Le Venezuela traverse une terrible période de récession économique à la
suite de l’effondrement des prix du pétrole. Le pays de Chavez avait longtemps
misé sur la manne de l’or noir pour fortifier son économie. La chute du prix de
baril a réduit fortement les entrées de devises étrangères. La pénurie s’est installée,
traînant dans son sillage une inflation de 700% en 2016 et qui n’a cessé de
grimper : + de 2.600 % en 2017 et 1.370.000 % en 2018, selon les estimations
du FMI ! Du jamais vu ! Comment, dans ces conditions, pourrait-on promouvoir
le bolivar tant (pro mou, voir le beau lit, Vartan ?)
A la chute des cours pétroliers s’est ajoutée la sanction américaine contre
Maduro, l’actuel Président qui vient de se voir contester son pouvoir par Juan Guaido,
le Président du parlement !
Ces mesures de rétorsion, d’heurts et torsions, ont phagocyté les
importations de pièces détachées si nécessaires à l’industrie vénézuélienne.
Côté emploi, le pays ne s’est jamais remis des manifestations de 2003 contre
Chavez. Ce dernier avait alors décidé de licencier quelque 15.000 employés de
la compagnie pétrolière PDVSA, premier employeur national ! Chavez fut
alors considéré comme un rongeur nuisible à l’origine d’un secteur qui prend l’eau :
le rat fit nage !
Aussi, le pays connaît-il une triple crise : économique, politique et
migratoire. La faim au ventre, des milliers de Vénézuéliens quittent les
magasins vides pour le chemin de l’exil qui les mène en Colombie, en évitant
les beaux ghettos des bas gothas de Bogota.
L'exode vers le pays
voisin se poursuit, en même temps que la cacophonie
politique. Depuis une semaine, le pays a deux présidents mais il n’a
plus de quoi assurer les besoins élémentaires de ses citoyens. Nicolas Maduro,
le président contesté, et Juan Guaido, le président autoproclamé, se disputent le
pouvoir !
Maduro par mots durs, hauts, non modérés, clame qu’il faut
assainir la situation en établissant de nouvelles élections. Son rival, estime
qu’elles ne peuvent être organisées rapidement car elles requièrent une révision
du registre électoral ou encore la possibilité pour les exilés de voter !
Maduro n’a pas la faveur de Mr Trump, c’est peu de le dire. Mais
il ne semble pas non plus être apprécié par les Européens. Mais Poutine, le Tsar,
voit d’un mauvais œil une probable sortie de route de Maduro : l’homme
représente un rare allié stratégique sur le continent sud-américain, apte à
contrer l’influence de Washington. Par ailleurs, avec une dette publique qui frise
les 160 % du PIB en 2018, le Venezuela a dû emprunter au Kremlin « contre
pétrole » en voyageant en hôte-rouble. Vladimir ne tient pas à ce que son
débiteur change de visage et le laisse tomber comme un vulgaire koulibiac de
saumon génétiquement modifié et à la DLC largement dépassée !
Ainsi, sur fond de crise économique et géopolitique, des milliers
d’affamés quittent l’enfer de la pénurie pour se faire accepter comme des
colons bien ! Le trajet n’est sans risque : car à casses !
Des millions de fantômes, amaigris, sinistrés
Tambourinent à la porte des voisins délétères
Les enfants de Chavez de leur sinistre terre
Conservent l’amertume des années sacrifiées
Le trésor pétrolier aux éclats d’illusion
Laissa ventre affamé et relents de misère
Spoliés par Maduro, les flots de prolétaires
Nourrissent, au fil des jours, la mort de la Nation.
Colombiens, ombrageux, en alerte farouche
Refrènent, autant qu’on peut, les marées indigentes
L’ombre des barbelés de ces ombres géantes
Ne couvre qu’un écueil au soleil qui se couche.
Tandis qu’au grand pays des pénuries tenaces
Ils sont deux à lorgner le plus haut des pouvoirs
Un exode a brodé sur le grand désespoir
Des figures cernées par la faim qui menace.
Qu’importe le gagnant de cette tragédie
La misère dormira sur les rêves d’antan
Quand le Dieu de l’or noir, de ses pas de géants
Tirait toute espérance aux éclats de la vie…