Il supportait déjà les petites pièces jaunes
Le colosse Douillet, la Lorie qui chantonne
Ca l’affligeait beaucoup mais la bonne figure
Qu’il affichait, stoïque, lui donnait fière allure.
Il supportait déjà les cris de Bernadette
Qui, les soirs de succès, vibrait de ses recettes :
Oh piécettes du fond des poches évadées
Vénérons vos pouvoirs d’achat insoupçonnés !
Ca, il le supportait, sous le regard complice
De son bichon maltais, son « Sumo, la malice »
Un chien qui veut du bien et qui donc le mal tait
Un bichon qu’on bichonne de caresses et baisers.
Un bichon bichonné : un piège à vilains coups !
Un chien n’est pas peluche, il s’en faut de beaucoup
Sumo sut maugréer des soumissions aux messes
De caresses effrénées ; il en vomit l’ivresse.
Le trop de gentillesse de l’ancien Président
Eut tôt fait d’excéder le bichon remuant.
Il en péta les plombs et mordit son mentor
Jacques accusa le coup : sa bonté fut un tord.
Et l’assaut de Sumo insoumis assomma
Sieur Jacquot le croqué ; le Samu assuma
Prodigua tous les soins mais quand vint le véto
On parla de piquer l’animal tout de go !
Bernadette opposa au véto son véto !
Jacques sanguinolent concéda : son Sumo
N’était qu’une victime de son éducation
Maladroitement bonne, trop nourrie d’attentions.
Cher Jacquot, croyez moi : les bichons sont comme ceux
Qui, jadis, héritèrent de vos droits gracieux
Ils trouvèrent, sous vos ailes, solides protections.
Suzerains, sans pudeur, ils grossirent d’ambition.
Oh ingrate lignée du gaullisme fécond !
Tu les vis te défier, te narguer, les félons !
Et surtout ce petit, que tu croyais ton fils
Ce Nicolas béni, le voilà maléfice.