Luigi Barnaba
Chiaramonti (Chiara Monti : monts clairs en italien qui deviendra par
prédestination « mon clerc ») est
né le 14 août 1742 à Cesena en
Romagne. Cesena peut se dire Césène en langue des Gaulois ou « c’est
Zen » si le Gaulois en question s’adonne à des relaxations
mystiques !
Avant-dernier
enfant du comte Scipione Chiaramonti (1698-1750) et de Giovanna Coronata Ghini
(1713-1777), il prendra sa mère comme modèle et chaque mot d’elle, empreint de
foi et de religiosité profonde, le guidera sur sa route ! Luigi appartient à une famille de vieille
noblesse d'origine française et d’appellation contrôlée dont le comte Roland,
loin d’être con trolleur (je rappelle qu’internet n’existait pas à l’époque)
est le plus beau spécimen. Cette noble famille, selon certains experts, serait
celle de Clermont-Tonnerre ! Mais comment le savoir quand les archives
retrouvées sont si pâles car clair mon toner !
Comme ses
frères, Luigi fréquente d'abord le Colegio dei Nobili de Ravenne, ville de la
mosaïque, art à veines multiples. Mais l’attirance de Ravenne sera vaine car à
sa demande, il entre à l'âge de 14 ans 3 mois et 57 jours ¾ , en 1756, à
l'abbaye bénédictine de Santa-Maria del Monte, à Cesena, sa ville natale !
Il y est admis avec mention « pas passable » qui deviendra par la
suite « Pape à sable » pour les multiples champagnes débouchés à la
moindre occasion. Il se fait novice sans faim terrestre, tant les nourritures
spirituelles l’aimantent, religieuses, pour la plus grand joie de son
mentor, dom Gregorio Caldarera (contraction de calda arera soit
« chaude il labourera » en lien avec un ancêtre hermaphrodite qui
cassa sa pipe à force de labourer sous la canicule).
Deux ans plus
tard (20 août 1758), il prend l'habit sous le nom de dom Gregorio : cela
sous-tend la soutane et la vie ascète, au carré, car hantent neufs démons prêts
à le corrompre. Il les combat en étudiant des livres saints à l'Abbazia di Santa Giustina de Padoue en
dépit de pédants épandant des peu doux dires dopés des pires dards d’épée. Ils
le suspectent de jansénisme et plusieurs fois lui font craindre l'Inquisition
vénitienne.
Sa lumière
intellectuelle conduit ses supérieurs à l'envoyer ensuite au Collège Pontifical
Saint Anselme, à Rome, annexé à la basilique Sainte-Marie-du-Trastevere, alors
réservé aux étudiants les plus doués de la Congrégation bénédictine de
Monte-Cassino que comtesses à minot subventionnaient de blé contre
prêtrise !
Le 21 septembre 1765, il est ordonné prêtre par des évêques en tous points
cardinaux surnommés les SONE, et les matines aussi (sonnent).
Peu après, il
reçoit un doctorat lui permettant de proposer du thé au logis pour l’athée au
logique contraire, en vue de le convertir. Il enseigne, à partir de 1766, à
l'abbaye San-Giovanni de Parme, duché ouvert aux idées nouvelles et au parmesan
qui n’est jamais loin des basiliques, à Rome, attisant ! Il souscrit à
l'Encyclopédie de Diderot et se montre curieux des idées de Locke et Condillac,
pères du sensualisme qui lui font alors sensation insensée à se faire encenser.
En 1773(?),
il devient confesseur du Pape Pie VI qui, privé d’un con fait sœur, par vœu de
chasteté, aime s’épandre sur le cœur tendre de Luigi. Pie VI l’aime tellement
qu’il le nomme prieur de l'abbaye romaine de Saint-Paul-hors-les-Mûres,
surnommée ainsi pour déconfiture affligée aux moines jaloux de sa promotion.
D’ailleurs, certains tenteront de l’empoisonner, en vin, heu non, avec une
tasse de chocolat ! La tentative échouera mais tuera le gouteur, un frère
lai, laid, fin palais, attaché à son service !
Pie VI est
conscient des rancœurs et, pour protéger son chouchou, lui attribue l'évêché de
Tivoli en 1782.
Les railleurs continuent leur travail de sape : ouh,
Luigi, il a une activité hâtive au lit ! Il devra encore les fuir et,
trois ans plus tard, alors qu'il n'a que 42 ans, il est créé cardinal lors du
consistoire du 14 février 1785 et reçoit le chapeau de cardinal le 27 juin. Il
devient évêque-cardinal d'Imola et par dix mots las : je remercie tout le
monde pour cette belle promotion, ouf ! construit son discours
d’intronisation, applaudi par dix mollahs, d’Imola, prouvant qu’à l’époque les
confessions savaient s’accepter !
En juin 1796,
son diocèse est envahi par les troupes françaises d'Augereau durant la campagne
d’Italie menée par un petit tondu qui finira mal sur l’île de St Hélène. Mais
pour l’heure, Luigi ne blâme pas les combats que cet Augereau mène, et vêtu de
ses toges romaines et pontificales, il invite à la négociation avec l’occupant
cocardier en rejetant toute haine, happeau léonin, contre le futur Napoléone 1 ! Et Pie sait tant l’aimer que d’aucuns
disaient : Pie mentait !
Mais non, il
est sincère ! Il intercède
personnellement auprès du général Augereau pour le convaincre d'épargner les
habitants de Lugo (Province de Ravenne) dans des actions humanitaires ou des
obligations chrétiennes bien cotées à la bourse pontificale.
Mais, à la
nouvelle de l'assassinat du général Duphot, le Directoire ordonne le 11 janvier
1798 l'occupation de Rome. Il se moque du Pape qui s'enflamme pour un oui ou pour un non et qu'il surnomme "Pie romane" ! C'est d'une élégance !
Le pape Pie VI est acculé par la république
française au renoncement de son pouvoir temporel ! Ne lui reste qu’un
fragile pouvoir spirituel tant l’âme à ternes ailes mène os épais. Oui, un
sacré os à ronger dès qu’on l'oblige à quitter Rome sous deux jours. Pie VI doit
s’exécuter et l’on retrouve Pie sans lit pontifical.
Réfugié à
Sienne puis à la chartreuse de Florence, Pie VI est en quelque sorte rattrapé
par les troupes de Bonaparte et fait prisonnier ! Comme une prise d’état l’assaut
taira Pie, vagues à lames, et au bord de l’amer !
Mais le pape
octogénaire reçoit de touchantes marques de respect, de compassion de la part
des petites gens, ces sans dents soudain sans dons saints descendus de synode.
Mais malgré tant de sollicitude que son faquin cas génère, le brave Pie VI se
meurt, épuisé, à Valence, à l’âge de 82 ans, ainsi va l’antienne « un pape
est mort, un autre est appelé à régner »
Les États pontificaux, qui duraient depuis plus de mille ans (donation de Pépin
pour faire bref) sont remplacés par la République romaine, sous la pression à
coup de barres des révolutionnaires français avant d'être annexés par Napoléon
Ier dont le fils portera le titre de « roi de Rome » à défaut de porter autre chose tant l’aiglon
avait l’onglet.
Rome étant occupée par les troupes françaises, les cardinaux se trouvèrent obligés de tenir le conclave à Venise, la
ville d’un prêtre roux qui faisait parangon d’eau liée à la water music et ceci toutes les 4 saisons ! Et ce fut le dernier conclave jusqu'à nos
jours à se tenir hors de Rome.
Alors que le conclave entrait dans son troisième mois, le bon Maury, moribond
depuis le début, suggéra le nom de Chiaramonti qui fit savoir qu’il n’était pas
candidat, comme pour se faire prier par
ces loups-anges, pairs pétris d’impairs, pieux prêts à vous enfoncer après vous
avoir élu !
C’est sur l’insistance d’Ercole Consalvi qu’il finit par
accepter et qu’il fut élu le 14 mars 1800 après 104 jours de conclave et des tonnes de bâillements et autres
ronflements de prélats se prélassant sans presser l’assaut !
Il prit le
nom de Pie VII en acceptant le mauvais jeu de mots qui ne manquerait pas de
courir dans les laboratoires !
Il
considéra en dévot Maringo, une victoire du premier consul Bonaparte qui
mijotait, sur le plat de sa conscience, le rétablissement de la religion
catholique en France. C’est alors que furent jetées les bases du concordat qui, jusqu’en 1905,
rendra nos prêtres fonctionnaires de l’Etat !
Le pape ratifia le concordat par une bulle dont le périmètre était Pie par diamètre, pardi, ha,
maître et ceci le 14 août 1801. Toutefois,
le 18 avril 1802, jour de la publication officielle de ce traité, Bonaparte
promulgua la loi du 18 germinal an X, connue sous le nom d’Articles organiques,
laquelle atténua,
sous forme d’athées nuées, plusieurs points du
concordat !
Cela mit en pétard Pie VII mais son second lui
dit :
- Laisse Pie, aigle
rit ! Ne le brusque pas, fais l’âne et cécité devant le rapace si tu ne
veux voir coups asséner ses serres !
Aussi,
ne voulant pas se faire passer pour Attila, toute formule hun Pie l’ôte !
Il ne sera pas le fléau de Dieu Napoléon et, lorsqu’en 1804 Bonaparte se déclarera empereur, il chargera son oncle, le cardinal Fesch,
d’engager le Saint-Père à venir le sacrer. Et la transmission de
pêche à filet, heu de Fesch à Pie l’est :
-
Luigi, l’Empereur Napoléon veut que tu le
sacres ; il aimerait tant qu’on l’aimât sacré !
-
Cons, les massacrés ? Non des victimes des
guerres de cet enfoiré de…
-
Ne sois pas impie, Pie ! Vessie te meut, heu
Messie te veut conciliant avec ce petit prétentieux qui jamais ne prête en
Cieux ni ne souhaite louer Dieu. Fais un bon geste ! Il ne faut pas le
gêner, Pie, ou alors s’étale colique…de rancœurs !
Pie
VII accepta en espérant gagner l’estime de l’Aigle entier pour qui il ne
souhaitait pas devenir un poil à gratter ! Il espérait, secrètement, que
l’Empereur lui saurait gré de son aval qui rit et réviserait sa position vis-à-vis de
l’Eglise ! Aussi la réponse Pie la hâte (l’arrêt Ponce
Pilate ?) : ce sera oui.
Il sacra
donc Napoléon comme empereur sous les voûtes de
Notre-Dame (1804) et
le regard pictural du peintre David qui immortalisa cet instant.
Mais
en ce sacre, Pie n’aide qu’au tiers et sa Papauté sent le sapin. Napoléon
dépose lui-même sur son auguste chef la couronne impériale. Puis il couronnera lui-même
Joséphine, son ange gardien et accessoirement impératrice.
Est-ce
cette mise en veille qui envenima les choses ? Toujours est-il que les
dissentiments ne tardèrent
pas à exploser entre les deux puissants souverains.
En 1806, Napoléon exigea du pape le renvoi des Russes,
Anglais, Suédois et Sardes (le problème des RASS) des Etats de l’Eglise !
Mais
de quoi je me mêle ! De guerre lasse Pie râle et pourtant dévot lutte !
Il clame son refus. Napoléon, en représailles, s’empare de Bénévent et de Ponte-Corvo. Puis il fait occuper militairement Rome en 1808 et, enfin réunit (1809) tous les Etats pontificaux à l’Empire français. Tu sens Napoléon agir,
affidé, et ne te laisse que loques, ah, Pie !
Mais
Pie VII a de la résilience comme le dirait Cyrulnik !
Il répond par une bulle
d’excommunication !
Napoléon voit rouge à sang pour sang de sentir l’aigle aux bulles : rouge !
Il n’aime guère se sentir mat au logis encore moins en échec ! Il va le
mater le Pie VII ! Il pourra mettre à la morgue bon temps, Pie (à l’âme :
orgue bontempi ?)
Mais
Pie résiste ! Sur son refus formel de
renoncer à la souveraineté temporelle des Etats de l’Eglise, le général Radel
l’enlève du Quirinal avec le cardinal Pacca (qui ne vient pas de la
côte d’azur pour autant).
Le Radel,
du haut de son palindrome, le fait monter dans un carrosse escorté par des gendarmes et le conduit prisonnier à la chartreuse de
Florence, puis à Savone ! Le pape y est peint comme un véritable prisonnier d’Etat. Il en souffre : épistaxis !
Drôle d’état : Pie perd sang et l’âme hoquette ! Mais il tient bon !
L’Empereur, ayant appelé à Paris 13 cardinaux soit 3 pour assister à son mariage avec Marie-Louise et
ayant essuyé
un refus avec « sincère Pie y erre », signa l’ordre de leur exil et leur assigna des résidences séparées.
Irrité
par le Pape, Napoléon se résout à se passer de lui en
convoquant à Paris un concile national (1811).
Pie
raque, en tas, en subissant les épines impériales qui lui interdisent de
communiquer avec les évêques de l’Empire ! Mais le Pape n’a pas duplique hâte à faire ‘KO
Pie, qu’on forme » et se bat toujours pour ne pas être récupéré,
conditionné, asservi !
En 1812, avant de courir à sa perte, via la
campagne de Russie, Napoléon fait transférer Pie VII à Fontainebleau ! Pie, tout piteux,
dépité, va tiquant dans sa vie de château carcéral ! C’est là que, vaincu par l’obstination de l’Empereur, le malheureux pontife consent à signer, le 25 janvier 1813, non pas un décret-Pie,
(quoique !) mais un nouveau concordat, par
lequel il abdique sa souveraineté temporelle et consent à venir résider en France.
Au commencement de 1814, Napoléon lui permet de rentrer à Rome et dans une meilleure estime. Chassé un instant pendant les Cent-Jours, il y retourne définitivement lors de la chute de l’aigle à Waterloo et
prie St Hélène qu’il y reste !
Le rétablissement des jésuites, un nouveau
concordat signé avec la France seront les événements les plus marquants de ses dernières années. Son champ d’activité se couvre de sincérité ecclésiastique :
il veut que franc soit le champ, Pie (attitude qui inspirera 25 ans plus tard
Georges Sand)
Il meurt en 1823, à l’âge de 81 ans, à la suite d’une chute dans laquelle il s’était fracturé le col du
fémur !
Sur
l’épitaphe on lit : Pie s’envole au Paradis, vieil âge a cassé
(vieille
à jacasser)