Treize
coupes du monde et 9 championnats d’Europe des Nations commentés, une longévité
à toutes épreuves jusqu’à ce match Ukraine-France gagné par nos Bleus (2-0).
Thierry
Roland vient de nous quitter sans même avoir connu le résultat final. L’homme
est d’abord une voix ! Une voix inimitable et familière ! Une voix
que toute la France connaît ! En tout cas celle du football ! Thierry
Roland nous aura régalés de ses commentaires, de ses enthousiasmes mais aussi
de ses petites phrases (« Monsieur l’arbitre vous êtes un salaud » ou
encore « Honnêtement, Jean-Michel, ne croyez-vous pas qu'il y a autre
chose qu'un arbitre tunisien pour arbitrer un match de cette importance?».
Un
personnage haut en couleur, générateur de polémiques mais au final très
attachant ! C’était un être habité par le démon du football et qui sut
partager sa passion à l’instar de Roger
Couderc qui nous vulgarisa (dans le bon sens du terme) le rugby.
Pour le
prochain match (contre la Suède) nos bleus porteront sûrement le crêpe noir en hommage à cette voix qui colporta toutes
les joies mais aussi toutes les déceptions liées à l’effervescence de ce sport
devenu la grande messe mondiale.
En souvenir
de lui les hommes de Laurent Blanc auront à cœur de bien faire et d’aller le
plus loin possible dans cet Euro 2012. J’en
accepte l’augure…
Après l’immense
orage aux dantesques éclairs
En ce ciel
ukrainien qui se fardait de foudre
Ils ont
repris combat et fait parler la poudre
Deux jolis
buts à rien et l’avenir s’éclaire.
Deux jolis
buts à rien et le rideau s’abat
Sur cette
voix tonique aux accents franchouillards
Sur ce
timbre étonnant qui commentait le soir
Les épiques
mi-temps de nos footeux ébats.
La camarde a
rompu le fil de tes paroles
Qui se
carambolaient sur le fiévreux micro
Une insulte
à l’arbitre, des joies en trémolo
Des soupirs
de détresse ou des cris d’auréoles.
Excessivement
bleu ton grand cœur palpitait
Au diapason
des passes, par des dribbles savants
Le coup
franc magistral d’un Platini Géant
Le Brésil
écrasé par Zidane entêté.
Un Brésil
abattu par Zidane qui fronde
Tu pouvais
désormais t’en aller dans la mort
Sans remords
ni regrets ayant touché le port :
Voir tes
Bleus adulés sur le sommet du Monde
Mais tu
vivras encore pour bisser ton équipe
Le sacre
européen à l’insu des ritals
Ta gouaille enflammée
de fiertés viscérales
Encensera
parfois quelques stéréotypes.
Du racisme
latent, de fréquents dérapages
La facture à
payer au nom de la cocarde
Passion
exacerbée aux allures de grognarde
Si souvent
recadrée par Larqué, l’ami sage.
Ils ont
repris combat et terrassé l’Ukraine
Deux jolis
buts à rien et tant d’espoir bleuté
Mais tu n’étais
plus là pour nous enthousiasmer
D’un « putain,
quel bonheur, quelle bouffée d’oxygène ! »
Repose en
paix Thierry, tu nous laisses en partance
Trente-cinq
ans de bonheur ou de gazon maudit
Les exploits
des crampons sont à jamais vernis
De tes
frasques vocales d’incorrigible France.