Yohann
Diniz a vécu un véritable cauchemar sur le 50 km marche ce vendredi aux JO
2016. Alors qu'il était en tête, l'athlète français a été freiné par des
problèmes gastriques avant de s'écrouler puis de repartir.
Yohann Diniz n’est pas un novice
en marche et n’a pas attendu Macron (le fameux slogan « en marche »)
pour ne pas faire l’économie de ses pieds.
Natif d’une ville proche de
Reims, il commence très tôt à marcher et se fait l’arrêt niais car, en lui, un
courage tisse sa toile, en lui l’épeire naît.
Pas étonnant qu’il devienne le
roi de la marche en détenant, le 15 août 2014, sous la sainte protection de la
Vierge, le record du monde de la discipline sur 50 km : 3 h 32 min 33 s,
lors des championnats d’Europe de Zurich. Il devient ainsi Champion d’Europe d’un
sport curieusement pas très marchand (contrairement au football).
Diniz, avec son pas qui s’tend, hisse l’âme à badiner (Islamabad y naît ?)
avec la souffrance. La douleur est son amie, il l’apprivoise.
Et il le faut car la scoumoune lui colle aux baskets pour chaque Olympiade.
En 2008, la marche de Pékin échine et Yohann abandonne. En 2012, à Londres, il
termine 8ème (toujours aux 50 km) après une défaillance et une chute au 36ème
km.
Arrivent les JO de Rio. Yohann croit enfin en son étoile car, dès le début,
sa marche est liesse. Il prend la poudre d’escampette et deux minutes d’avance
sur ses poursuivants. Alors qu’il pense faire cavalier seul il ressent un
problème de selles et redoute des bris d’abattu. Il doit même se soulager en
pleine course. Un phénomène rare qui restera dans les annales et, en tous états
de causes, le fait de déféquer est d’effet con. Bref, celui qui croyait
décrocher l’or vient de se couler un bronze.
Continuera-t-il ? C’est un test impitoyable (cet intestin pitoyable !) ;
mais oui, il repart avec courage et ses tripes ! Il pense aux anciens du
Tour de France qui avaient aussi des problèmes de boyaux. Ils finissaient par s’en
sortir. Il y croit. Puis se remet à douter :
Quand devrai-je abandonner ? Qu’en dira-t-on ?
Mais les « quand-qu’en » vont s’estomper (cesse ton pet !) à
la force mentale car l’âme ôte deux [kan] et tripes le somment à ferrailler (triple
saut m’a fait railler, mais là n’est pas le sujet de l’histoire) même si le moral qui semble les fleurets n'est guère épée.
Las, quelques minutes plus tard, à la mi-course, il doit s’arrêter sur le
bord de la route. Le lièvre est devenu lent quand le boyau qui se tord tue !
Diniz, en fait, cale et médit arrêts !
Il devient à son tour poursuivant. On le croit retapé, au propre, après
avoir été si brouillon. Mais là encore, tout n’est que feu de paille et naît
que peu de failles dans l’entreprise de démolition des boyaux qui agacent,
triquent.
Diniz s’écroule
encore.
Il jaunit à l’idée qu’il est abandonné !
Pourtant il se relève en dépit d’une chaleur brésilienne qui s’en bat les rayons
solaires.
Héroïque, disent certains. Complètement inconscient,
lancent les autres.
Au bout de son courage, décrochant la médaille d’or de
la bravitude comme dirait l’autre, Yohann finit par terminer cette course
maudite à la 8ème place et à 5mn45 du vainqueur.
Il a quatre ans désormais pour se refaire une santé et
prendre sa revanche lors des JO de Tokyo, en 2020.
Il restera de son odyssée l’effroyable parcours jusqu’au
bout de la nuit, lance sa femme Céline Bré.
Et quand Céline braie !