Selon des sénateurs UMP, qui déjeunaient avec Nicolas Sarkozy (il en existe encore !) mercredi 15 septembre, le chef de l'Etat aurait suggéré à Viviane Reding, vice-présidente de la Commission européenne, chargée de la justice, qui a violemment critiqué la politique de la France vis-à-vis des Roms, non pas d’aller se faire cuire un œuf mais d’accueillir les-dits Roms, chez elle, au Luxembourg !
Ah Nicolas, quel boute-en-train, car « à vannes » !
Des Roms au Luxembourg ! Franchement ça aurait de la gueule !
La déclaration du petit Nicolas devrait faire encore pas mal de remous ! Jean-Marie en rougit de jalousie ! Elle marque d’ores et déjà une sorte d’apothéose dans l’escalade verbale du gouvernement FILLON face aux critiques acerbes contre la politique d’expulsion des Roms !
Depuis son discours grenoblois, celui du 30 juillet, le petit Nicolas aura tout connu dans la gamme des anathèmes pluridisciplinaires : reproche papal, diatribe du Comité contre le racisme de l’ONU, réprobation du Conseil de l’Europe, cartons rouges d’organisations humanitaires de tous poils !!
Mais contre vents et marées le petit Nicolas et son UMP ne lâche pas prise. Au delà de l’alibi politicien (récupérer des voix du Front National) il demeure une farouche volonté de ne pas transformer la France en réceptacle de la misère du monde !
C’est une circulaire du 5 août (voir un de mes articles précédents) qui mettra le feu aux poudres européennes. Cette circulaire maladroite stigmatisait la population Roms ! Hortefeux a beau dire qu’en matière de lutte contre les gens du voyage qui n’ont rien à faire ici « tous les chemins mènent aux Roms », le gouvernement français n’en est pas moins tombé dans le travers du principe du bouc émissaire. Entretemps le premier flic de France a relooké la circulaire ! Mais trop tard, le mal était fait et surtout…les expulsions continuent !
Donc l'affaire s'envenime, mardi 14 septembre, avec les déclarations de la vice-présidente de la Commission européenne, Viviane Reding. Après la divulgation de la première circulaire aux préfets leur demandant de cibler précisément les Roms, elle parle de "honte" à propos de la politique française d'expulsion de Roms, et évoque même "une situation dont [elle pensait] que l'Europe ne serait pas témoin après la seconde guerre mondiale".
Bon, il est vrai que les policiers n’y vont pas de mains mortes et qu’un peu de douceur dans un monde de brutes ne serait pas un luxe ! Mais il n’y a qu’un tout petit parfum de Vichy ! La France n’est pas encore méchante comme le fut Laval (joli palindrome, par ailleurs !).! Mais quand même, attention aux dérives !
Mme Reding a commis un « dérapage » lancera Pierre Lellouche, UMP bon teint, qui cherche à trouver une solution en se rendant à Bucarest !
Car le problème est roumain (bulgare aussi). La Roumanie doit mettre le paquet pour conserver ses Roms, les assimiler, sinon le problème risque d’être insoluble !
Et les Roms continueront d’être la tête de Turc de l’Europe ! Une minorité nomade que nul ne souhaite accueillir tout en reconnaissant son droit de circuler dans un espace Schengen si tant est que cette espace soit un jour accordé à la Roumanie ..et à la Bulgarie).
En effet, les obligations de ces deux pays pour adhérer à l'espace Schengen concernent la fiabilité de leurs frontières terrestres et aériennes et la protection des données utilisées dans la base de données commune des passagers, appelée Système d'information Schengen (SIS) !
Bucarest et Sofia joueront-ils le jeu ?
La Bulgarie, la Roumanie (et Chypre) n'appliquent encore que partiellement l'acquis de Schengen pour le moment. Des contrôles sont donc toujours effectués à la frontière de ces trois États membres !!! Des contrôles qui doivent ressembler à des passoires !!