Il les a tous pris
de cours. On s’attendait à un JT normal, avec sa cohorte de catastrophes :
le cimetière d’Alep, les violences dans les lycées, la bataille de Mossoul, les
intempéries en Haute Corse…
Il les a tous pris
de cours, le François. Son auguste personne, en cette fin de règne, s’est invitée
devant les caméras et là, dans un exercice verbal dont il a le secret, il nous
a concocté un discours qui restera d’anthologie.
Hante au logis,
vraiment, il pouvait le dire de cette question : « y vais-je ?
N’y vais-je pas ?»
La question le
taraudait depuis des jours, et ne pouvait le dard ôter...depuis des lunes. Il
avait beau soupirer en incantation « sainte aise priait pour moi » le
ciel ne lui était d’aucun recours. Il fallait trancher. C’était oui ou
non !
Le long discours
commença par un plaidoyer de son quinquennat. La voix blanche, les traits
fatigués, l’homme élyséen se lança dans la défense des quatre années et demie
de son règne : le mariage pour tous, l’allègement des charges des
entreprises, le découpage en 13 régions…
Il ne retint qu’un
regret : que tout allât trop lentement et que les petits frémissements de
baisse de chômage ne pussent en rien étayer l’espérance d’une embellie pérenne.
Il ne concéda qu’une
faute : la déchéance de nationalité qu’il avait cru être une bonne idée,
susceptible de faire l’unanimité mais qui ne lui valut que quolibets !
Le discours s’égrena
de tirades en tirades, le souffle court, mais sans que quiconque ne devinât
l’épilogue : allait-il conclure qu’il se présentait pour finaliser un
combat à peine commencé ou allait-il jeter l’éponge ?
Le savait-il
lui-même ? On imagine un dernier paragraphe en guise de conclusion :
a) Pour toutes ces
raisons je pense qu’il faut me représenter pour achever un travail à peine
entamé, retardé par les vicissitudes internationales, handicapé par ce combat
contre Daech
b) Pour toutes ces
raisons, compte tenu des difficultés que j’ai rencontrées pour appliquer mon
programme et terrasser le chômage, je préfère m’arrêter.
Oui, peut-être que
dans sa tête, au fil du déroulement de sa plaidoirie, une partie de son cerveau
n’avait pas encore tranché, elle flottait dans un éther d’indécision.
Puis le masque est
tombé : ce serait non !
L’homme a cité
« l’intérêt supérieur de la nation ».
Un Président, pour
la première fois dans la 5ème république ne se représentera pas.
Evidemment, il faut
exclure Georges Pompidou décédé lors de son premier mandat !
Hollande part, avec
la manière et un certain panache nappé de lucidité.
Il laisse un
boulevard rempli de pavés glissants et de chausse-trappes à son premier
Ministre Valls.
La primaire de la
gauche en capilotade risque d’être épique…