Il
pleut sur Nantes, pouvait chanter Ayrault en évoquant sa ville et la sublime
Barbara mais il pleuvait aussi sur Paris.
Et
c’est sous la pluie que le nouveau Président Hollande remonta les Champs
Elysées dans sa décapotable Citroën DS5. Adepte de Marc Aurèle il remonta
stoïquement la plus imposante avenue parisienne sous les acclamations d’une
foule qui lui présentait un parapluie :
-
Tiens
François, arrête ta DS et prends mon parapluie, lança une octogénaire
extravertie.
-
Get
my umbrella, lança un rosbif dégarni aux faux airs d’Eric Woerth.
Mais
rien n’y fit ! Le brave François eut vite le costume trempé et les
lunettes totalement embuées. Et c’est dans cet inconfort qu’il ranima la flamme
sur la tombe du soldat inconnu.
Il avait
préalablement pris ses nouvelles fonctions lors d'une cérémonie solennelle qui
avait réuni quelque 400 personnes au palais de l'Elysée. Ce fut pour lui
l’occasion de s’entretenir avec le petit Nicolas sur des dossiers en
suspens : réfection de la salle de bains, pose de moquette dans le bureau,
double vitrage dans les toilettes…Puis il adressa un discours de tout nouveau président. Il rendit hommage à ses prédécesseurs morts ou vivants : De Gaulle, Pompidou, Giscard, Mitterand, Chirac. Mais quand vint le tour du petit énervé Flamby ne put qu’adresser un vœu quelconque…
Durant la journée il déjeuna avec d’anciens premiers ministres (Mauroy, Jospin, Cresson, Fabius…).
Puis rendit hommage à Ferry et Curie. Pourquoi ce choix ? Tout remonte à 8 mois où, lors d’une soirée à Tulle, Valérie lui avait lancé :
-
Tu
m’excuses François mais je n’ai guère eu le temps de cuisiner ! J’ai fait
riz-curry !!
Il honora donc la mémoire de Jules et de Marie (et
non pas de Mule et de Jarry) puis se rendit à l’Hôtel de Ville de Paris pour
embrasser les amis et collègues de Delanoë !
Puis il prit l’avion pour Berlin afin de rencontrer
la chancelière. La foudre, commandée par je ne sais quel Dieu débile, prit
comme cible l’aéronef.
-
Ca
sent le soufre, vous ne trouvez pas, demanda François
-
Oui,
répondit le commandant de bord, nous avons été frappés par la foudre ! Il
vaut mieux rentrer et prendre un nouvel avion !
Ainsi fut fait ! C’est en retard que François
arriva à Berlin ! Heureusement il ne pleuvait plus ! Il discuta
longtemps avec la chancelière qu’il voyait pour la première fois ! On
évoqua l’Europe, la Grèce, la relance en dépit de l’austérité…
Une petite conférence de presse s’ensuivit. François
trifouilla plusieurs fois dans ses poches intérieures pour retrouver des
liasses de notes puis se rendit compte qu’il fallait appliquer l’oreillette
s’il voulait suivre le feuilleton ! Ah, il faut apprendre le métier de façon
pragmatique !!
La chancelière se montra magnanime pour le débutant
et on la vit même sourire !! Elle en oublia presque la déculottée que lui avait administrée la Rhénanie du Nord
Westphalie lors d’élections locales en faisant plier son parti de démocrates
chrétiens, le CDU.
On se réconforte comme on peut !!