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mercredi 13 novembre 2013

PHILIPPINES AU VENT MAUVAIS


Quatre jours après le passage du super-typhon Haiyan aux Philippines c’est la désolation. Le grand pays catholique, archipel dévasté, enterre ses morts au plus vite qu’il le peut, pour éviter la propagation des microbes. Les fosses communes prolifèrent dans un décor sinistre de fin de monde. Les orphelins affamés pleurent leur mère !

Dieu semble avoir abandonné ce bout de terre, le laissant comme une fragile proie sous la véhémence assassine d’un ouragan tentaculaire. L’homme et ses habitations de fortune ne pèsent pas lourd face au cataclysme.

Les morts restent indénombrables dans les décombres. Les secours arrivent au compte –gouttes.


Après Haïti notre planète réalise la fragilité de son existence et ne peut que s’en remettre à la solidarité internationale.


La coquille de noix ballottée par les vents
Trop fragile jouet dans les bras du typhon
Philippines meurtries par le souffle sans fond
La furie éolienne aux abcès violents.

Les réfugiés se meurent dans l’attente du riz
Et d’étiques fourmis creusent fosses communes
Surmontant la nausée, puanteur d’infortune
Priant Dieu égaré dans cette tragédie…

Estomacs affamés se ruent vers les pillages
Sur le frêle archipel des illusions perdues
Dans le chacun pour soi par la mort sous tendue
Dans les pleurs de l’enfant d’une mère sans visage.

Survivants hébétés dont les regards hagards
Scrutent les cieux ouverts aux premiers cormorans
Emportant sous les ailes tant de vitaux présents
Les denrées salutaires entachées de retard.

Haiyan le prédateur recense ses victimes
De Leyte et de Samar, dans son dernier soufflet
Il ne reste que ruines, dépeuplées, dévastées
L’impuissance des rêves et la peur de l’abîme.

Manille en bonne mère tend ses bras émaciés
Vers les enfants perdus d’un théâtre maudit
La terre a des odeurs au fond de l’eau croupie
Les oiseaux d’Occident y peinent à se poser.

Pas de guerre, de combats, juste un délire du vent
Un tourbillon tueur aux rafales d’enfer
Qui abroge l’écho d’un paradis sur Terre
Pour croiser nos destins, las, solidairement...

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