JANVIER
22 janvier
2018 - Georges Weah, ex joueur de football qui a notamment fait les beaux jours
du Paris St Germain, devient Président du Libéria. Il a été élu au second tour
de l’élection présidentielle de son pays, le 26 décembre 2017.
C’est la première fois dans l’histoire du Libéria qu’un
« native » (autochtone, en opposition aux « Congos »
descendants d’esclaves américains affranchis et rapatriés au Libéria qui ont
fondé le pays en 1847) devient président par la voie des urnes.
Weah hérite
d’un pays qui souffre après avoir épuisé une bonne partie de son énergie à
vaincre l’épidémie d’Ebola. La baisse des cours des matières premières
exportées (minerai de fer en particulier) représente un choc plus important
qu’initialement prévu en raison de la chute des volumes de production. Par
ailleurs, le démantèlement progressif de la mission de maintien de la paix de
l’ONU pèse sur l’activité, notamment sur le secteur des services.
Georges Weah
saura-t-il marquer des buts pour son camp et faire de son pays un havre de
prospérité ? C’est tout le mal qu’on lui souhaite.
Georges a connu les chants, la ferveur d’un public
Quand il faisait trembler les filets adversaires.
Le voilà désormais pour une République
Le suprême garant, l’attaquant salutaire.
Les Jeux olympiques d'hiver de 2018, officiellement appelés les XXIIIes Jeux olympiques d'hiver, se sont déroulés du 9 février au 25 février à PyeongChang en Corée du Sud, ville qui a été élue le 6 juillet 2011, à Durban en Afrique du Sud lors de la 123e session du Comité international olympique.
Ces jeux sont marqués par la participation de la Corée du Nord et un réchauffement des relations entre les deux Corées. Ils sont également marqués par la tchèque Ester Ledecká qui est la première athlète de l'histoire des Jeux olympiques d'hiver à gagner la médaille d'or dans deux disciplines olympiques différentes (ski alpin et snowboard) au cours de la même édition.
Lorsque les cinq anneaux rassemblent les Corées
Par le charme olympique se mettent à respirer
L’avenir de l’Asie et l’espoir des alliances
Une flamme frissonne telle une délivrance
En Italie, les
élections législatives du 4 mars marquent un tournant politique : les
partis traditionnels s’effondrent – 18,7 % pour le Parti démocrate de
Matteo Renzi à gauche, 14 % pour le Forza Italia de Silvio Berlusconi à
droite – face aux formations qui se revendiquent antisystème. Le Mouvement 5
étoiles (M5S) de Luigi Di Maio, à l’idéologie inclassable, décroche 32,4 % des suffrages à la Chambre des députés,
31,9 % au Sénat. La Ligue, ancrée à l’extrême droite et dirigée par Matteo
Salvini, bénéficie de 17 % des voix et prend la tête d’une coalition où se
côtoient Forza Italia et les néofascistes de Fratelli d’Italia, cumulant
38 % des bulletins de vote.
Après près
de trois mois de tractations les populistes italiens ont finalement trouvé un
compromis avec le chef de l’État, qui exigeait des garanties sur le maintien de
l'Italie dans la zone euro.
La feuille de route de ce "gouvernement du changement"
tourne résolument le dos à l'austérité et aux "diktats" de Bruxelles.
Elle parie sur une politique de croissance économique pour réduire la colossale
dette publique italienne.
Ce gouvernement de coalition promet un abaissement de l'âge de la
retraite, des baisses d'impôts draconiennes et l'instauration d'un "revenu
de citoyenneté" de 780 euros par mois.
Matteo Salvini,
devenu Ministre de l’Intérieur, ne souhaite plus que l’Italie soit le réservoir
des migrants. Récemment, Le «décret Salvini» abolit notamment les permis de
séjour humanitaires actuellement octroyés à 25% des demandeurs d'asile et d'une
durée de deux ans. Il est remplacé par divers autres permis: «protection
spéciale» d'une durée d'un an, ou «catastrophe naturelle dans le pays
d'origine» d'une durée de six mois. Le texte permet d'expulser tout demandeur
ayant commis certains délits en Italie.
Par
ailleurs, la justice italienne a demandé le placement sous séquestre de
l’Aquarius, actuellement bloqué à Marseille. Le navire humanitaire affrété par
les ONG SOS Méditerranée et MSF pour secourir les migrants au large de la Libye
serait soupçonné d’avoir fait passer vingt-quatre tonnes de déchets
potentiellement toxiques pour des déchets classiques. Toutes les raisons sont
bonnes pour mettre les bâtons dans les hélices d’un bateau qui ne demandait
qu’à briller par son secours humanitaire.
L’Italie se
durcit, botte nationaliste
Se veut
porter les coups sur le flanc de l’Europe
Refermer ses
frontières et d’un œil de cyclope
Observer
dans les mots la ferveur populiste
AVRIL
Cuba a
tourné la page de soixante ans de castrisme, avec le départ de Raul Castro, qui
avait succédé en 2008 à son frère Fidel. Le dirigeant de 86 ans a en effet
annoncé qu'il ne briguerait pas de nouveau mandat lors de l'élection du
prochain Conseil d'Etat, au printemps.
Le
vice-président actuel, Miguel Diaz Canel, a donc succédé à Raul. Cet ingénieur
de 57 ans, né après la révolution, devra s'imposer en tant que leader politique
et chef des armées face aux cadres du parti communiste et aux puissants
généraux cubains.
Le nouveau président ne
pourra guère compter sur l’appui du Venezuela, qui continue à livrer un
peu de pétrole à prix d’ami mais qui est bien malade ! Par ailleurs,
l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche laisse peu envisager une levée de
l’embargo décrété par Washington en 1962.
Raúl Castro a bien, quelque
peu, soulagé les finances publiques en autorisant quelques centaines de
milliers de Cubains à exercer un petit métier en auto entrepreneuriat. Mais les
grands projets sont en cale sèche, comme la zone de développement spécial de
Mariel, à 45 kilomètres de La Havane, censée devenir la plaque
tournante du commerce maritime dans les Caraïbes. En cinq ans, les
investisseurs étrangers se sont déclarés avec parcimonie. Le tourisme, seul,
est à même d’attirer les capitaux venus d’ailleurs ! Mais il reste tant à
faire pour améliorer le revenu moyen par habitant !
L’ère
des Castro s’efface sur le sable havanais
L’avenir
incertain sous le ciel des Antilles
Parle
d’un long chemin semé de banderilles
Sur
le dos du taureau américanisé…
MAI
Tandis qu’en France on fête
les 50 ans de mai 1968 (on ignore encore ses avatars de fin d’année sous la
forme de gilets jaunes), l’Angleterre célèbre un mariage princier dont seule
elle garde le secret.
Le samedi, à Windsor a eu lieu le mariage de Meghan
Markle et le Prince Harry, un des deux fils de la regrettée Lady Di.
Après la cérémonie, les
mariés ont effectué un tour en calèche à
travers la ville pour saluer la foule, avant un déjeuner donné par la reine au
château de Windsor pour les 600 invités du couple.
L’occasion était belle
d’oublier la morosité ambiante attisée sournoisement par un Brexit que d’aucuns
commencent à regretter.
Meghan,
Harry, la bague au doigt
Windsor,
toute l’île en émoi
Un
grand mariage pour oublier
Qu’à
l’Europe on a dos tourné !
JUIN
Le 24 juin, en Turquie,
Recep Tayyip Erdogan est réélu Président. Le sultan, avec 52,5 % des voix, maintient
sa majorité grâce à l’alliance de son parti avec les ultranationalistes du MHP.
Poutine, le président
russe, s’est empressé de féliciter son grand allié dans le combat contre Daesh,
en Syrie. Entre autocrates on se comprend et on s’estime. Erdogan instaure une
politique de sévérité et emprisonne manu militari ceux qui s’opposent à sa
personne. Mais pour beaucoup de Turcs il représente l’autorité, le guide
capable de redresser le pays, de lui redonner confiance après l’effondrement de
la livre turque et l’apparition d’une inflation à deux chiffres.
Erdogan
réélu, les prisons de Turquie
Replongent
de plus belle dans la nuit du silence
Le
sultan dans le sang de vaines résistances
Se
maintient dans le feu de son autocratie.
JUILLET
La France emporte 20 ans
après la Coupe du Monde de Football.
L’équipe de Didier
Deschamps gagne la finale contre la Croatie (4-2) et permet au maillot français
d’obtenir une deuxième étoile (après celle de 1998). Le trophée, arraché sur
les terres russes, sera une belle occasion estivale de se retrouver entre
Français, fiers de nos couleurs. La coupe est gagnée mais d’aucuns diront que
la manière n’était pas au rendez-vous. La France a eu beaucoup de chances et le
jeu déployé, basé sur la contre-attaque, sur l’erreur défensive, n’a pas offert
un spectacle d’anthologie. Il manquait comme un petit supplément d’âmes à ces
coqs calculateurs.
Le
valeureux Croate n’aura pas su freiner
La
chanceuse envolée des joueurs de Deschamps
Les
lueurs M’Bappé, les flux contre attaquants.
Une
coupe enlevée mais sans talent forcer.
AOUT
Une portion du pont
Morandi, un viaduc de l’autoroute A10, s’écroule ce mardi 14 août à Gênes,
aux alentours de midi. Les deux voies sont détruites sur une longueur d’environ
cent mètres. La partie qui s’est effondrée, à l’ouest de la ville, surplombe
une route et une voie ferrée.
La catastrophe fait 4 morts
dont 4 Français ! La cinquième
ville d’Italie, ses 600 000 habitants, ses étroites ruelles et, surtout, son
port, sont comme asphyxiés.
Deux semaines après la
tragédie, tout le monde ne parle que du « ponte », cet édifice à haubans en
béton armé construit à la fin des années 1960, qui permettait de faire le lien
entre l’est et l’ouest de cette ville, où l’état d’urgence a été décrété par le
gouvernement le 15 août pour un an.
Il me restera longtemps
cette photo : ce camion stoppé net, à deux pas de la chute et à l’intérieur,
je l’imagine, la respiration profonde de son chauffeur miraculé.
Il
s'en fallut de peu pour qu'il n'en revînt pas
Que
le sol sous ses roues soudain se dérobât
A quoi tiennent les jours dans cette vie
sournoise
Quelques
mètres devant l'infortune génoise ?
SEPTEMBRE
On sentait que ça couvait
mais on ne s’attendait pas à une tel mode opératoire ! Sans alerter qui
que ce fût, Nicolas Hulot démissionna de son poste de Ministre de la transition
écologique et solidaire en l’annonçant sur les ondes de France Inter, le mardi
28 août !
Alors, pour ne pas oublier
le combat écologique, entre 18.500 (selon la police) et 50.000 (selon l’ONG « 350 ») personnes se
rassemblent à Paris !C'est la plus grande
journée d'action pour le climat en France, c'est la preuve que les citoyens
sont prêts à demander des comptes et des engagements aux élus qui nous
entourent, après un été catastrophique au niveau climatique",
s'enthousiasme Clémence Dubois, responsable des campagnes de 350.org en France.
Cette marche pour le climat
a été relayée dans d’autres grandes villes (Lyon, Toulouse, Lille…). Elle
montre que les Français sont soucieux de l’environnement et de l’état de la
planète qu’ils vont léguer à leurs enfants et petits-enfants.
Le combat est d’autant plus
justifié que le gouvernement vient de savonner le CITE, Crédit d’Impôt pour la
Transition Énergétique ! L’enveloppe est rabotée de 33% ce qui signifie
moins d’argent venant de l’État pour financer les travaux d’isolation des
particuliers. L’État explique sa mesure en arguant que le CITE profitait
surtout aux propriétaires aisés. Les bailleurs n’étaient pas enclins à réaliser
des travaux de rénovation thermique dans les logements qu’ils louent alors que
la facture énergétique est supportée par les locataires ! Le gouvernement
consacrera donc moins d’argent à ces rénovations en mettant sur pied un système
de primes, ciblé sur les ménages les plus modestes.
En attendant, d’autres
chantiers traînent : la suppression du diesel, le démantèlement de
plusieurs centrales nucléaires, la défense de la biodiversité…
Dans l’ombre du Père Nicolas
Longtemps ils ont manifesté
Pour alerter que le climat
Trop vite allait se réchauffer…
OCTOBRE
Le 1° octobre s’éteint le
grand Charles. Charles Aznavour tire sa révérence après 78 ans de carrière. Le
grand auteur compositeur nous laisse près de 2.200 chansons interprétées en
plusieurs langues. D’origine arménienne, il n’aura eu de cesse que le pays de
ses aïeux soit reconnu sur l’échiquier international.
L’auteur de La Mama, La
Bohème, Emmenez-moi, Comme ils disent, Hier encore, était aussi un excellent
comédien qui fit le bonheur de Truffaut (Tirez sur le pianiste) ou encore de
Chabrol (Les fantômes du Chapelier). On le voit apparaître dans plus de 80
films.
La France rend un hommage
national, aux Invalides. Mais c’est surtout en Arménie que l’émotion ne tarit
pas. Les bouquets s’amoncellent. Le pays vit des journées très particulière
dont une auréolée d’une marche aux flambeaux, une marche à la bougie suivie
par des milliers d'Arméniens depuis le centre d'Erevan jusqu'à la
fondation de Charles Aznavour, sur les hauteurs de la ville.
Ils sont venus, ils sont tous là
Pour pleurer l’enfant du pays
Elle est en sanglots, l’Arménie
Orpheline sous un ciel si bas.
NOVEMBRE
Ce 11 novembre, Macron
invite les grands de ce Monde à commémorer l’armistice de 1918, la fin de la
grande guerre qui aura généré 10 millions de morts, environ et précipité dans
le handicap près de 8 millions d’êtres humains. Une boucherie sans nom, de
quatre années interminables, aura sacrifié toute une jeunesse dans la boue des
tranchées, testé de nouvelles armes (gaz, tanks…) et rebattu les cartes du
monde.
Pour cet évènement le
Président avait convié les chefs d’Etat près de l’Arc de Triomphe. Trump,
Poutine, Merkel mais aussi l’Israélien Netanyahu étaient de la partie.
Emmanuel
Macron prit la parole pour rappeler que, durant cette conflagration, l’Europe
avait manqué de se suicider. Il a cru
juste de préciser que des gens sont morts pour que nous puissions vivre
libres ! Il a fustigé (petit coup de canif à l’attention de Trump) le
retour aux nationalismes, aux replis sur soi, histoire d’enfoncer davantage le
clou sur sa grande idée européenne.
Sous le grand monument le soldat
inconnu
Écoute l’oraison de sa mort
salutaire
Qui nourrit l’âme nue des géants
de la Terre
Sous les nuages gris, les
menaçantes nues…
DÉCEMBRE
Les fêtes de fin d’année
sont violemment bouleversées par la crise des gilets jaunes, poussée à son
paroxysme.
Ce mouvement de colère,
venu du plus profond de la France déracinée, déconnectée de la mondialisation,
va se cristalliser pour devenir un mouvement de revendications protéiformes
qu’attiseront des opportunistes en mal de cassures sociales.
Le 1° décembre, l’Arc de
Triomphe est vandalisé. Alors que le gouvernement affiche sa crainte de voir la
France « au bord de l'insurrection et de la guerre civile »,
89 000 agents des forces de l'ordre sont mobilisés sur le territoire
français et 14 véhicules blindés de la Gendarmerie à Paris, une mesure
exceptionnelle en France métropolitaine !
De Samedis en samedis,
telle une pièce en plusieurs actes, le mouvement s’intensifie puis s’essouffle.
Macron dont les oreilles
doivent siffler (« Macron, démission ! » est un slogan répété à
l’envi sur les réseaux sociaux) annoncent des mesures pour calmer le jeu :
-
Prime d’activité
revalorisée (sous certaines conditions)
-
Heures supplémentaires
défiscalisées
-
Baisse de la CSG pour la
plupart des retraités
-
Prime exceptionnelle,
exonérée de toutes charges sociales, au bon vouloir des patrons du privé !
-
Taxe sur le carburant
suspendue.
En dépit de ces mesures,
beaucoup de gilets jaunes souhaitent continuer leur combat, quitte à nuire
davantage aux pays, aux commerçants. Ils risquent de plomber l’économie
française à la rescousse de laquelle le contribuable (dont les GJ) devra se
porter, tôt ou tard.
Des samedis broyés sous un froid de
colère
La souffrance éclatée en ses cris
pathétiques
De jaunes oripeaux pour cacher la
misère
Le désespoir des jours dans le vent
cathartique.
L’année s’est terminée dans une drôle d’ambiance.
Souhaitons-nous une année 2019
bienveillante !