Le Kazakhstan tel un volcan a déclenché son éruption. Dans sa plus grande ville, Almaty (qui n’est pas la capitale, laquelle se nomme Nour-Soultan) des soulèvements se sont multipliés dès le 2 janvier pour contester la hausse des prix de l’énergie.
La colère devient politique, mais au départ elle est toujours d’ordre économique ! En l’occurrence, l’augmentation du prix du gaz naturel liquéfié, carburant le plus utilisé pour les voitures kazakhes, a mis le feu aux poudres !
L’annonce du doublement de son prix a déclenché l’ire. Ce courroux est d’autant plus compréhensible que le sous-sol du pays regorge d’énergies naturelles, plus qu’il n’en faut ! Le pays en dispose tant qu’il en exporte : pétrole, gaz, et même de l’uranium dont se servent nos centrales nucléaires bien françaises !
La brutalité de cette hausse a donc entraîné un séisme révolutionnaire que le pouvoir en place s’est empressé de réprimer ! Officiellement, il y aurait 225 morts. La réalité se cache dans le silence gouvernemental ou aux fonds des geôles où le pouvoir fait pratiquer la torture pour dissuader les pauvres âmes à vouloir continuer la lutte !
Le pouvoir a réagi en utilisant à la fois la carotte et le bâton. D'un côté, il a procédé à un changement de gouvernement et a rétabli le prix d’origine du gaz ! D’un autre côté, il a géré une répression et instauré l’état d’urgence, comme il se doit dans toute bonne dictature qui se respecte !
Cette politique coercitive a trouvé son soutien dans l’intervention
des forces russes venues à la rescousse pour aider le président Kassym-Jomart-Tokaïev
à rester sur son trône. Il faut dire que ce « brave » homme s’est
empressé de téléphoner au tsar Poutine dès que les émeutes ont surgi. Les
forces russes sont intervenues, puis se sont retirées. La Russie orthodoxe avait
intérêt à montrer qu’elle tenait au Kazakhstan (et à ses richesses) ! Ce
voisin turbulent en serait davantage son vassal, comme à la bonne époque de l’URSS,
plutôt que de vouloir se rapprocher de la Turquie musulmane (la Kazakhstan
compte 19 millions d’habitants à majorité musulmane) !
Car les calculs géopolitiques continuent à fleurir dans
cette région du monde depuis la désintégration de l’Ours soviétique dans les
ruines du mur de Berlin.
Almaty se soulève dans les brumes kazakhes
L’hiver se fait volcan dans les rues échaudées
Devant elle un tyran ne tourne pas casaque
Son âme de démon conserve dureté
Les prix sont oppressants, qui tissent la disette
La paupérisation et les pleurs des enfants.
Un monde sous-terrain aux colères muettes
S’est soudain redressé, nu, pacifiquement !
On réprime, on torture, pour la raison d’Etat
On phagocyte l’âme en blindés de Russie
Pour mieux souffler l’éther d’un semblant d’éclaircie
Le carcan se maintient, cadenasse les cœurs
Les richesses minières et les chants du bonheur
Une rancœur abreuve l’horizon des combats...