Les temps sont durs, dit le
vieux Bill
De Clinton qu’il soit le
sosie
N’efface pas l’indélébile
Poids de son indigente vie.
Ressembler à ce Président
Ne lui aura rien apporté
Dans cet immense tremblement
Au cœur des prêts immobiliers
Subprimes qui mènent à la
sébile
Que nulle monnaie ne vient
combler
Et ça commence par lasser
Bill
Ces gens toisant sa pauvreté
Il fait pourtant bien des
efforts
Ne boit plus guère si ce
n’est thé
L’âtre aux six thés, en ce
décor
Pouilleux pourrait en
témoigner.
Les temps sont durs, dit le
vieux Bill
De concours je n’ai point
gagné
J’aurais dû me montrer habile
Au saxophone, mais j’ai fauté !
Et ma femme, que Dieu ait son
âme
N’avait rien de Miss Hillary
Je n’irai pas en faire un
drame
Mais mon Dieu, rien ne m’a
souri.
Il a fini par céder Bill
Au fil des biles débilitantes
Par s’amollir, lui, volubile
Dans cette pauvreté patente.
Près de son chien, point de
babil
Point de billevesée avisée
Le taciturne de peur se bile
Et puis se met à fustiger
- Mort au nanti, au milliardaire
Qu’on a consacré Président !
Et le chien Tom oit
débonnaire
Ô Tom, ô Bill, si
différents !
En maison de Détroit,
squattée
Nul n’a vie gai alors faut l’âtre
Pour quelque peu se
réchauffer
Rendre ce décor moins
noirâtre
Dans cette chaleur fulminer
Contre le monstre populiste
Laisser pensée noire cheminer
L’âme, la suie, suit fataliste….