La Fiac, l’une des grandes foires d’art contemporain au monde, est victime
de la rentabilité plein pot (de peinture) ! Aussi, parce qu’ils se
vendent moins qu’avant les artistes des années 60, 70 et 80 sont moins
nombreux, voire absents, sous la verrière du Grand Palais qui n’accepte en son
sein que des stands au coût d’installation minimum de 50.000 € !
Les stands opérationnels proposent donc des œuvres anglaises, américains,
italiennes,…
Le désamour pour les œuvres françaises s’inscrit dans un climat de méfiance :
n’a-t-on pas parlé d’intégrer les œuvres d’art dans le calcul de l’ISF (Impôt
sur la Fortune) même si Mme Filippetti (Ministre de la Culture) s’est inscrite
en faux quant à cette proposition ! De façon générale le Français moyen
préfère placer son argent dans la pierre, l’or ou le CAC 40 plutôt que dans les
œuvres d’art !
Mais les Français globalement achètent des œuvres d’art par le biais de
leur métonymique Etat ! Oui, la commande publique est prépondérante !
L’Etat gère les Buffet ! L’Etat s’avère
un véritable mécène qui fait vivre les talents à travers les FRAC (Fonds
régionaux d’art contemporain), ainsi que via le FNAC (Fonds national d’art
contemporain) à ne pas confondre avec la FNAC ! Le FNAC dispose d’un budget d’acquisition important
puisqu’il équivaut à la totalité des FRAC qui pourtant a déjà du fric dans
son froc ! Résultat de tant d’achats publics : les œuvres achetées ne
s’exposent pas ! Ce système
étatique en vase clos n’incite pas les artistes à se frotter à la concurrence
internationale ! A quoi bon ?
Le marché semble protégé ! De là à dire que les artistes fonctionnent
comme les marchands d’armes il n’y aurait qu’un pas !
Ailleurs, dans les autres pays
européens et aux Etats-Unis, c’est le privé et sa loi du marché qui prennent la
main (invisible de Smith) ! Et les
artistes y sont conceptuels, contemporains et attirés par le grisâtre
moderniste. Nos peintres hexagonaux se veulent figuratifs et amoureux des couleurs, autant de
critères qui sortent du standard de la Fiac !!
Alors, en parodiant la brave Yvette Guilbert et son fiacre (1934) :
La
Fiac allait, trottinant,
Cahin, caha,
Hu, dia, hop là !
La Fiac allait, trottinant,
L’art français faisait chou blanc !
Devant les stands étrangers,
Cahin, caha,
Hu, dia, hop là !
Le peintre gaulois geignait
Il se sentait bien baisé.
Puis un' voix disant : " Créons !
Cahin, caha,
Hu, dia, hop là !
Une voix d’Etat : " Créons !
J’ai pour toi plein de pognon !"
Un vieux mécène qui passait,
Cahin, caha,
Hu, dia, hop là !
Avec son très gros chéquier,
S'écria : j’achète anglais !!
Une femme avec un quidam !
Cahin, caha,
Hu, dia, hop là !
Se dit l’art se nique l’âme
A s’étatiser,
quel drame !
Le
privé devrait s’mouiller
Cahin, caha,
Hu, dia, hop là !
Pour acheter du français
Monory, Combas, c’est gai !
De la FIAC de ce samedi :
Cahin, caha,
Hu, dia, hop là !
Gagosian se dit ravi
Et Marian Goodman aussi !
Faudrait ne pas nous cacher,
Cahin, caha,
Hu, dia, hop là !
Se disent les peintres français.
Succès on va l’décrocher !!