La
chute de l'Empire américain dans le concert de la mondialisation
semble inéluctable. Les maîtres d'antan se retirent,
progressivement, du théâtre terrestre où ils tenaient le rôle de
gendarme.
Un
tout autre Président que Trump aurait accompagné ce lent et
inexorable déboulonnage du socle diplomatique mondial. Son
prédécesseur, tout Nobel de la paix qu'il fût, n'avait pu empêcher
Bachar-El-Assad de franchir la ligne rouge des armes chimiques ou de
mettre un terme au chaos en Libye, point de départ des flux
migratoires qui bouleversent l'Europe.
Trump
incarne, à sa manière, celle d'un cow-boy, le rôle du faux sauveur
qui va sortir son pays de l'ornière avec son « First America »
mais qui, en réalité, risque de l'enfoncer dans une guerre
commerciale, l'illusion d'un monde dénucléarisé ou celle d'une
Nation pouvant encore croire aux chimères de isolationnisme,
hermétique à toute horde de migrants !
Prenons
chacun de ces points
En
se rendant, le mardi 12 juin 2018 , à Singapour afin de serrer la
patte à Kim Jong-Un, le dictateur nord-coréen, Trump a dû concéder
qu'il devait s'accommoder de ses ennemis à défaut de s'entendre
avec ses anciens alliés. L'homme de la maison blanche, après avoir
soufflé le chaud, le feu, la braise et qualifié le Coréen de tous
les noms d'oiseaux possibles et imaginables, a décidé d'enterrer la
hache de guerre pour fumer le calumet de la paix avec cet hôte
asiatique. L'hôte a ri de tant de sollicitudes en savourant sa
victoire : il savait qu'un jour, en grimpant en puissance avec
des armes de dissuasion, son ennemi n°1, sur lui se focaliserait (ce
phoque à liserés?)
L'homme
de Pyonyang, en recevant la poignée de main du colosse ricain a
jubilé ! Le voilà récompensé de ses menaces nucléaires. A
brandir l'ultime atome il est arrivé à ses fins : le flingueur
qui twitte plus vite que son ombre a fait le pas ! Il le
reconnaît comme homme d'état et serait prêt à reprendre les
échanges commerciaux avec la Corée du Nord contre promesse d'une
dénucléarisation ! Kim n'en revient toujours pas que ce géant
ne le regarde plus en chien de faïence, ce porc, ce laid niais !
- La fin de la course nucléaire il fallait que nous la fissions, a-t-il lancé à son hôte coréen avec qui sa stupéfiante morphologie capillaire rivalise.
Dans
ce marché de dupes le Coréen semble gagner qui n'a rien signé et
prolonge le flou quant à ses visées politiques et stratégiques.
Les négociations vont se prolonger avec des promesses d'embellie
écartant l’embolie pour l'économie coréenne : c'est très
positif pour Kim ! Il fait vivre son peuple d'espoir, se
rhabille de virginité et peut même envisager, de par sa verve
diplomatique, un rapprochement avec la Corée du Sud ! Le
Graal ! Trump, de son coté, escompte-t-il un nouveau marché
pour écouler des produits américains qui vont se heurter aux
répercussions de son protectionnisme ?
Car
voici le second point : le boomerang d'une politique de repli.
Pour
protéger sa production interne, l'homme fort des USA, a décidé de
taxer ses partenaires, dont l'Union Européenne, avec des droits de
douane supplémentaires
de
25 % sur les importations d'acier et de 10% sur celles d'aluminium en
provenance de l'UE ainsi que du Canada et du Mexique. Par ses
mesures, Trump a exaspéré les partenaires et la réplique ne s'est
pas fait attendre ! Le Canada a immédiatement annoncé
l'apparition de taxes sur 16,6 milliards de dollars canadiens (12,8
mds USD) de produits américains ! On ne sait pas encore comment
sera taxé le sirop d'érable, tabernacle !
Trump
s'est également attaqué à la Chine :
- Nous voulons la réciprocité, a martelé l'homme en colère. Notre déficit commercial avec la Chine, selon la manière dont on le calcule, va de 375 à 504 milliards de dollars. Il nous a coûté au moins 6 millions d'emplois. C'est le plus grand déficit d'un pays dans l'histoire du monde! J'ai demandé aux Chinois de le réduire immédiatement de 100 milliards de dollars ! Hantés au riz, il devraient pouvoir tout de suite réussir ce défi cité : délais taire !(ce déficit est délétère!)
En
relançant la guerre économique, Trump risque de fragiliser sa
propre économie en voulant la protéger ! Peut-être
reviendra-t-il sur cette décision qui, comme beaucoup de ses petites
amies, s'échappe de son cerveau à la faveur d'une impulsion
imprévisible. Ainsi a-t-il fait marche arrière dernièrement, sous
la pression de l'indignation, et sur le sujet des migrants avec qui
ils n'avaient sans doute pas l'intention de commercer !
C'est
le troisième point.
Pour
éradiquer les flux migratoires venant du Mexique, Trump a opté pour
la « tolérance zéro ». Cette manière d'agir l'a amené
a séparé les enfants de parents accusés d'avoir franchi
illégalement la frontière entre le Mexique et les USA. Le cow-boy à
la tignasse pisseuse voulait ainsi faire pression sur les âmes
perdues qui auraient l'intention de passer frauduleusement la
frontière :
- Attention, vous risquez d'être arrêté mais aussi ne pas pouvoir partager votre détention avec vos enfants, aurait pu se résumer l'intention de Trump !
Mais
après le scandale et l’émotion déclenchés par la diffusion des
images d’enfants migrants détenus en cage, en sanglots et
déboussolés, l'homme qui voulait jouer les durs a fait volte-face !
Il a corrigé le tir en signant
un décret destiné à « maintenir les familles ensemble tout
en gardant une frontière forte et efficace ».
Dans
cet assouplissement, sa femme, Mélania, a sa jolie part de
responsabilité, Elle est allée à la rencontre des enfants
clandestins, détenus dans un triste refuge, pour leur apporter de la
compassion. A cette occasion, la first Lady porta une veste kaki au
dos de laquelle on pouvait lire « I really don't care, do u ? »
(Je m'en fiche complètement, et vous?).
On
ne sait pas si la veste venait de Chine, empruntant des sentiers
dédouanés (ce qui pourrait aller de soie) mais toujours est-il que
Mme Trump sait à quoi s'en tenir avec son diable de mari. Si elle
pouvait le dissuader de persévérer dans ses errances
protectionnistes elle pourrait, me semble-t-il, postuler pour le prix
Nobel de la Paix ! Il se pourrait qu'elle portât une belle âme
à coté de son âne ! Chez les Yankees l'âme et l'âne y'a !
Oui,
elle serait bien inspirée de corriger les vilains défauts
protectionnistes de son Donald qu'oint coin replié de Républicains
sectaires.
Car
la guerre économique, le repli sur soi, n'apporte jamais rien de bon
à la santé du Monde.