Le feuilleton que d’autres feuilletaient a pris fin. On a appris,
dans la nuit du mardi 26 avril, que le pays des kangourous et koalas allait
nous acheter 12 sous-marins conventionnels et qu’on vend sillonnant les routes
du marché des armes.
Le montant du contrat porterait sur 34 milliards d’euros et
pourrait rendre insubmersible la DCNS, entreprise français productrice de ces monstres des mers, qui, à défaut d’une
telle manne, aurait pris le bouillon ! Les ouvriers, soulagés, voient
quitter décès et naissent.
Pour remporter le programme baptisé « SEA 1000 » la
méthode assimil n’eût été d’aucun secours. Le constructeur s’est inspiré du
sous-marin nucléaire Suffren classe Barracuda, livrable à notre chère marine
nationale (pas celle qui se prend pour Jeanne d’Arc !) à partir de 2017.
Le barracuda, sans embarras codé et sans barrer cadeaux est exactement ce que
voulaient les Australiens qui ont leur petites lubies et entassent manies.
Le cahier décharge (non nucléaire) de l’Amirauté australienne
stipulait que le géant des mers puisse parcourir 10.000 miles nautiques (un
mile = 1852 m) en immersion. La proposition d’un concurrent allemand, TKMS,
étant de moindre autonomie, les autorités la mirent ôtée.
Le Shortfin Barracuda est le plus gros des sous-marins conventionnels
européen. Il devient une boîte de conserve pour quelque 60 membres d’équipage,
de préférence non claustrophobes, et paradoxalement, interdits d’être saouls,
amers. Le monstre de 4700 tonnes, long de 97 mètres, est capable de plonger à
plus de 350 mètres quand il se cache à l’eau en criant « où se
planque-t-on ? »
Le grand
cigare noir est doté d’un système de propulsion à pompes-hélices qui le rend
particulièrement silencieux dans ce monde qui l’est déjà.
La DCNS
(détenue à 62% par l’Etat et à 35% par Thalès), a prévu dans le contrat un
tronçon de 8 mètres de long sur la partie centrale de la coque. Il pourra
abriter des technologies futures : nouvelles piles à combustible de
deuxième génération, réservoirs de carburant supplémentaires genre oxygène
liquide, drones sous-marins…
Un boyau
pour loger ce qu’on veut, à la carte, en fonction des besoins qui s’assoient et
se faire au séant ! Et en étant sur piles on évitera de faire surface.
Le
premier sous-marin Barracuda devrait être mise à l’eau en 2027 suivi de sa mise
en service trois ans plus tard.
Petit
bémol au contrat : les submersibles seront construits à Adélaïde
(Australie Méridionale) avec de l’acier purement australien et il faudra s’y
faire si on veut que les monstres se mettent à l’eau ! Les Australiens
pourront faire tourner leur aciéries qui, jusqu’alors, vivotaient ayant des
commandes vives ôtées dès qu’on déclarait : devis vaut tant ! Quant
au nickel, la Nouvelle-Calédonie, voisine, voudrait bien le fourguer, à cette
occasion. L’opportunité aura-t-elle l’occasion de sortir la tête de l’eau ?
Il est
sûr que toutes les pièces ne pourront être conçues dans l’hémisphère sud.
Aussi, la France a des belles cartes à jouer ! Certains économistes
supputent une répercussion sur notre économie à hauteur de 8 milliards d’euros.
Voilà de quoi maintenir quelque 4 mille emplois pendant 6 ans dans les arsenaux
de Cherbourg et chez les sous-traitants de Nantes et Lorient à un moment où,
parfois, périt SCOP (Société Coopérative Ouvrière de Production).
Le volet
formation n’a pas été exclu !
Alors, le
capitaine de pédalos peut sortir le champagne ! Il vient d’enregistrer la
grosse vente du siècle même si le moteur diesel (remplaçant le nucléaire) ce n’est
pas au top niveau dans le cadre de la Cop 21.
Il peut
glousser de joie même si le transfert de technologie montre, in fine, avoir un
impact moindre sur l’emploi ! Son plongeon dans les sondages pourrait
quelque peu remonter vers la surface, quittant le bal asthénique pour des ballasts
uniques !
Il peut s’esbaudir,
en sous mari niais, que la formation sera assurée par les Français même si l’armement
et l’alarme seront américains (l'Australie n'a pas fait
mystère du fait qu'elle préférait le système américain AN/BYG-1 ainsi que les
torpilles australo-américaines Mark-48 comme armes principales).
Il peut dit que c’est dans la poche et qu’il peut redevenir
pour son camp gourou. Il peut ressentir un frisson de reconquête d’avant 2017.
Ils peuvent faire fi des échos de chute que les sots narrent !
Ah, le beau métier que de vendre des armes. J’en ai l’alarme
à l’œil !