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samedi 19 octobre 2013

TAXE SUR LES FOUS DE BEAUX LEURRES



Droit au but ! Les députés ont voté, vendredi 18 octobre, la jolie taxe de 75% intronisée, un soir de télé sous le charme de Laurence Ferrari, par Flamby le fantasque !
Et oui, la fameuse taxe de 75 % (*) qui fait hurler de rage les clubs de football, en tout cas ceux qui paient des salaires indécents à leurs paires de mollets mobiles et véloces !
C'est fait ! Les très hautes rémunérations seront dans le collimateur de Bercy ! Les gros clubs de foot professionnel se sentent sur la touche et brandissent le carton rouge :
- Nous sommes contre, lancent-ils, et les joueurs sont prêts à se mettre en grève !
Cette "contribution exceptionnelle de solidarité", payée aussi et surtout par les entreprises, touche les rémunérations supérieures à un million d'euros (par an, ouf !) et s'appliquera uniquement durant deux ans, sur celles de 2013 et 2014. Ce n’est donc qu’un mauvais moment à passer ! Et puis, il suffirait que certains joueurs acceptassent, sur cette période, d’être rémunérés à moins d’un million d’euro. Il suffirait qu’ils ne touchassent que 999.999 € annuels pour échapper à la sanction fiscale !! Je suis sûr qu’en croisant deux ou trois SDF dans la rue ou tout simplement en lisant, une fois dans leur vie, les articles évoquant le refus de la misère, ils seraient prêts à de tels sacrifices !
D'après le gouvernement (et sa tête pensante moscovicienne), cette taxe concernerait environ 470 entreprises et 1.000 dirigeants ou salariés. Elle devrait rapporter 210 millions d'euros par an. Selon la Ligue de football professionnel, elle touchera 13 clubs de Ligue 1 pour un montant d'environ 44 millions d'euros. Si je calcule bien c’est environ 21% de la recette fiscale qui serait à imputer sur le compte du football alors que ce dernier ne représenterait que 2,76 % des entreprises visées ! Pour autant à vouloir verser des larmes de crocodile la Ligue a tort !
-      Oui, elle a tort, car tout le monde doit jouer collectif, lance Cazeneuve le remplaçant de luxe de Cahuzac, l’expulsé de la pelouse gouvernementale ! Oui, elle a tort car cette taxe n’est pas une taxe sur la réussite mais nous sommes dans une période de redressement de comptes ! Pour éviter que notre corps social de se délite, pour éviter que le corps n’erre ! Par ailleurs, cette taxe n’est qu’un coût franc épisodique ! Oui, seulement deux ans !
Certains ironisent déjà sur la faible productivité de cette future taxe :
-      Seuls les clubs de football paieront puisque les professions libérales (où évoluent pourtant des libéros, heu, des libéraux), les grands avocats (1m80 et plus), les grands artistes (même Aznavour, 1m64) ne paieront pas, lance Marc Le Fur (UMP).
Un dirigeant de club sponsorisé par un grand pays pétrolier lance :
-      Hollande on va tacler ta clé ! Ta clé fiscale on va la mettre hors-jeu ! Elle va aller tout droit dans une surface de réparation pour être amendée ! Et cela  parce que les joueurs vont faire la grève ! Pas de matches en Ligue 1 ! Faudrait-il, parce qu’il sait dribbler qu’un joueur cède riz, blé ?? Non ! Il faut surpayer nos joueurs pour qu’ils soient paramétrés à la gagne ! Vous voulez quoi ? Une ligue 1 composé d’amateurs, de bras cassés ??
Bah, oui, pourquoi pas une Ligue 1 composé d’amateurs, m’ont dit les tantes (j’en ai plusieurs) fanatiques de football de banlieue ! Sans aller jusque-là on pourrait envisager une compétition de 20 clubs dont les budgets seraient plafonnés pour éviter les dérapages salariaux !
Les esprits chagrins évoqueraient alors le risque d’une fuite des super-pieds à crampons dans les pays voisins (Angleterre, Espagne, Allemagne…)
On leur rétorquerait que c’est déjà ce qui se produit et que l’Equipe de France est majoritairement composée de mercenaires (Ribéry vient d’Allemagne, Nasri d’Angleterre…).
Et on ajouterait que la sobriété budgétaire éviterait que les grands clubs ne soient dans le rouge déficitaire !
Car, in fine, c’est toujours le contribuable (territorial ou national) qui finit par payer les buts contre son camp !!

(*) Son taux est en fait de 50%, mais en y ajoutant les charges sociales, on se rapproche de l'engagement symbolique de 75% promis par François Hollande pendant la campagne présidentielle. Une première version de la taxe avait été annulée par le Conseil constitutionnel fin 2012.