Monsieur Z est un polémiste, donc un professionnel de la polémique. Son rôle social consiste à jeter des pavés dans la mare au diable pour voir comment va réagir la petite Fadette de la rue qui fait la vox populi.
Monsieur Z occupe une jolie place médiatique. On le courtise en lui déroulant le tapis rouge, couleur qu'il n'aime pas particulièrement, eu égard à ses penchants droitiers qui auraient tendance à dépasser le borgne dont la fille s'émeut de voir l'agitateur lui souiller ses plates-bandes.
Monsieur Z n'a rien à dire, mais le dit quand même. S'il le faut, il compose avec l'Histoire, et se prête gentiment au jeu du révisionnisme. Il y aura toujours quelques esgourdes pour capter le message qui caresse dans le sens du poil xénophobe.
Car Monsieur Z n'aime pas trop l'étranger qui impose en France son voile, sa religion, son hallal et qui profite largement des aides de l'Etat. Monsieur Z fustige l'AME (Aide Médicale de l'Etat) dont l'âme humanitaire n'est pas aussi coûteuse pour le pays qu'il veuille bien nous faire croire !
Monsieur Z court après la notoriété que son narcissisme exulte de son souffle permanent.
On le voit partout, sur les plateaux TV, dans des meetings, au milieu de la rue où, à tout moment, il peut interpeller un quidam sous le feu des caméras, histoire de montrer que la polémique n'a pas de frontière. C'est un tout terrain, capable de s'essayer à l'usage d'un fusil à lunettes ou à la conduite d'un véhicule de 11 tonnes, habituellement mobilisé par le GIGN.
Tout dernièrement, Mr Z, en visite à Drancy, a relancé le débat sur le voile islamique. Sous les regards de la caméra, et avec la bénédiction de Morandini, journaliste en déliquescence notoire, il s'est permis d'alpaguer une femme pour lui demander d'ôter son foulard. Au nom de la laïcité.
Cette scène, parfaitement orchestrée, a fait le tour des réseaux sociaux.
Je l'ai remise à jour, de manière poétique, pour exorciser toute cette ambiance nauséeuse qui préfigure la campagne présidentielle.