Le débat entre Fillon, les sourcils dédaigneux, et Juppé, le chauve qui
aime débats voire des bavoirs, le sujet n’aura pas été abordé.
Et pourtant la Turquie vit une des pires époques de son histoire et sa
démocratie vacille comme fondraient les glaces à l'eau prises dans les serres d'aigle à salaud sous le soleil ardent d’une
dictature.
Erdogan, le maître des lieux, poursuit son grand ménage. La purge touche
tous ceux qui, de près ou de loin, sont suspectés de fréquenter la mouvance du
prédicateur musulman Fethullah Gülen.
Mais que fais-tu là, Fethullah, au cœur des USA, à regarder de loin les retours de manivelles que subissent tes « présumés » disciples ?
En fait l’homme est réfugié chez l’oncle Sam depuis 1999. Il ne reviendra
pas au pays des derviches car sa tête est mise à prix. Erdogan l’accuse d’être
à l’origine du coup d’état (manqué) du 15 juillet 2016.
Oui, la tête ! Des rumeurs de réhabilitation de la peine de mort
courent autour d’Ankara jusqu’à Istanbul.
La vaste opération « antiterroriste » orchestré par le sultan
Erdogan étend ses tentacules : arrestation arbitraire d’artistes, de
journalistes, de juges et autres fonctionnaires, censure de journaux,
inaccessibilité de certains sites dont Twitter, YouTube ou Facebook.
La torture remonte à la surface dans les commissariats et des prisonniers
croupissent dans les geôles, en attendant un hypothétique procès.
La Turquie plonge dans l’horreur tandis que là-bas, Fethullah mène une vie
de reclus en se reposant sur son aura : il a des millions d’adeptes qui
défendent son enseignement d’un islam ouvert aux sciences et à l’éducation
ainsi qu’au dialogue inter-religieux.
Ce jésuite de l’islam, comme on le nomme, pourrait cependant être extradé
vers son bourreau si Donald Trump se pliait à la supplique d’Erdogan.
On imagine le sort qui lui serait réservé dans un pays embourbé dans une
laïcité orchestrée par l’autarcie de son chef d’Etat.