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samedi 13 décembre 2014

FABIOLA ET ZIAD EN UN MÊME TOMBEAU



La reine Fabiola, la cinquième reine des Belges, qui régna pendant 33 ans sur le plat pays, vient de nous quitter à l’âge de 86 ans.
Les Belges garderont d’elle l’image d’une épouse fidèle jusqu'à la mort de son époux, le roi Baudouin, en 1993. Ils conserveront le doux souvenir d’une gérante au grand cœur, très proche du peuple et engagée dans les œuvres caritatives.
Bruxelles pleure la Reine Blanche, garante d’une certaine unité dans un pays où Wallons et Flamands ont parfois tant de mal à cohabiter.
Une grande dame unificatrice s’en va alors que, plus au sud, tout un peuple pleure la mort d’une autre grande figure fédératrice.
Ziad Abou Eïn vient d’être tué lors d’une manifestation qu’il voulait pacifique. Il était vice-ministre palestinien et grande figure du Fatah.  Une éruption d’indignation comme il en arrive souvent en Cisjordanie eu égard aux colonisations voulues par Israël.
Le deuil se mêle à la colère !
Avec la mort de Ziad Abou Eïn, Israël se retrouve sous pression internationale tandis que l'Autorité palestinienne, incarnée par Mahmoud Abbas, multiplie les démarches auprès du Conseil de sécurité des Nations unies avec l'espoir d'un vote avant Noël sur une résolution qui fixerait un terme à l'occupation israélienne.
Fabiola s’éteint dans une grande émotion solennelle. Ziad meurt plus brutalement et le deuil national décrété en sa mémoire s’accompagne de colère.
Mais, dans un cas comme dans l’autre, la peine fédère, octroie au pays un sentiment d’appartenance à une nation, une fierté patriotique !
La mort d’une grande figure signe un mémorial pour un peuple qui se retrouve. Seul l’avenir pourra nous dire quels en sont les fruits de son héritage…



Une grande régente
Au cœur du plat pays
Rend l’âme pantelante
Au ciel gris d’agonie.

Fabiola noble reine
A quitté son Palais
Bruxelles emplie de peine
Pleure déjà son passé.

Des Wallons aux Flamands
Une même tristesse
Brises en recueillement
Par le vent d’une messe

Fabiola, grande dame
De générosité
Aura bercé les âmes
D’un pays divisé

Elle part, la Reine Blanche
Retrouver son Baudouin
En laissant aux Dimanche
Des futurs incertains

Alors de Bruges à Gand
Sur les terres du grand Jacques
Les souvenirs vaillants
Jouent de tons élégiaques.

On revoit son sourire
Ses élans fraternels
Pour l’indigent soupir
La pauvreté charnelle

Communion et ferveur
Quand se meurt une icône
Ziad en rassembleur
Sur sa dépouille trône

Il n’était pas un roi
Dans ce décor de feu
Grandi dans le Fatah
Il rêvait d’un ciel bleu

Transpercé par l’éclair
De l’ennemi pérenne
Son corps damne la guerre
Ses oripeaux de haine

La colonisation
D’une étoile indocile
A creusé des sillons
Sur un terreau fragile

Tout un peuple en colère
Au long des funérailles
Et de sombres prières
A briser les murailles

Il part, le blanc servant
De la cause perdue
Éthérée au couchant
D’un soleil trop ténu

Ziad et Fabiola
Dans un même tombeau
De brisures d’éclats
Et de cœurs en lambeaux

Deux morts si étrangères
Dedans leur survenance
Mais toutes deux confèrent
Aux pleureurs la souffrance.

Communion et ferveur
Quand l’exemplarité
Devant son peuple meurt
En toute intégrité !

Juste un instant furtif
De passions partagées
De tourments convulsifs
En fragments de piété.

Juste un moment crucial
Honorant la mémoire
Au rang d’un mémorial
En augures d’Histoire…