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Le 3 février, un article publié par le site de « t est fin »,
site spécialisé dans l’écriture fine et délicate, annonçait que «la réforme de
l’orthographe votée en 1990 serait appliquée à la rentrée prochaine »
En 1990, alors que l'Irak envahissait le Koweït, les immortels avaient planché sur une grande
révision du français afin d’alléger son apprentissage qui nous confère parfois
un métier âpre en tissage. Cette réforme proposait une série de modifications
dont la suppression de l’accent circonflexe !
Alors le puriste s’émeut : on va supprimer mon accent circonflexe et
me transformer en serf con, flasque, tout mou, sans rigueur, obéissant à la
facilité !
Il a même publié un communiqué comme unique haie de barrage à cette
réforme. Une missive envoyée à Mme Vallaud-Belkacem, la Ministre de l’Education
Nationale (ou du moins ce qu’il en reste).
Najat, serpentant dans son
étonnement, a précisé ne rien comprendre de l’écho bravache (de laids cobras,
vaches !). En réalité, elle n’y est pour rien et renvoie à un B.O.
atypique (boa typique) de 2008 qui rappelle que « l’orthographe révisée
est la référence » même si, pour le grammairien orthodoxe l’art est fée
rance !
Dans la réforme des
programmes intervenue fin 2015, figure la même mention :« Les
textes qui suivent appliquent les rectifications orthographiques proposées par
le Conseil supérieur de la langue française, approuvées par l’Académie
française et publiées par le Journal officiel de la République française le
6 décembre 1990. »
La réforme va donc
être appliquée et, déjà, les manuels valsent sur la piste des innovations.
Cependant, nombre d’éditeurs rappellent que « l’Académie n’a jamais
imposé cette nouvelle orthographe, qui reste facultative » !
Concrètement, les
enseignants n’auront pas à blâmer un élève qui écrirait comme Jean d’Ormesson,
en s’appliquant sur les accents circonflexes !
De toutes manières,
cet accent circonflexe s’imposera toujours pour le passé simple (1° et 2°
personne du pluriel), l’imparfait et le plus-que-parfait du subjonctif (3°
personne du singulier) ou encore pour éviter les confusions (un jeune qui
jeûne, un homme mûr sur un mur, percevoir une partie du dû…)
Non, l’accent
circonflexe ne périra pas et le monde continuera à tourner...
Nous ne crûmes
pas que la Merkel perdît autant de
sympathie
Avec son âme de bon
carême rêvant d’entraîner sa patrie
Dans cet accueil
humanitaire et pour l’intérêt des migrants
Nous vîmes l’abîme
compassionnel très tôt titiller l’allemand
Vous ne fîtes aucune
illusion à voir Flamby vaincre chômage
Tant les dégâts de
mille impôts sur la croissance firent ombrage
Vous redoutâtes voir l’intérêt
bâiller dans des placements blêmes
Comme un châtiment
financier dans la pâleur boursière extrême
Nous nous gaussâmes de
ces primaires américaines où l’âne en quête
Ne relâchait pas ses
piqures contre le benêt Trump, facette
D’un nouveau monde
bête à mâcher un nationalisme effréné
Théâtre de xénophobie
au goût saumâtre de geôle
Vous ne voulûtes point
qu’il fût l’infâme traînée qui désole
Et vous vous prîtes à
espérer qu’Hillary eût le feu sacré !