Le premier court métrage de Louis Aliot ne dure que 15
minutes 8 secondes et 30 centièmes mais c’est déjà trop long. Le compagnon de
vie de Marine Le Pen (qui produit le film) a voulu se lancer dans le cinéma
mais à titre d’essai. Le court métrage était donc de circonstance compte tenu,
également, du niveau squelettique du budget alloué (mais pas suffisamment à
louer). Il n'y a que le titre qui soit un peu long mais Aliot a été, dans sa jeunesse, bercé par les "faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages" ou "comment réussir quand on est con et pleurnichard" du regretté Audiard.
Le synopsis n’a aucun intérêt et frise la vacuité
insondable. Un rayé de Pôle Emploi ou, si vous voulez, une victime des
techniques de dégonflement du nombre de chômeurs en France, se venge sur des
bars d’eaux qui fleurissent dans sa commune dont le Maire s’érige en combattant de l’antialcoolisme. L’homme,
souvent éméché (incarné par Jean Roucas qui n’expérimente aucune imitation
durant ce navet à l’exception de celle de Claude Autant Lara, et encore, avec
des vieux accents de Pétain), porte une perruque rousse du plus mauvais goût
afin qu’on ne le reconnaisse pas. Il s’attaque méchamment à deux longs bars à
eau tenus par une mégère peu recommandable (Brigitte Bardot, sûrement son
dernier rôle) en dépit de l’affection qu’elle porte à une portée de 12 chats
angora et d’une colonie de 10 chihuahuas achetés au Bon Coin avec remise de 15
% et franco de port.
La tenancière ne peut endiguer les mauvais coups du malfrat
postiché qui clame, haut et fort, que l’eau est l’ennemi des patriotes !
Dans le pays du vin il faut consommer du pinard, c’est obligatoire, ainsi le
clame-t-il en usurpant, de façon éhontée,
une posture coluchienne. La pauvre
débitrice de voluptés aqueuses (ah que !)
ne peut que constater les dégâts !
Elle porte plainte et le commissaire Monalérome (Alain Delon qui interprète son xième rôle de flic froid et méthodique) se charge de l’enquête. Il se
fait, épisodiquement, aidé par une jeune
soubrette (Marion Maréchal -Le Pen) pour ce qui concerne l’approvisionnement
en café ou en cigarettes électroniques (notons l’aspect moderne du court
métrage). Ses investigations l’amènent tout droit dans un local où trône un alambic
clandestin. Surpris dans son activité prohibée le délinquant (encore Roucas, mais sans la perruque et sans ses horribles verres à montures cerclées blanches) tente de
dégainer le premier mais Monalérome l’abat d’une balle entre les deux fesses
dans ce face à face impitoyable !
Le film s’arrête là ! La bande son des Forbans n’y
pourra rien !
Aliot a précisé qu’il aurait pu faire mieux avec davantage
de moyens ! Rien n’est moins sûr !
Et tous cas on sentait Aliot marri !