Renaud revient avec un album de ressuscité dont un des titres "toujours debout" ne cesse d'être diffusé sur les ondes.
Une chanson de trinqueur loin d'être un cœur, loin de susciter de l'émotion sous une kyrielle de paroles insipides, de plaintes larmoyantes.
Une oeuvre qui ne ressemble plus à l'auteur qu'on a connu et qu'on a aimé.
Radioscopie d'une triste production littéraire
Toujours vivant, rassurez-vous
Rassure toi mon pote, on ne s’inquiétait pas
Par contre, c’est vrai que je vais me rassurer, je crois que je vais encore faire confiance à la Matmut.
Oui la fameuse boîte dont la pub est activée par deux enflures qui arrondissent
leur fin de mois.
Je vais me rassurer, revoir mon contrat pour me couvrir contre les risques
auditifs en cas d’exposition durable à une mauvaise chanson sortie de la tête
d’un survivant.
Toujours la banane toujours debout
La banane ? Ta as changé ta coiffure ? Une inspiration Dick
Rivers ? Tu veux faire un pont, pour de bon avec la chanson
ringarde ?
J'suis retapé, remis sur pieds
Retapé par qui ? Un nègre qui saisit tes vannes sur un Azerty qui en
vaut deux (oui, je sais…la vanne !)
Tu es remis sur pieds ! C’est bien ! Combien ? 12 ? Des
alexandrins ?
Droit sur mes guibolles ressuscité
Tu te prends pour le Messie à présent ? Et bien allant guibolles face
à sa muse alanguie ? Bol !
Tous ceux qui tombent autour de moi
C'est l'hécatombe, c'est Guernica
De qui parles-tu ? De ceux que la guerre niqua suite à l’épique assaut
de Daech ? Ou veux-tu parler de la Centrafrique où Séléka tombe sur les
civils ?
Tous ceux qui tombent, tombent à tour de bras
Et moi je suis toujours là
Tomber à tour de bras, se rit ! Une chute avant la mise en
bière !
Et oui, tu es toujours là et nous risquons d’être las de t’entendre chanter
des billevesées.
Toujours vivant, rassurez-vous
Toujours la banane, toujours debout
Toujours vivant, rassurez-vous
Toujours la banane, toujours debout
Oui, tu l’as déjà dit ! Tu ne nous ferais pas une petite crise
d’anaphore à la Hollande ?
Il est pas né ou mal barré
Le crétin qui voudra m'enterrer
Le crétin qui voudra m'enterrer
Drôle de syntaxe qui coordonne une négation (privée de son n’) avec une
affirmation « il est mal barré ». Tu parles de quoi, au juste ?
D’un mec qui n’est pas mal barré à défaut de ne pas être né ?
Quant au crétin que tu crains tant et qui crée ton cris ocre en ton, sache
qu’on le nomme Préposé aux pompes funèbres ! Tu sauras l’apprécier, le
jour venu, quand il chantera comme happy air, ton bal !
J'fais plus les télés, j'ai même pas internet
Arrêté de parler aux radios, aux gazettes
Et alors ? Tu crois que tout le monde fait les télés ? Tu vis
dans quel monde ? D’ailleurs je te déconseille car la télé ça rend fou
(Masure) et tu risques d’être interviewé par le même type qui t’avait posé des
questions il y a 25 ans, un certain Michel, rescapé celui-là.
Ils m'ont cru disparu, on me croit oublié
Dites à ces trous du cul, j'continue d'chanter
Je peux toujours le dire à des trous du cul pour que ce soit dans les
annales mais je ne sais pas qui tu vises !
Des ânes qui braient plus fort que toi ? Il ne faudrait pas que les
ânes eussent la responsabilité déféquons, heu, des faits qu’on pourrait leur
imputer selon tes dires !
Cela dit, joli passage du « Ils » au « on » sachant que
« ils » et « on » ça ne va jamais trop loin du trou du cul
nommé !
Et puis tous ces chasseurs de primes
Paparazzis en embuscade
Qui me dépriment, et qui m'impriment
Que des ragots, que des salades
Quel paradoxe ! On te croit oublié mais tu es quand même traqué par
des paparazzis ! A moins que tu n’aies qu’une illusion, un délire
éthylique qui te fait voir des chasseurs de clichés !
Bravo, en revanche pour l’allitération qui prime avec
« dépriment » et « impriment » et laisse suggérer le « comprime »
d’un comprimé absorbé par un vieux primé désireux à nouveaux de s’exprimer.
Les salades ? Heu, c’est un clin d’œil à Sarkozy ?
Toutes ces rumeurs sur ma santé
On va pas en faire une affaire
Non, franchement, on ne va pas en faire un plat et encore moins une chanson
à deux balles !
Et que celui qui n'a jamais titubé
Me jette la première bière
Waouh ! Top le jeu de mots ! Et complètement neuf, comme sorti de
l’œuf ! Même les meilleurs maîtres des mots sur tweeter n’ont trouvé la
pépite ! Bravo ! Si, franchement bravo ! Boby Lapointe peut se
retourner dans sa tombe ! Il y a de la relève !
J’espère qu’avec cette idée géniale le petit tube est appelé à devenir
incontournable sur les ondes ! Gare à tes concurrents, tu leur mets déjà
la pression au bar !
Toujours vivant, rassurez vous
Toujours la banane, toujours debout
Toujours vivant, rassurez vous
Toujours la banane, toujours debout
Déjà dit ! Comme y mettre l’heureux frein ?
Je dois tout l'temps
faire gaffe
Derrière chaque buisson
A tous ces photographes
Qui vous prennent pour des cons
Derrière chaque buisson
A tous ces photographes
Qui vous prennent pour des cons
C’est pas ton problème si les photographes nous
prennent pour des cons tant que tu n’es pas con cerné. Par ailleurs, qu’est ce
qui te motive à faire gaffe, comme Gaston ? Et pourquoi le faire derrière
chaque buisson ? C’est franchement sibyllin !
Ceux-là m'ont enterré
Un peu prématuré
Dites à ces enfoirés j'continue d'chanter
C’est quoi un enterrement prématuré ? Un inhumation pré-mortem ?
Et les enfoirés qui tu vises tu penses qu’ils vont t’embaucher parce que tu
continues de chanter ? C’est pas un critère ! Mais je veux bien en
parler à Jean Jacques (Goldman)
Mais je n'vous ai jamais oubliés
Et pour ceux à qui j'ai manqué
Vous les fidèles, je reviens vous dire merci
Les fidèles ? Voilà qu’il se prend pour un prêtre
maintenant !
Evangile selon Renaud bien arrosé au vin de masse !
Il évoque un retour à la Cène ! Le
Messie revient nous dire merci mais on ne sait pas trop pourquoi ! Revient-il
pour dire merci ou revient-il nous dire merci (quelque fois qu’il aurait oublié
dans ses vapeurs éthyliques qu’il nous a déjà remerciés) ?
Vous m'avez manqué vous aussi
Trop content de vous retrouver
Je veux continuer nom de nom
Continuer à écrire et à chanter
Chanter pour tous les sauvageons
C’est sûr qu’on l’a manqué ! Mais c’est de sa faute : il n’était
pas là au rendez-vous ! Il se programmait mais on ne le savait pas !
Qu’il ne se plaigne pas qu’on l’ait manqué !
Toujours vivant, rassurez-vous
Toujours la banane, toujours debout
Il est pas né ou mal barré
Le couillon qui voudra m'enterrer
Toujours vivant, rassurez-vous
Toujours la banane, toujours debout
Il est pas né ou mal barré
Le couillon qui voudra m'enterrer
Bon là ça devient lassant !
Depuis quelques années, je me suis éloigné
Je vis près des lavandes sous les oliviers
Ils m'ont cru disparu, on me croit oublié
Il vit près des lavandes et sous les oliviers. Bon
sang, mais ça sent la Provence, les romans de Pagnol, l’accent de Marseille.
Bon visiblement il n’a pas pris l’accent du midi ! Il a toujours la
gouaille d’un goût ailleurs qu’il avait à l’avant d’hier (à ses débuts) !
Quant aux olives, aura-t-il des remords de les quitter ?
Olives, remords ou « ô, l’ivre mort ! »
comme dirait un pote spécialiste des holorimes.
Ces trous du cul peuvent continuer d'baver
Moi sur mon p'tit chemin j'continue d'chanter
Encore les trous de cul ! Mais, pour conclure, Renaud
les compare aux escargots qui bavent tellement que c’en est sale, Yvan (un ami
à moi, inconditionnel des «liesses baies-thon », agapes pantagruéliques
où le thon rouge se marie aux framboises et autres fraises des bois qui le
laisse bé).
On termine encore par le bon bout, à l’issue d’un long
tuyau de querelles intestines, où parfois se montrent les escarres goguenards
(oui, les escargots gueux narrent…on n’en sort plus !)
Bref, sur deux trois accords de guitare, le père
Renaud nous pond une chanson de retour qui fleure bon les regrets.
Regrets de cette époque où Morgane, petite fée
gracile, allait acheter des mistral gagnant en se posant la tragique et
métaphysique question : « c’est quand qu’on va où ? »