Il a quitté le congrès
du PS mais quelle paix est-ce quand au retour on se fait siffler tel un vaincu
de la Juventus par des tifosi remontés ?
Oui, Valls a quitté le congrès de Poitiers pour se rendre à Berlin et suivre la finale de la Champions
League qui a vu le Barça de Messi dominer la vieille jeunesse de Turin (3-1).
Notre premier ministre y
a amené deux de ses enfants et a pris le premier Falcon venu. Un superbe avion
du non moins superbe Dassault, financé par le contribuable.
Le parangon de la vertu
qui tance Cahuzac, fustige Thévenot et déménage Saal l’accro des taxis, s’est
fait pincer en train de mettre les mains dans le bocal de confiture !
Dès lors ça dégouline de
remontrance, ça transpire de railleries par tous les pores de la presse et des
réseaux sociaux !
Comme à chaque fois
qu’un censeur se fait prendre à sa propre éthique les demandes de démission
fusent ! L’homme est aux abois quand psychose aboie et doit faire des
pieds et des mains pour s’extirper d’un bourbier dans lequel il s’est
maladroitement plongé !
La plupart du temps le
combat et vain et ne fait qu’attiser rumeurs et quolibets.
La meilleure façon
serait, pour ce maître de la communication, d’avouer sa faute et de coupler sa
repentance d’une réparation pécuniaire.
Il pourrait ainsi faire
taire les loups et concentrer les polémiques sur d’autres problématiques
générées par son gouvernement : réforme du collège, traitement musclé des
migrants, cadeaux faits au patronat…
Il a pris le Falcon en dédaignant Poitiers
Le Barça l’attendait au Stadium de Berlin
Et son sang catalan en crachat de Vulcain
Bouillonnait ardemment en son cœur passionné
Il a pris le Falcon, emmena ses enfants
Lévitant brusquement loin de toute prudence
Son patronyme Valls l’emmenait à la danse
A cette légèreté d’un supporter ardent.
Il a pris cet avion, bien de la République
Dont le vol avoisine quelque quinze mille euros
Trop heureux d’assister au sacre des héros
Les soldats de Messi à la force magique
Il vécut le zénith du jeu barcelonais
Et la marche au tombeau des zombis turinois
Il retrouva l’écho de l’infantile joie
Cris aficionados par la coupe levée.
Il revint en Falcon le cœur tout guilleret
L’esprit désencombré des bannières de Fronde
Des mots de Montebourg, trop acide faconde
Il revint à Paris pour se faire flageller !
Cent tirs à boulets rouges, invectives nourries
Diatribes à l’endroit de sa noble personne
Le donneur de leçon vit grossir la félonne
Réaction d’opinion dénuée d’amnésie !
Nul ne pardonnerait au roi de Matignon
De s’être dévoyé dans ces comportements
Qui de Saal à Thévenot généraient jugements
Et sanctions de sa part, en éclats fanfarons.
Il chercha l’alibi, un rendez-vous pressant
Avec Sieur Platini, le prince de l’UEFA
Mais on apprit bientôt que sur son agenda
La réunion citée portait atermoiement !
Ainsi qu’à chaque fois de longs sables mouvants
On cherche le moyen de se désembourber
L’effort qui s’y déploie ne fera qu’enliser
Un peu plus, chaque jour, les mots moins convaincants.
Il ne restera donc au censeur arrosé
Qu’à puiser dans l’aveu de l’aisée forfaiture
Assumer ses travers et payer l’aventure
De juvénile errance par ses propres deniers.
C’est le prix à payer pour éteindre la flamme
Que nourrissent les ires de milliers de sans dents
D’une France oubliée par un gouvernement
Qu’une rose fanée parfume en mélodrames…