Il y a un an, jour pour jour, Carlos Ghosn, le PDG de
Renault-Nissan, se retrouvait dans des enquêteurs japonais. Il devait ensuite
être emprisonné pour plusieurs motifs : non déclarations de revenus qu’il
proclame différés, imputation de pertes sur investissements personnels sur les
comptes de Nissan, abus de confiance pour s’être porté garant dans une
opération financière de 14,7 millions d’euros exécutée à titre personnel…
Je ne reviendrai pas sur les faits que vous pourrez reprendre
dans mon billet du 3 février 2019 et axerai ma prose sur les nouveaux
évènements autour de cette affaire.
Carlos s’est évadé de sa résidence japonaise où il était
censé se faire du sushi et des problèmes de cent thés. Il n’a pu résister au
climat nippon, au saké d’Osaka, aux œufs au riz de passage. Il a délocalisé sa
prison pour s’installer au Liban, où il a tant d’amis.
Il s’est fait la malle avec l’aide de complicités dont on ne
sait rien.
Le voici au pays du cèdre et, à Beyrouth, il vient de tenir
une conférence de presse en ce mercredi 8 janvier.
L’homme se défend. Il accuse Nissan d’avoir fomenté avec la
justice japonaise une vilaine machination pour le nuire. Il cite des noms :
Hiroto Saikawa, l’ancien responsable de la communication et des relations avec
le gouvernement de Nissan, Hitoshi Kawaguchi, ainsi qu’un autre cadre de
l’entreprise japonaise, Hidetoshi Imazu.
Il rejette toutes les accusations portées contre lui et avoue
avoir fui l’injustice.
Les anti-Ghosn n’en reviennent pas qu’il les prenne pour
des gens à nouilles, enfin d’aigres nouilles se montrant crocs à sang. Comment
ose-t-il inverser les rôles ? C’est lui le coupable !
Carlos, bon seigneur, accepte de se rendre à la disposition
de la justice française. Son plaidoyer en mauvais anglais n’a pas convaincu les
Japonais qui se sont exclamés :
Dans quel déshonneur nous nous nippons !
Le but de cette conférence était évident : essayer
d’expliquer que "l’affaire Carlos Ghosn" était avant tout un complot ourdi
parce qu’il gênait, et qu’il fallait l’éliminer pour que la France ne renforce
pas son pouvoir chez Nissan.
Mais ces quelques explications ne suffiront pas à calmer
l’affaire. Le parquet de Tokyo a d'ailleurs immédiatement réagi mercredi,
à la fin de la conférence de presse, évoquant des critiques
"unilatérales" et "inacceptable" à l'encontre de la justice
nippone.