Alors que les législatives se profilent à
l’horizon, les vieux partis de France commencent à se lézarder de lèses ardents
et de toutes parts. Dans chaque camp on se lance des invectives et des
accusations, on désigne les coupables de la défaite, les boucs-émissaires d’un
dernier bout qui est misère, de la lente dégradation, qui ne date pas d’hier.
Dans chaque chapelle on voit naître des traîtres qui veulent rallier Macron
pour conserver un job tandis que d’autres veulent rester fidèles tout en
bidouillant un nouveau mouvement parallèle en pire allèle gêne éthique !
Au FN, beaucoup pensent que Marine n’a pas
fait une belle campagne vu qu’elle n’a pas franchi les 40% des suffrages
exprimés ! Elle s’est juste élevée à
son niveau d’incompétence comme dirait Peter, un copain à moi qui joue
de la flûte de Pan quand d’autres jouent du pipeau.
Aussi, la nièce explose ! Marion
Maréchal-Le Pen vient d’annoncer qu’elle se retirait de la vie politique en
plagiant un discours de Jospin (c’est de famille). Elle allègue qu’elle veut
s’occuper de sa fille et ça nous noue de compassion ! Oui, on la comprend
car prendre un enfant par la main pour l’amener vers demain il n’y a rien de
plus beau !
En parlant de demain, il y en a qui se
sentent une âme de visionnaire. Trois femmes déçues du PS viennent de créer le
mouvement « dès demain » pour contrecarrer « des deux
pieds » c’est-à-dire « en marche » d’Emmanuel Macron. Qui sont
ces gentes dames de ce temps moderne ? Hum, vous brûlez d’impatience de le
savoir, hein ? Eh bien voilà : Martine Aubry, Anne Hidalgo et
Christiane Taubira ! Et oui le trio ! Elles ont longtemps réfléchi
sur le sigle. Elles souhaitaient initialement joindre les premières lettres de
leur prénom. Mais MAC faisait penser à Dodo la Saumure et rappelait trop l’affaire
DSK. CMA évoquait une chambre des métiers et de l’artisanat un peu trop
«économiquement vôtre ». Avec les premières lettres de leur nom,
visiblement, ça ne le faisait pas non plus. AHT, faisait penser à « a
acheté » alors quand on mesure le pouvoir d’achat du français moyen on
peut vraiment y réfléchir à deux fois. AHT aurait dévié vers « a
chatté » et n’aurait que focaliser le mouvement sur les réseaux sociaux.
Alors, ces drôles de dames ont proposé
« dès demain ». C’est un mouvement qui se dit pro-européen,
écologique et social. On ignore encore ce qu’il adviendra de cette
naissance !
Toujours au PS, où les roses se meurent et
par l’eau minée râlent, l’ancien premier Ministre, Mr Valls, a déclaré qu’il
quittait le navire Titanic ! Il veut rallier Macron mais le mouvement en
marche lui a opposé une faim de non-recevoir, sorte de frein galénique
(fringale est nique) à tout favoritisme pour des anciens amis de gouvernement
(enfin, amis, oui et non !).
Voilà un problème de valse incompatible
avec la marche macronique et qui pourrait servir de conclusion à ma chronique.
Mais il y a encore tant de choses à dire.
Oui, chez les Républicains ça sent le gaz
aussi ! Le Penelope Gate a ôté du lys dans la royauté de ce mouvement !
Jean Baptiste Lemoyne, sénateur LR de l’Yonne,
vient de changer d’habit pour rejoindre Macron et prie ses amis qui l’accusent
de faire aumône à s’taire.
Beaucoup de ses collègues sont tentés de
faire le même pas. Mais certains résistent en se disant qu’ils seraient des
moutons et que jamais ce pas n’urge ! Pour autant, pour que LR ait l’air
de l’ère, c’est-à-dire Macron compatible, on a effectué un sacré lifting sur le
programme du père Fillon, jugé trop dur. Ainsi, Les Républicains ne proposent
plus d’augmenter la TVA et la suppression de 500.000 fonctionnaires ne se ferait
plus en 5 ans mais en 7 ans !
Chez les insoumis de Mélenchon ça ne va
pas fort non plus. La rupture avec le Parti Communiste est consommée ! Le
tribun, spécialiste des hologrammes, aurait souhaité transformé l’or en pierre,
il n’aura que Pierre Laurent…comme opposant. Les deux hommes n’ont pu s’entendre
car sans tendre amitié. Alors ce sera du chacun pour soi pour les législatives.
Mélenchon, quant à lui, se parachute dans la 4ème circonscription
des Bouches-du-Rhône, à Marseille, pour affronter le socialiste Menucci. Une
circonscription sans risque où les Lepénistes, bêtes noires à faire trébucher
Jean-Luc, sont inexistants ! Mélenchon, anti « Anti-Social », tu
perds ton sang froid !
On pourrait croire que tout profite au
mouvement « en Marche » du nouveau Président, au détriment des autres
entités politiques. Il faut ajouter un bémol à la clé de la réussite.
Il y a de l’eau dans le gaz entre Macron
et Bayrou. Ce dernier se sent triste et amère de peau ! La liste des
candidats « en marche » pour les législatives ne présente pas
suffisamment de candidats de son camp ! Or, le chef du Modem, en mode M
(comme Marche) s’était allié à Macron pour lui faire gagner des voix ! Et
il se sent lésé comme s’il était faux reître haï (fort et trahi), à l’image d’un
bœuf palois qui dès l’aube hait harnais en se disant « l’étançon dure ! ».
Il lui semblait qu’il avait apporté à Emmanuel six points dans les sondages. Or 6
est le quart de 24 et 24 (pour cent) fut le score au 1° tour pour le jeune
Président. Donc François escomptait le quart des investitures pour son parti.
Il s’aperçut que le compte n’y était pas et ne fit rien pour cacher l’ire ;
est-ce paix ?
Il imagina longtemps les mots d’Emmanuel mandataire « modem, annuellement, date, erre… ».
Il se dit que l’homme de 39 ans le considérait comme un vieux crouton toujours
en retard d’un métro… Il en rougit de rage.
A l’heure où je termine ce billet il
semble que l’orage soit passé. Bayrou a fini de décoller rets pour attraper au
vol les entrefilets médiatiques qui le taxaient de bougon. Oui, ça va mieux !
Les équipes du Modem et celles d’En Marche ont travaillé quatre heures ce
vendredi 12 mai, le soir, à triple dose de café, pour peaufiner une liste
encore incomplète (la liste initiale ne comprenait que 428 noms alors qu’il y a
577 circonscriptions à nourrir !).
Mais ce fâcheux petit épisode montre bien
la fragilité des Partis, même de ceux qui se veulent exemplaires et
régénérateurs.
Car un Parti est fait d’hommes et de
femmes. L’humain a ses humeurs, ses prétentions, son ego ! Il jalouse
facilement et ne se prête pas de bonne grâce à s’oublier pour permettre à
autrui l’épanouissement.
On peut rebattre les cartes, on y trouvera
toujours du cœur prêt à lancer des piques ou à mettre sur le carreau celui dont
le trèfle n’a pas quatre feuilles !