C’est le retour des don quichotte
Et le campement des meurtris
En plein Paris, avant griottes
Et le temps des cerises aussi.
Entre Pont de Solferino
Et celui qu’on nomme Royal
Les Quechua firent un très beau
Chapelet de vert intégral.
Menés par Augustin Legrand
Le chevalier des nobles causes
Et chantre du droit au logement
Les sans abris prenaient la pose !
Ils se faisaient photographier
Devant les tentes de fortune
Les journalistes indignés
Défendraient leur cause à la Une.
Mais la nuit venait de tomber
Sur le grand quai des Tuileries
Quand des gendarmes très musclés
Ont dit bonsoir aux sans-abris
Bonsoir et fichez nous le camp
Vos tentes gênent le quartier
Démontez ce chambardement
Ce foutoir, ce fichu merdier !!
Pas de heurts ni de violence
Dira-t-on à la Préfecture
On est humain quoi qu’on en pense
On a même tenté l’ouverture.
On leur a proposé des lits
Dans des centres d’hébergement
Ils ont refusé ! Quel folie !
Tant pis pour ces vilains manants !
A quoi sert-il de s’échiner
A vouloir trouver solution
Ces Don Quichotte sont bornés
Et leur patience fait faux bond !
S’ils savaient attendre deux ans
Trois petits ans pour obtenir
Un logement plus que décent
Qu’on est en train de leur construire !
Mais oui, depuis la loi Dalo
Le droit au logement s’est fait
Opposable pour ces nigauds
Pour ces ingrats, insatisfaits !
Ah c’est vraiment le « tout tout d’suite ! »
Ces gens abhorrent toute attente
Il leur faudrait un grand F8
D’une chiquenaude dessous la tente !
Il ne valent pas qu’on se plie
A leurs caprices de gamins
Moi je suis endetté à vie
Pour mes deux mas azuréens.
C’est le moins pour afin gagner
Un confort durant les vacances
Ma Quechua, elle, commençait
A sentir quelque peu le rance !