur moi ?
- Ben oui quoi ! Alors vous allez payer ??
- Barre toi pauvre con !
Ce fut le dernier mot de Mme Morano (réplique déjà entendue par ailleurs)
La fin de l'histoire ? Oui, je sens que vous brûlez de la connaître...
Hé bien Mme Morano a porté plainte et on a fini par arrêter le pauvre Oger.
On a retrouvé la cassette. Heureusement pour Mme Morano : elle était vierge !

EN HOMMAGE A LAZARE PONTICELLI


Il est mort en 2008, à l’âge de 110 ans. Lazare Ponticelli, était le «der des ders», l’ultime poilu, celui à laquelle la France a offert des obsèques nationales en mémoire des millions de combattants et de morts de la Grande Guerre.
Ses faits d'arme valent à Lazare une citation mais également un dégoût absolu de cette guerre.

 "Je tire sur toi mais je ne te connais même pas. Si seulement tu m'avais fait du mal." La révoltante absurdité des combats est traversée d'infimes moments de bonté dont la rareté fait la valeur. 



Je tire sur toi mais ne te connais pas
Si seulement tu m'avais fait du mal
Je tire sur toi sans connaître ta voix
Ni ton âme, ni ton bel idéal.

La guerre nous broie, son emprise nous noie
Dans les fonds rougissants des abîmes
La guerre foudroie, démantèle l'émoi
Par le feu du canon qui décime.

Oh piteux soldats, compagnons de combat
Les sanglots viennent irriguer vieillesse
Mes jeunes amis, mon deuil est un repas
A ces nuits qui fourbissent détresse

Étranges tranchées qui ont hanté ma vie
Plaie sans nom griffant les souvenirs
Vous étiez l'espoir d'une terre d'utopie
Mais ce siècle inaugurait le pire !

Je suis le dernier des gueux miraculés
Oubliés de l'ignoble charnier
Les ans ont passé sous mes yeux repliés
Ces années de chemins barbelés.

Quatre vingt-dix ans après la fin du cri
Je rejoins mes compagnons de peine
Quelle fée m'a souri dans cette loterie
Pour puiser bien longtemps dans mes veines

L'amour de la vie, la regain de l'envie
Et l'espoir que jamais ne revienne
Celle qui par nos sangs s'est drapée d'infamie
Sous un ciel d'éclairs qui se déchaînent ?

Oh jeunes, ne faites jamais la guerre !
Ne faites jamais la guerre !