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lundi 27 mai 2013

LAGARDE ERRE SOUS LE TAPIE


Christine Lagarde, la directrice générale du FMI, n’a pas une casserole libidineuse sur la conscience à l’inverse de son prédécesseur. Elle n’en a pas moins échappé, vendredi soir, à une mise en examen dans le cadre de l'enquête de la Cour de justice de la République (CJR) sur le règlement du litige avec Bernard Tapie après la vente d'Adidas.

 
En ce temps Lagarde dirigeait Bercy avec la bénédiction de Sarkozy, ami du millionnaire phocéen : Tapie ! Oui, le Tapie au toupet typé !

 
Mme Lagarde (à la demande du petit nerveux ?) a fait en sorte que la longue procédure judiciaire entre le Crédit Lyonnais (enfin, ce qu’il en reste) et Tapie trouve un terme. Aussi, a-t-elle déclenché une procédure arbitrale qui a permis à l’ancien Président de l’OM d’empocher 403 millions d’euros !

 
Diantre ! 403 millions, de quoi s’agit-il ? D’un petit jeu de Monopoly à la Nanar ! Le nouveau magnat de la presse azuréenne a, un jour, acheté 80 % du capital d’Adidas grâce à un prêt du Crédit Lyonnais. Puis il a revendu toutes les actions quand il fut ministre de Mitterrand (erreur de casting ?). Il désigna son bailleur de fonds, le Crédit Lyonnais, pour se charger de la vente !

Il pensa en récolter  317,86 millions d'euros ! Un certain Dreyfus, visiblement réhabilité, racheta l'affaire qui, entre temps, s’était diablement redressée : 700 millions d’euros ! Jolie plus-value ! Oui, sauf que cette plus-value sembla figée dans l’escarcelle du Crédit Lyonnais !



Nanar voit rouge : il accuse le CL de lui avoir « volé » Adidas !  En 1996, le tribunal de commerce de Paris condamne le Consortium de réalisation (CDR, structure qui gère le passif du Crédit lyonnais après la quasi faillite de la banque ! Snif, une si belle banque !) à verser à Bernard Tapie une provision de 91,5 millions d'euros. Puis, les liquidités coulant sous les ponts, la cour d'appel de Paris alourdira en 2005 la note à 135 millions d'euros ! L'arrêt sera retoqué par la Cour de cassation l'année suivante.

C’est alors, à l’automne 2007,  que  Madame Lagarde intervient ! Elle décide de recourir à un tribunal arbitral pour solde de tout compte ! La sentence tombe en juillet 2008 : le CDR est condamné à verser 240 millions d'euros de réparation à Nanar !

Beaucoup de points louches dans cette affaire : la composition du jury (3 arbitres), une procédure arbitrale jamais utilisée dès lors qu’il s’agit de fonds publics, l’amitié indéfectible entre Sarkozy et Tapie…


Une sombre affaire qui n’a pas fini de tisser son mystère ou…ses révélations !


En attendant Madame la Marquise retourne au FMI sans participer à la Manif pour tous et tout auréolée du magnifique statut de témoin assisté !! En attendant... mieux ?




Au départ c’est un prêt du Crédit Lyonnais
A Monseigneur Tapie de la sainte magouille
Pour lui faciliter sans se casser les couilles
L’achat de quatre vingt pour cent d’un beau palais.

 
Un palais de négoce appelé Adidas
Les trois bandes marchandes aux ambiances sportives
Mais pris en ministère Maître Tapie s’active
A revendre ses parts pour se remplir les as !

 
Le Crédit Lyonnais, son bailleur, est nommé
Roi de la transaction pour les millions d’euros
Un dénommé Dreyfus acquerra au prix gros
Laissant des plus values au cupide banquier.

 
Tapie sous le tapis de la liquidation
Accusera bientôt les requins de finance
De lui avoir ôté de sa plus noble panse
Beaucoup de plus-values d’Adidas en cession.

 
Bientôt le Tribunal condamnera l’attelle
Du Crédit Lyonnais devenu moribond
A verser à Tapie pas loin de cent  millions
- Cent trente-cinq millions, dira la Cour d’Appel !

 
La Cour de Cassation mettra son grain de sel
Atermoyant l’issue si bien que Dame Lagarde
Choisira l’arbitral faisant baisser la garde
Aux lourdeurs judiciaires : choix plus qu’exceptionnel !

 
Et l’attelle CDR de se voir condamnée
A sustenter Nanar de quatre cent trois millions
Soit pretium doloris, coûts des réparations
Et quelques bagatelles à titre d’intérêt !

 
Recours à l’arbitrage pour l’ancien Président
De l’OM flamboyant quoi de plus naturel ?
Cependant pour Bercy très inhabituelle
Paraissait la pratique quand public est l’argent !

 
Et pourtant la Marquise contre certains avis
Décida de trancher par cette procédure
Heureux Prince Tapie gratifié de l’augure
Qui recouvra  ainsi bien plus que juste prix !!

 
Qui commanda la Dame de procéder ainsi ?
Le petit commandant au cœur de l’Elysée
Trop marri d’observer son ami affligé ?
Qui nomma les corbeaux du singulier jury ?

 
- Je n’ai pas une tête à me faire comme ami
Un charognard d’affaires,  a clamé la Marquise !
On n’en disconvient pas ; juste s’est-elle enquise
A ne pas contrarier Nicolas Sarkozy !

 
C’est juste notre argent de petits obérés !
Contribuables fiers d’honorer nos  impôts !
C’est un morceau d’épargne détaché de nos pots
De petits bas de laine, de minables livrets.

 
C’est juste notre argent mais de grâce veuillez
A respecter son goût de sueur laborieuse
Et ne pas remplumer des mouettes rieuses
Qui survolent, en raillant, nos quais d’austérité…